Le Lycée Français de Barcelone inaugurera l'an prochain le Baccalauréat Français International (BFI). Une première dans la péninsule ibérique, célébrée le 28 avril prochain au sein de l'établissement du réseau de l'AEFE. Interview du proviseur Jean Bastianelli.
Que représente l'ouverture du Baccalauréat Français International?
Jean Bastianelli: C'est une opportunité magnifique pour le lycée français de Barcelone, d'autant que nous allons proposer cette nouvelle filière en version trilingue et même quadrilingue. Et c'est parfaitement adapté à nos élèves, qui évoluent déjà dans un contexte habituellement trilingue, voire quadrilingue avec l'usage du catalan qui pourra ainsi être encore mieux inclus dans le cursus. Le BFI est donc une chaussure parfaitement cousue à notre pied.
Qu'est-ce que cela implique en termes d'évolutions pédagogiques?
Nous avons commencé à travailler sur des schémas d'organisation pour nos élèves, en particulier sur tous les dispositifs de langue vivante depuis le collège, et bientôt également à partir du primaire. L'idée est de donner un maximum de cohérence à l'ensemble du parcours afin de porter les élèves jusqu'à l'excellence nécessaire pour assumer le BFI. Concrètement, nous voulons que tous nos élèves soient a minima au niveau C1 du cadre européen dans chacune des langues du BFI. Par ailleurs, nous avons aussi ouvert une section européenne "anglais" et une section européenne "espagnol" comme alternatives au BFI, si bien que tous les élèves seront concernés par un parcours d’excellence linguistique. Ainsi, la qualité des enseignements en langue et des parcours de nos élèves sera valorisée. C'est aussi une très belle reconnaissance pour notre établissement puisque nous sommes les premiers à obtenir le BFI dans la péninsule Ibérique.
Quelles sont les autres nouveautés pédagogiques cette année?
Plus que des nouveautés proprement dites, nous préparons l'avenir de l'établissement en travaillant à la rénovation de notre projet d'établissement, avec quelques grands chantiers de réflexion. Plusieurs axes majeurs sont investigués dans ce cadre. D’une part, l'écologie et le développement durable, avec des réflexions qui concernent l'établissement à tous les niveaux : pédagogique, organisationnel, matériel, immobilier... Un autre grand volet de réflexion concerne le bien-être au lycée au sens très large du terme, c'est-à-dire aussi bien pour les élèves, les conditions de travail, le personnel, la formation ; tout cela, bien évidemment, dans une logique de qualité de travail pour tout le personnel et de qualité d'apprentissage pour tous les élèves. Enfin, nous nous intéressons à l’avenir de l’établissement en termes de rayonnement, d’attractivité et d’innovation. Ce sont des chantiers que nous avons lancés depuis le début de l'année et qui vont déboucher en juin sur une "feuille de route" ensuite validée par le conseil d'établissement comme plan d'action pour les années qui viennent.
Où en est l'affaire de pédophilie présumée qui a provoqué l'émoi des parents (1) ?
Avant tout je souhaite adresser un message d'empathie et de solidarité vis-à-vis des élèves concernées et de leurs parents. Cette affaire nous a beaucoup émus. Nous partageons bien évidemment l'émotion et le souci des familles, nous sommes à leurs côtés. La sécurité des élèves est notre priorité. Dès que les informations nous ont été rapportées, nous avons renforcé la vigilance et les modalités des contrôles à tous les points d’encadrement, d’accompagnement et de surveillance des élèves ; nous avons aussi effectué des aménagements matériels pour améliorer la qualité des contrôles. Depuis fin mars, la police et la justice enquêtent sur cette affaire, et nous sommes à disposition complète des autorités catalanes ; nous leur faisons pleine confiance pour faire toute la clarté possible, et le mieux que l'on puisse faire, comme la police nous l'a demandé, c'est continuer à faire notre travail sérieusement et sereinement, sans gêner les procédures des autorités judiciaires et policières.
(1) Une enquête des Mossos est ouverte sur un présumé abus sexuel contre deux élèves de maternelle au sein de la maternelle du lycée français de Barcelone, de la part d'un employé de la société Serunion, opérateur de la restauration et de la surveillance des élèves pendant la pause méridienne.
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