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L'initiative solidaire des Bureaux du cœur démarre à Barcelone

Avec une équipe de bénévoles engagés et le soutien d'associations caritatives, Nicolas Marty importe "les bureaux du cœur" à Barcelone : une initiative née en France pour héberger des personnes sans abri. En s'appuyant sur la générosité des chefs d'entreprises qui mettent à disposition leurs locaux professionnels en dehors des horaires d'activité.

Bureaux du coeurBureaux du coeur
Écrit par Francis Mateo
Publié le 30 mai 2024, mis à jour le 30 mai 2024

Lepetitjournal: Comment fonctionnent les Bureaux du cœur ?

Nicolas Marty: Il s'agit d'ouvrir les locaux professionnels en dehors des horaires de travail ou d'activité de l'entreprise, c'est-à dire chaque soir et durant le week-end, aux personnes qui sont en situation de précarité. Nous travaillons donc avec des associations qui identifient ces gens en difficulté ayant besoin d'un coup de pouce pour accéder à un logement. Ce peuvent être par exemple des personnes qui travaillent, qui sont en formation ou en recherche d'emploi, mais qui n'ont pas les ressources suffisantes et nécessaires pour louer un bien immobilier, comme cela peut arriver aujourd'hui dans de nombreux cas à Barcelone, compte tenu des difficultés d'accès au logement. L'association des Bureaux du coeur a pour vocation de les aider à faire ce premier pas pour trouver un toit, ou pour le moins donner le temps d'accéder à ce logis dans des conditions minimum, plutôt que de les laisser dormir dans leur voiture ou dans la rue.

L'association des Bureaux du coeur les aide à faire ce premier pas pour trouver un toit, ou pour le moins donner le temps d'accéder à ce logis dans des conditions minimum, plutôt que de les laisser dormir dans leur voiture ou dans la rue.

Comment est née cette idée ?

Cette action solidaire et sociale innovante est née en France, à l'initiative du mouvement patronal du Centre des Jeunes Dirigeants de Nantes, qui milite pour une économie au service de l’Homme. Quelque deux cents entreprises se sont déjà engagées en ce sens dans l'Hexagone. Nous importons donc aujourd'hui ce principe en Espagne, à partir de Barcelone, où nous démarrons à peine. Nous avons tout de même déjà trouvé une entreprise qui accueille une personne dans ces conditions, et nous espérons convaincre beaucoup d'autres sociétés. Comme en France, nous travaillons ici en partenariat avec des structures caritatives qui font le lien avec le terrain, à commencer par l'association Lazare.

 

un sdf fait le repassage dans une entreprise à barcelone

 

Mais comment l'entreprise s'engage-t-elle concrètement dans cet accueil ?

C'est vraiment très simple. On a simplement besoin d'un espace avec un canapé convertible, une petite cuisine, voire une douche. Les personnes qui sont accueillies arrivent donc le soir ou en fin d'après-midi, et repartent le lendemain matin lorsque les salariés viennent travailler, c'est-à-dire vers 8 heures ou 9 heures. Très concrètement, nous signons un contrat avec les entreprises pour un engagement de trois mois, renouvelable une fois. Ce qui représente le temps nécessaire pour permettre à la personne hébergée de trouver un logement. Et si malheureusement elle n'y parvient pas, elle doit tout de même quitter les locaux de l'entreprise au bout des six mois de contrat au maximum. Mais comme cette démarche se fait toujours dans le cadre d'un accompagnement par une association, on constate souvent en France que ce temps d'un semestre suffit à trouver un toit.

C'est une occasion pour les salariés de s'ouvrir aussi à de nouvelles problématiques, et par là même de réfléchir différemment

Quel peut être l'intérêt pour l'entreprise qui s'engage dans cette démarche ?

C'est d'abord une action de solidarité très positive. Par ailleurs, ce peut être une opportunité intéressante pour mettre en œuvre un projet RSE. Il y a une autre dimension très importante, comme nous le constatons avec les entreprises impliquées en France : c'est une occasion pour les collaborateurs et salariés de rencontrer d'autres personnes qui n'évoluent pas dans le même environnement qu'eux, donc de s'ouvrir aussi à de nouvelles problématiques, et par là même de réfléchir différemment. C'est pourquoi on essaie toujours d'expliquer qu'il vaut mieux favoriser ces échanges entre la personne hébergée et les salariés de l'entreprise, en prenant par exemple le temps d'un café ensemble le matin, pour s'enrichir de ces partages d'expérience. C'est une façon de créer des liens de solidarité. L'une de nos missions, à Barcelone, c'est justement de faire comprendre aux bailleurs ou dirigeants que toute la richesse de cet engagement va au-delà de la dimension purement caritative.

francis mateo
Publié le 30 mai 2024, mis à jour le 30 mai 2024

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