Le Festival Sonar, avec plus de trente ans d'histoire, constitue un thermomètre de l’innovation de la musique électronique en plein cœur de l’Europe.
Il est indéniable que le développement de l’Intelligence Artificielle est en train de modifier les structures de production et de distribution de tous les secteurs de l’économie. Cependant, il ne faut pas craindre les conséquences de cette innovation technologique. La musique n'échappe pas à son action transversale et de nouvelles opportunités économiques apparaissent.
Le Festival Sonar de Musique, Innovation, et Créativité vient de fermer ses portes. Il se présente chaque année comme un événement clé sur la scène musicale, tant comme lieu d’échange d’idées que d’innovations créatives et artistiques avec plus de 200 scènes en direct, principalement, dans le champ de la musique électronique contemporaine. L’hybridation et le croisement de langages artistiques sont au cœur de l’identité de ce festival de musique contemporaine avec plus de 30 ans d’histoire.
La 31ème édition du festival Sonar qui se tient chaque année à Barcelone a justement beaucoup débattu sur les implications de l’utilisation de l’Intelligence artificielle dans le secteur de la musique contemporaine et de la création artistique. Cette édition a mis en avant des expositions qui utilisent l’art génératif et immersif autour de la culture digitale et audiovisuelle, tout en explorant des liens que tissent les différents sous-secteurs des industries créatives et culturelles.
IA, grande protagoniste du Sonar+D
Lors de cette édition, l’I.A. a été la grande protagoniste de la section Sonar+D réalisée par la commissaire d’art et communicatrice spécialisée en Culture Digitale, Antonìa Folguera, qui a constitué un programme culturel rempli de présentations, de conférences performatives, et d’installations immersives, avec la participation d’experts en matière d’innovations numériques et de culture digitale et audiovisuelle.
Le Festival Sonar se constitue comme un phare de réflexion sur les enjeux de l’industrie de la musique, tout en déconstruisant les murs de ces limites théoriques comme pratiques pour étendre les débats écologiques, sociaux, et politiques au sein de la société contemporaine où les expressions artistiques et musicales jouent un rôle majeur comme acteur de la transformation sociale pour atteindre les objectifs de développement durable. L’intervention artistique immersive intitulée The Cube à la Casa Battlò donne un aperçu de l’exploration des innovations artistiques dans le domaine des expositions qui feront partis des prochaines éditions du festival de musique du Sonar+D qui mélange la musique et les expériences immersives dans un lieu patrimonial.
La capacité d’adaptation du Festival Sonar aux défis de la société contemporaine et la concrétisation d’une programmation artistique et culturelle de haute qualité n’est pas seulement le produit de la vision pratique de ces organisateurs mais aussi grâce à la participation active des acteurs français sur les différentes scènes éparpillées de la ville de Barcelone. L’IRCAM, le Centre de Recherche sur la Musique Sonore, se présente comme un acteur clé pour la diffusion des programmes informatiques qui sont la base de nombreux produits commerciaux des startups participants au salon d’innovation du Sonar+D.
Entre autres initiatives, il faut aussi souligner la participation de Fabian Siouffi, comme commissaire d’art de l’espace VR du propre Sonar+D, qui a présenté les avancées de contenus digitaux à travers des outils technologiques de production VR. Les concerts programmés ont aussi mis en avant de grands musiciens français comme c’est le cas du groupe Air, un groupe classique de la musique pop électronique, et qui a fait tout un éloge de sa carrière passée avec la présentation complète de son disque Moon Safari. Pour les après-midis du Sonar du jours, ils avaient choisi de programmer trois groupes prestigieux comme sont Folamour qui a fait vibrer l’audience de Montjuic, le producteur et DJ français Laurent Garnier, à base de rythmes électroniques saccadés, et la légendaire Kittin, qui donna la touche finale avec David Vunk.