L'immobilier de luxe en Espagne se porte bien. Un an et demi après son installation dans le pays, le groupe immobilier français BARNES, avec trois agences sur le territoire, a consolidé sa présence sur le marché et prévoit l'ouverture de nombreuses autres antennes.
Une expansion qui surfe sur un positionnement clair, le savoir-faire d'un réseau mondial, mais aussi un marché attractif pour les investisseurs étrangers. "Le prestige dont jouit BARNES dans d'autres pays, comme la France, la Suisse ou la Belgique commence à se noter ici aussi. En très peu de temps, nous avons réussi à ce que notre public objectif reconnaisse la marque BARNES et la considère comme une référence dans le secteur", estime Emmanuel Virgoulay, associé fondateur de BARNES Spain.
"Acheter un bien immobilier de luxe, c'est comme acheter acquérir une œuvre d'art", déclare Emmanuel Virgoulay. Pour le fondateur associé de BARNES Spain, l'immobilier de luxe, avec une valeur comprise entre 800.000 euros et 2,5 millions d'euros, constitue une valeur refuge pour des investisseurs qui, à l'heure de placer leurs deniers, sont amenés à faire des arbitrages entre différentes villes du globe. Car si "45% des ventes d'immeubles de luxe à Madrid correspondent à des investissements", comme l'avance BARNES Spain, qu'est ce qui fait qu'un investisseur choisira la capitale espagnole, plutôt que Londres ou Paris pour ce type d'opération ? La fiscalité du pays d'accueil constitue certes un critère. La stabilité politique et les niveaux de prix, aussi. Mais sur ce secteur, "l'argent appelle l'argent" et l'Espagne bénéficie aujourd'hui d'une tendance porteuse en la matière. "Le luxe ne connaît pas de crise", et c'est vrai pour Madrid donc, mais aussi pour des destinations caractérisées par une qualité de vie -un climat, une interconnexion avec le reste du continent- attractives : les Baléares, les Canaries et, en dépit des turbulences que connaît actuellement la région, Barcelone.
A Barcelone, le mal est fait
"Le mal est fait" confirme concernant la capitale catalane Emmanuel Virgoulay. "Pour les investissements particuliers depuis le référendum du 1er octobre et pour les investissements plus importants, à caractère entrepreneuriaux, le ralentissement de la demande s'est fait ressentir avant". Si l'agence immobilière a pu mesurer une chute de l'ordre de 20% dans les prix de l'immobilier de luxe à Barcelone, la situation est pour autant jugée comme "conjoncturelle". "C'est le moment d'investir", estime même Emmanuel Virgoulay, pour qui "il faut acheter au son du canon et vendre au son du violon". Si Barcelone est passée d'un marché d'acquéreurs à un marché de vendeurs, avec une inversion des rapports entre l'offre et la demande, la capitale catalane conserve des atouts qui la positionne dans une situation particulièrement enviable pour les investisseurs. "Les niveaux de prix restent largement en deça de ce qui est pratiqué dans le nord de l'Europe", rappelle-t-il. Les Français ont de fait montré ces dernières années un fort intérêt pour la région, en incluant l'ensemble de la Costa Brava. Les Scandinaves, les Anglais et les Allemands aussi. "Depuis le 15 novembre on sent que le marché est de nouveau en phase de récupération", avance Emmanuel Virgoulay, "avec un retour des demandes".
Madrid va encore gagner en attractivité
A Madrid, les investisseurs internationaux sont principalement issus d'Amérique latine, avec une prépondérance des Mexicains, des Vénézueliens et plus récemment des Colombiens. "On travaille de plus en plus avec une clientèle chinoise et du moyen-orient", commente également Anna Molgó, responsable de l'agence de Madrid. "60% des ventes de l'agence concernant le quartier de Salamanca, 20% Chamberí, 10% Justicia et 10% aux alentours du Santiago Bernabéu, une zone en hausse", précise-t-elle. Pour BARNES, l'investissement immobilier est à la base d'une hausse de l'offre dans la location. Pour autant, les prix ne baissent pas, au contraire : l'inflation du secteur compense et les prix ont plutôt tendance à grimper, notamment sur Retiro, Salamanca et Chamberí. "Madrid va encore gagner en attractivité", estime BARNES.
Les prix devraient continuer à grimper en 2018
"Depuis notre arrivée en Espagne en 2016, les agences de Madrid, Barcelone et Sotogrande (Andalousie), ont fonctionné à plein rendement", analyse Emmanuel Virgoulay. Pour lui, le succès de l'agence s'explique notamment par sa croissance au niveau mondial : BARNES est passé de 50 consultants en 2006 à 900 en 2017. Rien que sur le dernier exercice, le chiffre d'affaires du groupe a crû de 25%, atteignant 4,6 millards d'euros, contre 3,7 en 2016. "Tous les agents de BARNES sont interconnectés. Nous plaçons le projet du client au centre de notre démarche et nous lui proposons des solutions dans tous les pays où nous sommes actifs", explique le fondateur associé de BARNES Spain. "Cela nous permet d'avoir une réactivité unique, qui nous a permis de gagner de nombreuses parts de marché". Après des ouvertures en 2017 à Budapest, Prague, Zurich, Vienne, au Quebec, à Luzerna, Saint-Tropez, Annecy, Bern, Athènes et en Chine, le groupe prévoit en Espagne en 2018 d'ouvrir les Baléares (Minorque ou Ibiza), aux Canaries, à Marbella, mais encore à Madrid et Barcelone, où les agences devraient être doublées. Quant aux prix, "ils devraient continuer à grimper en 2018", estime Emmanuel Virgoulay.