Si vers 1800 le quartier est encore peu peuplé, il se transforme rapidement au milieu du XIXème siècle pour devenir une zone industrielle textile majeure, attirant avec elle son lot de population. L'urbanisation rapide de Barcelone, qui suit cette période, entraîne la marginalisation d'un quartier où la pollution et les problèmes épidémiques fréquents font grimper de manière vertigineuse le taux de mortalité. Le surnom de "Quartier chinois", qui lui est donné par la suite n'est pas le fruit de l'immigration venue du Chine, mais du rapprochement que fait l'écrivain Francesc Madrid entre la chaleur de ses rues, les conflits sociaux qu'elles abritent et ce qu'il voit dans le film Chinatown. La prostitution, les vols et l'arrivée de l'héroïne dans les années 1970 finissent d'isoler le quartier.
Un second souffle venu d'Olympe
C'est avec l'arrivée des Jeux Olympiques de 1992 que la physionomie del Raval évolue. Dès 1988, les foyers de prostitution et de trafic d'héroïne sont démolis pour être remplacés par des bâtiments à la hauteur de l'évènement. Dans le pas de ce remodelage esthétique, naissent deux des plus importants centres culturels de la ville : le MACBA et le CCCB. Artistes, artisans et autres commerçants affluent alors, ne faisant qu'ajouter au caractère déjà typique del Raval. En 1999, une partie du quartier est détruit pour laisser place à la "Rambla Del Raval", sensée lui donner un visage plus "net". Catalans, Espagnols, Pakistanais, Philippins, Maghrébins, Français et bien d'autres encore, cohabitent dans ces rues enivrantes qui symbolisent à elles seules le métissage culturel propre à Barcelone.
Sabrina KHENFER. (LPJ) 12 mai 2006







