Édition internationale

TOURISME DE L'ALCOOL – Pour la Generalitat, la fête est finie!

Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 avril 2016

Chaque année, les stations balnéaires de la côte catalane se remplissent de jeunes touristes étrangers qui viennent passer des vacances basées sur l'alcool et le sexe. Une forme de tourisme qui s'est forgée ces dernières années avec des organisateurs d'évènements spécialisés. La Generalitat de Catalunya est bien décidée cette fois-ci à intervenir pour stopper ces événements néfastes pour l'image de la région et pour le tourisme local. Des mesures attendues depuis bien longtemps par les habitants des communes concernées, exaspérés par la situation en période estivale. 

(Photo CC Kelly.ibiza
Des groupes de dizaines de personnes qui urinent et hurlent dans la rue durant toute la nuit, d'autres qui vomissent en bas de chez vous, de la musique et des cris en continu, voilà ce que doivent subir au quotidien les voisins de villes comme Salou ou Lloret del Mar. L'histoire se reproduit chaque année lorsque démarre la période des springbreaks, ces vacances conçues sur mesure pour les étudiants étrangers en quête d'alcool et de fête à bas prix. Il y a tout d'abord l'évènement Saloufest, qui attire chaque année des milliers de jeunes Britanniques débridés, puis il y a eu le récent Karibean Springbreak destiné aux Français. Pour la région, c'est la goutte qui a fait déborder le vase, avec un événement qui revendiquait ouvertement la promotion du sexe entre les participants ainsi que la consommation d'alcool sans limite. 

La région sévit et pénalise les entreprises d'événementiel
Le gouvernement catalan a décidé de retirer les labels et certifications de l'agence catalane de tourisme (ACT) aux entreprises et organisateurs qui font la promotion du tourisme de l'alcool et du sexe, "type Saloufest et Karibean Spring Break". Ces entreprises seront expulsées de tous les canaux de promotion de l'ATC. Une décision qui semble logique face à des évènements qui sont en inadéquation avec la stratégie  touristique de la région. Comme l'explique la directrice générale du Tourisme, Marian Muro, la Generalitat ne veut pas que l'image de la Catalogne souffre de ce tourisme low-cost et n'est plus d'accord pour que les entreprises qui en sont à l'origine profitent des canaux de promotions de l'ACT. Dans une interview à la chaine catalane canal3/24, Marian Muro explique que les établissements partenaires de ces événements seront sanctionnés et perdront alors la certification comme établissement familier et sportif. 

Un tourisme qui devient dangereux
Le type de tourisme promu par ces tours opérateurs spécialisés a permis un certain temps de satisfaire les professionnels de l'hôtellerie en leur apportant un flux de clientèle dans des périodes bien choisies. Mais aujourd'hui, force est de constater qu'il n'apporte rien de bon à la région. Tout d'abord parce qu'il ternit l'image accueillante de la Catalogne. Les images de ces débordements font fuir en courant les touristes qui viennent en famille et qui représentent le c?ur de cible de la région. En effet, l'envie de venir passer quelques jours de vacances reposantes sur la côte catalane disparaît aussitôt à la vue des groupes de jeunes fortement alcoolisés vomissant à chaque coin de rue. D'autre part, ce tourisme peut facilement devenir incontrôlable, compte tenu du nombre de jeunes qui se déplacent avec l'idée que tout est permis, puisque c'est le concept qu'ils ont acheté auprès des voyagistes. Il y a tout d'abord eu la mode du balconing, qui consistait à sauter dans une piscine depuis le balcon d'une chambre d'hôtel, et qui a causé la mort de plusieurs jeunes. Dès 2011, la région a donné l'alerte en constatant des problématiques de sécurité, notamment par rapport au nombre de jeunes par chambre. S'ajoute ensuite le risque de violences et de bagarres qui peuvent vite devenir incontrôlables pour les forces de sécurité au vu du nombre de participants. Un Français de 23 ans est incarcéré depuis 2014 en Catalogne, condamné pour avoir poignardé le jeune Andrew Milroy, un Britannique de 15 ans, lors de l'une de ces soirées à Lloret del Mar en 2011.

Surveillance et régulation des locations touristiques
D'autre part, la région souhaite également contrôler le tourisme à travers les fraudes et dérives dans le secteur hôtelier. La démarche entamée par le gouvernement est de réguler les locations touristiques que de nombreux propriétaires ne déclaraient pas au fisc. La directrice du département Tourisme de la Generalitat a affirmé que "l'égalité des conditions doit être exigée pour toutes les offres touristiques et l'on ne peut pas accepter que certaines plateformes digitales (en référence à des plateformes comme Airbnb) couvrent des offres irrégulières". Elle regrette néanmoins que nombre de ces entreprises d'annonces ne collaborent pas avec l'administration catalane en publiant des offres de locations non déclarées. "Nous avons fait une forte campagne qui nous a permis de réguler 58% des logements touristiques", précise-t-elle.

BALCONING ? Certains "sots" finissent à côté de la piscine...Les beaux jours arrivent et la bêtise humaine semble les accompagner puisque le balconing a refait son apparition ces dernières semaines en Espagne. Cette pratique consistant à sauter d'un balcon à un autre ou à se jeter dans la piscine de l'hôtel depuis sa chambre fait de plus en plus d'adeptes parmi les touristes d'Europe du Nord. Sur le seul mois de juin 2013, une personne est décédée et deux autres se trouvent dans un état grave après s'être improvisés cascadeurs. N'est pas Jean-Paul Belmondo qui veut.

Perrine LAFFON (lepetitjournal.com ? Espagne) Vendredi 22 avril 2016
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Publié le 21 avril 2016, mis à jour le 21 avril 2016
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