

La plupart des métropoles d'Europe et du monde peuvent être facilement assimilées à un seul et unique monument reflétant son identité. A Barcelone pourtant, le choix se fait plus difficile. C'est la raison pour laquelle le quotidien catalan El Periódico de Catalunya, a lancé dernièrement un appel à ses lecteurs pour trouver le symbole qui permettra d'identifier sans équivoque la capitale catalane. Difficile de se mettre d'accord quand une ville est synonyme de tant de choses à la fois.
(Une d'El Periodico du 25 juin)
Demandez à un étranger la première image qui lui vient à l'esprit quand on évoque la ville de Paris. Il vous répondra sans hésiter : la Tour Eiffel. Même question pour la ville de Londres et le nom de Big Ben fusera aussitôt. Tout comme New York et Statue de la liberté sont inévitablement liées. Une ville n'est cependant pas toujours associée à un monument érigé. Une surface plane peut faire l'affaire tant qu'elle incarne la cité. Madrid a bien sa Plaza del Sol et Moscou sa Place Rouge. On trouve également dans certains cas de petits personnages symbolisant une ville. C'est le cas de la Petite Sirène de Copenhague ou du Manneken-Pis de Bruxelles. Un bambin en bronze d'une cinquantaine de centimètres urinant dans la fontaine représente à lui seul la capitale des Belges. Tous ces lieux et monuments sont devenus des symboles de l'identité d'une ville. Posez maintenant la même question aux étrangers à propos de Barcelone et vous constaterez que les réponses varient du tout au tout. Ce manque d'unanimité reflète sans doute la diversité qu'offre la cité comtale. Climat ensoleillé, architecture gaudienne, rayonnement sportif, gastronomie, multiculturalisme, fête etc? La ville cherche depuis peu l'harmonie dans l'image qu'elle dégage. Mais quel sera donc ce symbole qui mettra tout le monde d'accord ? Sagrada Familia, Parc Güell, statue de Christophe Colomb ou autre. Faites vos jeux, rien ne va plus.
S'il n'existe pas, il faudrait l'inventer
Même Google n'arrive pas à trancher ! C'est dire la complexité de la tâche. Pourtant, beaucoup d'entre nous s'en remettent au sacro-saint savoir du moteur de recherche quand un doute nous taraude. Le débat lancé mardi dernier par El Periódico de Catalunya peine lui aussi à créer l'unité. Si la Sagrada Familia recueille le plus grand nombre de suffrages, nombreux sont encore ceux qui se plaignent des éternels échafaudages qui l'accompagnent et craignent que Barcelone soit associée à une lenteur d'exécution. D'autres verraient bien le Parc Güell jouer ce rôle d'icône mais que dire d'un lieu où l'on ne croise pas le moindre Barcelonais ? La Plaça Reial peut-être ? Vous n'y pensez pas. Un endroit en l'honneur de la monarchie espagnole en cette période d'élan indépendantiste serait plutôt malvenu. Idem pour le stade du Camp Nou qui est également évoquée. On ne résume pas Barcelone à une bande de gugusses surpayés, si doués soient-ils, courant derrière un ballon. La Torre Agbar pourrait bien incarner le modernisme de Barcelone, mais on imagine déjà les railleries autour de sa forme de phallus pour les uns, de suppositoire pour les autres. Trop abstraite, la Cara de Barcelona est mal partie pour être l'élue. Même sentence pour le grand poisson doré sur le front de mer. Manifestement, la question divise plus qu'elle ne rassemble et débouche sur une autre interrogation. Ce débat en vaut-il vraiment la peine ? Et si ce monument n'existe pas, il suffit de l'inventer, proposent les internautes. L'idée farfelue d'une statue géante de Copito de Nieve, le gorille albinos du zoo de Barcelone décédé en 2003, séduit de plus en plus?
Pour participer au débat, écrivez à entretodos@elperiodico.com
Stéphane HODJA (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Lundi 1er juillet 2013
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