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Nissan abandonne Barcelone

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Écrit par Francis Mateo
Publié le 28 mai 2020, mis à jour le 29 mai 2020

La fermeture des sites de production catalans de la marque automobile signifie la suppression de plus de 23.000 emplois directs et indirects.


Le constructeur Nissan a confirmé ce 28 mai la fermeture annoncée de ses trois centres de production de Barcelone (Montcada i Reixac, Zona Franca, et Sant Andreu), et donc le licenciement direct des 2.800 salariés de ces sites. Mais l'onde de choc se répandra bien au delà : si la totalité des installations de la multinationale est concernée, 3.200 postes de travail directs sont condamnés et 20.000 emplois indirects. Ce sont donc au total plus de 23.000 salariés qui sont affectés par l'annonce du conseiller délégué de Nissan, Makoto Ushida. 

Jusqu'à cette communication fatidique, les représentants politiques et syndicaux ne perdaient cependant pas espoir de faire revenir sur sa décision la direction du groupe automobile, d'autant que le site de production de Barcelone a été largement financé par des subventions publiques. Le secrétaire d’État espagnol à l'industrie, Raül Blanco, était même monté au créneau en menaçant de ne laisser aucune latitude si jamais le groupe décidait de fermer définitivement le site, mais en tendant la main de l'autre côté pour proposer un investissement supplémentaire de 300 millions d'euros afin de relancer l'activité. C'est donc la première option qui a été choisie par Nissan, qui devra dépenser près d'un milliard d'euros pour les indemnisations des salariés et le démantèlement des usines.


40 ans d'histoire

Ce retrait brutal de Barcelone correspond à une restructuration stratégique de l'alliance Renault-Nissan et de ses trois pavillons : Renault, Nissan et Mitsubishi. Avec un renforcement des positions de la marque au losange en Europe, et un recentrage des activités commerciales des deux autres marques en Asie et en Amérique. Les unités de production catalanes avaient perdu une grande part de leur potentiel au cours des dernières années, particulièrement en 2019 avec un plan de retraite anticipée pour 600 salariés, et une baisse de la capacité de production de 30 % à l'usine de la Zona Franca, la plus importante en Espagne. Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, l'usine était paralysée.
L'annonce de la fermeture du site a immédiatement suscité des manifestations de colère et d'inquiétude devant les portes des unités condamnées, où certains salariés travaillent depuis des décennies, puisque Nissan est présent à Barcelone depuis quarante ans. 
La direction du groupe automobile prévoit une baisse progressive de l'activité à Barcelone au cours des prochains mois -dans un climat social qui s'annonce agité- jusqu'à l'arrêt total en fin d'année 2020.  

francis mateo
Publié le 28 mai 2020, mis à jour le 29 mai 2020

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