Le nouveau maire de Barcelone a déjà annulé plusieurs décisions prises par ses prédécesseurs.
Cents jours de mandat de Collboni et revirements de situations à la mairie de Barcelone. Quelques semaines après avoir pris les rênes du gouvernement municipal, Jaume Collboni affiche sa différence et renverse les décisions de ses prédécesseurs. Lui qui était l'adjoint d'Ada Colau a désormais pris le contrepied des décisions de l'ancienne mairie, et annule peu à peu les initiatives de la maire sortante.
Visite officielle du Roi à Barcelone
Une rencontre officielle entre le Roi d'Espagne Felipe VI et le maire de Barcelone Jaume Collboni a eu lieu lundi dernier au palais Albéniz de Montjuïc, mettant ainsi fin à plusieurs années de boycott de la monarchie espagnole à Barcelone. La précédente maire Ada Colau avait en effet affiché sa position dès le début de son premier mandat en retirant le buste du roi Juan Carlos de la salle plénière de la mairie. Une tension qui s'était intensifiée après les événements du 1er octobre 2017 à Barcelone, et suite auxquels Colau avait refusé de recevoir officiellement le Roi d'Espagne lors de ses visites à Barcelone. Un semblant de normalité institutionnelle semble avoir été récupéré, avec cet échange cordial entre le monarque espagnol et le maire de Barcelone.
Reprise des relations avec Israël
Le nouveau maire de Barcelone affiche sa volonté de remettre en place et de renforcer d'une manière générale la diplomatie à Barcelone, tant avec la monarchie qu'avec certains pays et organismes internationaux. Dès cet été, Jaume Collboni a signé un décret qui annule la suspension temporaire des relations (ainsi que le jumelage) entre les villes de Barcelone et de Tel Aviv ; une suspension des contacts avec Israël qui avait été décrétée au mois de février dernier par l'ancienne maire Ada Colau pour "la violence systématique des droits de l'Homme contre la population de Palestine".
Reprise du dialogue avec les entrepreneurs
Le nouveau maire de la ville a pris la parole pour la première fois devant les patrons et entrepreneurs barcelonais cette semaine lors d'une conférence du Cercle économique barcelonais. Collboni a promis de "rétablir la confiance", et de "récupérer le dialogue institutionnel" ; une manière d'affirmer sa volonté de se différencier de sa prédécesseure Colau, à laquelle les syndicats de patrons reprochaient son manque de communication et de dialogue, notamment pour la mise en place du Plan de Mobilité pour lequel ils regrettaient de ne pas avoir été écoutés. Jaume Collboni a insisté sur son objectif de recherche d'accords, de baisse des tensions et d'encouragement de la coopération entre le secteur public et le privé. Le maire a par ailleurs annoncé une rencontre avec les syndicats de travailleurs et les patronales le 22 novembre prochain, afin de "promouvoir le dialogue social".
Fin de l'urbanisation piétonne de Colau
Les mandats de la maire sortante Ada Colau furent particulièrement marqués par le développement d'un plan d'urbanisation qui faisait la part belle aux piétons, en interdisant la circulation des véhicules à moteur sur plusieurs espaces de la chaussée, ainsi qu'en rendant piétons des quartiers entiers (appelés superillas). L'une des premières actions du nouveau maire Collboni fut d'annuler plusieurs de ces espaces. En centre-ville sur la calle Pelai par exemple, où une voie de circulation avait été supprimée, les pistes bleues et jaunes "qui n'étaient finalement pas utilisées par les piétons" ont été enlevées afin de "répondre à la demande de places de stationnement" selon la nouvelle mairie.
Les espaces verts et piétons créés en plein cœur de l'Eixemple (le projet le plus polémique d'Ada Colau), sont également remis en cause puisqu'un tribunal catalan vient de s'opposer à la piétonisation de la calle Consell de Cent.