Plusieurs pays européens maintiennent et intensifient les restrictions pour voyager en Espagne.
Si les professionnels comptaient sur le mois de septembre pour sauver la saison, les restrictions sanitaires imposées par les pays voisins rendent impossible la récupération du tourisme. Deux tiers des agences de voyage espagnoles pourraient mettre la clef sous la porte si le gouvernement ne maintient pas les ERTE (le chômage partiel) pour les soutenir jusqu'en 2021, selon l'Union nationale de ces professionnels, Unav. Les limites imposées aux voyages impactent la reprise pour d'autres secteurs en Espagne. Certains événements internationaux prévus à la rentrée comme le Fruit Attraction par exemple, le second plus grand salon professionnel du parc d'exposition IFEMA de Madrid, ne pourront finalement pas se tenir en format présentiel.
L'Espagne "zone rouge" pour la Belgique à partir de vendredi 4
Cet été les pays européens, à quelques exceptions près, ont recommandé à leurs habitants de ne pas voyager en Espagne compte tenu du niveau de contagion. Le nombre de cas de Coronavirus augmentant, les États maintiennent leurs recommandations et certains étendent même les restrictions en relation avec l'Espagne. L'Allemagne vient de rajouter mercredi les îles Canaries à sa liste de destinations "non recommandées". C'est désormais l'ensemble du territoire espagnol qui est donc visé par l'alerte de voyage allemande. En Belgique, le gouvernement vient d'annoncer le passage de l'Espagne (à l'exception de Tenerife) en "zone rouge" : tout voyage non essentiel à destination de l'Espagne est interdit. Au retour d'Espagne, les voyageurs seront mis en quarantaine et devront effectuer un test PCR. Des mesures drastiques qui ont obligé les tours opérateurs à rapatrier le plus rapidement possible les touristes belges actuellement en vacances en Espagne.
Un manque à gagner de plusieurs milliards d'euros
La crise du Coronavirus a distribué une claque historique au tourisme espagnol, un secteur qui, après plusieurs années de croissance soutenue, a connu la pire saison jamais enregistrée. L'absence de millions de visiteurs étrangers a fait défaut aux établissements hôteliers espagnols. Selon les données de l'institut national de statistiques (INE) révélées cette semaine, le nombre de touristes étrangers en vacances en Espagne au mois de juillet a chuté de 75% par rapport à l'année dernière. Les visiteurs britanniques par exemple, étaient environ 400.000 cette année, contre les 2,5 millions de visiteurs issus du Royaume-Uni en juillet 2019, pour ne citer qu'un des exemples les plus représentatifs. L'INE calcule que les touristes de la saison estivale 2020 ont dépensé près de 80% de moins que l'année précédente. Soit un manque à gagner de 19 milliards d'euros pour les caisses des professionnels du tourisme, rien que pour les mois de juin et juillet.