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INTERVIEW - Akli D : "Là où mes pieds me mènent"

Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018
Pour son premier concert àBarcelone dimanche dernier, Akli D, chanteur kabyle et petit protégéde son directeur artistique, Manu Chao, a enthousiasméle public de la Mercé. Rencontre avec un artiste engagéet ouvert au monde

Akli D le jour du concert àBarcelone dimanche 24 septembre

Lepetitjournal.com : Dans quel contexte as-tu fait la connaissance de Manu Chao ?
Akli D :
Nous nous sommes rencontrés lors d'une soirée àParis. Nous avons fait un "jam"ensemble (improvisation musicale, ndlr). Ce fût d'abord une belle rencontre amicale, qui est ensuite devenue musicale et professionnelle. Il est actuellement mon directeur artistique.

LPJ : De quoi s'inspirent tes textes ?
A D :
Les sujets des chansons me viennent d'éléments de ma vie. Pour la chanson "C. Facile", c'est mon histoire que je raconte, et celle de tous les gens qui quittent leur pays d'origine pour aller vivre àl'étranger. Il y a un côtéfacile parce que c'est l'aventure, la découverte d'une autre culture, etc. Et en même temps, "pas facile", parce qu'il y a des choses moins évidentes, pour les papiers, pour le travail. Lors de mes premières années àParis, je vivais comme un clochard...
LPJ : Tu abordes des sujets sombres, comme le conflit tchétchène, ou la religion exploitée par la politique, mais ton style musical demeure gai et rythmé. Comment réaliser cette alchimie ?
A D
: J'essaie de parler positivement de sujets douloureux. La rencontre avec une troupe d'enfants tchétchènes danseurs m'a inspiréle titre "Good Morning Tchetchenia". Pour "Salam Shalom la paix", je parle du problème de la religion exploitée d'une manière catastrophique de nos jours. Pour le style musical, j'apprécie beaucoup Fela, un chanteur nigérien, et sa façon d'aborder la musique. Cela m'a beaucoup inspiré.
LPJ : Que représente pour toi le fait d'être Kabyle en France ?
A D :
Je baigne dans la francophonie depuis tout petit. Tout ce que je sais faire, je le fais en français. J'aimerais chanter en espagnol et dans d'autres langues, pour partager la musique avec le plus de monde possible. Je suis Kabyle, mais je me sens partout chez moi. Je n'aime pas beaucoup les frontières. Mon pays est làou mes pieds me mènent. Et ce week-end, je suis Barcelonais (rires). 
Propos recueillis par Gaelle PIALOT et laure NOURAOUT. (
www.lepetitjournal.com) jeudi 28 septembre 2006
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Publié le 28 septembre 2006, mis à jour le 9 janvier 2018
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