

Tandis que les élections municipales de 2015 sont désormais en ligne de mire, les mouvements associatifs locaux font entendre leur voix, à l'instar de Guanyem Barcelona (gagnons, en catalan). Qui est derrière cette plateforme qui brigue la mairie ? Quel est son programme ?
(Copie d'écran Youtube)
Attention, l'échiquier politique de Barcelone pourrait bien se retrouver bouleversé par l'arrivée d'un nouveau parti, et pas n'importe lequel. Vous aviez, avec le temps, oublié la revendication sociale à la manière des Indignés, les assemblées participatives ou les mobilisations style happening, à l'image des scratches organisés par la PAH (Plateforme des personnes affectées par les hypothèques) ? Accrochez vos ceintures, la campagne pour la Mairie de Barcelone, pourrait vous rappeler certains souvenirs.
Peu à peu, Guanyem Barcelona se fait une place de choix dans l'environnement politique de la ville. Dans l'optique des élections municipales de 2015, la nouvelle force politique proche du mouvement des Indignés monte en puissance. Elle compte sur la solidarité de ses partisans pour parvenir à ses fins, grâce à la collaboration de personnes venues de tous les secteurs, et s'aide des revendications citoyennes pour l'établissement de son programme électoral. En 2013 déjà, l'activiste Ada Colau, actuelle leader de Guanyem et alors porte parole de la PAH, avançait que son devoir était de répondre aux attentes du public, en "mettant fin à la séquestration des institutions par les pouvoirs économiques", et de faire en sorte que "le niveau de vie soit bon pour une majorité de la population, à l'inverse de la situation actuelle"... Autant de déclarations d'intention qu'on retrouve dans le programme du parti.
Programme : "une révolution démocratique"
Parmi les points noirs de la ville dénoncés par les habitants, les inégalités et le niveau de vie sont au centre des réflexions. Ainsi, la santé est la première préoccupation de Guanyem Barcelona, qui entend faire bénéficier tous les quartiers de soins gratuits, équitables et efficaces. Pour ce faire, le mouvement propose davantage de ressources financières, mais aussi humaines, à l'intention des soins primaires et de la santé publique. Il en est aussi question pour l'éducation publique, autre sujet primordial. Pour un système de qualité, le renforcement du soutien individuel pour les élèves en difficultés est également proposé. En outre, Guanyem évoque une restructuration du système de logements afin de limiter considérablement les risques d'expulsion.
D'un autre côté, le mouvement fixe ses objectifs dans le quotidien des Barcelonais, qui doivent pouvoir vivre dans les meilleures conditions possibles grâce à l'aide de la Ville, sans être obligé de se priver d'éléments primordiaux voire vitaux (eau, électricité, gaz, transports?). Le programme ménage aussi une place pour l'économie sociale, la justice sociale et environnementale, afin de ne pas être débordé par le tourisme de masse. Enfin, d'un point de vue plus politique, Guanyem met l'accent sur la démocratisation des institutions.
Les champions de la com
Guanyem Barcelona place ses atouts dans la communication, grâce à un champ d'action large et varié. Les réunions locales tout d'abord : à l'instar des Indignés, Guanyem prévoit de se mobiliser localement, en se regroupant devant les immeubles dans la rue. Une façon de permettre aux partisans, aux habitants et aux activistes de se rejoindre plus facilement, afin d'échanger les idées, de débattre sur le programme et les plans pour les élections municipales. Ensuite, Guanyem maîtrise à merveille la communication informelle, et l'usage des réseaux sociaux. Très active sur Facebook, Twitter mais aussi sur la plateforme de partages de vidéos Youtube, Ada Colau y véhicule ses idées et son plan d'action pour une "révolution démocratique".
Autant d'éléments qui positionnent Guanyem aux antipodes de la politique au sens classique du terme, et qui, à l'instar du mouvement Podemos, qui a fait la surprise aux dernières élections européennes, pourrait bien récolter la sympathie et le vote des électeurs barcelonais. Bref, un OVNI que certains qualifient volontiers de populiste, voire d'anti-système, mais dont le poids sur les élections municipales à venir reste difficile à mesurer, notamment compte-tenu de l'incertitude qui plane autour du 9N et de l'impact qu'aura sur les mentalités des électeurs la tenue ?ou non- de la consultation indépendantiste. On peut facilement imaginer un vote sanction qui pourrait bénéficier à Guanyem, si le réferendum n'a pas lieu. Ada Colau pour sa part a plus d'une fois fait connaître son positionnement en faveur "du droit du peuple à décider" et donc de la consultation.
Pierre LEPINE + VG (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 14 octobre 2014
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