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FETE NATIONALE – L’avis des expatriés francophones : oui à la Diada, non à l’indépendance

Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 9 septembre 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

La Diada, c'est demain ! L'édition 2014 sera particulière puisque cette année commémore le tricentenaire du siège de Barcelone. Cette fête régionale s'inscrit également dans un contexte important : l'appel au référendum du 9N prochain. Les Européens expatriés dans la province saluent cet évènement populaire mais n'encouragent pas à l'indépendance.

(Photo Assemblée nationale catalane France)
Attendez-vous à une mobilisation en masse demain, dans les rues de Barcelone. Pour cause, le 11 septembre est un jour de fête en Catalogne. Les autochtones parés de jaune et de rouge (couleurs du drapeau catalan) seront nombreux à célébrer l'évènement. Mais ce sera également le cas pour certains expatriés, comme Aurore Peignois, 27 ans, journaliste belge. Elle conseille de "bien se reposer avant car c'est une fête monumentale. Les gens se réjouissent aussi car c'est un jour de congé". Pour Patrick Moudiot, 45 ans, responsable dans l'évènementiel, c'est "toujours un grand moment et il réunit seulement la population locale ! On ne voit pas souvent ça en France, cette notion d'être complètement unis derrière un drapeau régional".

"J'avais la chair de poule"
La Diada est aussi l'occasion de promouvoir la culture catalane. "La quantité de drapeaux catalans flottant dans les airs, de teeshirts aux couleurs de la Catalogne, de chants en catalan, est impressionnante !" souligne Vincent Sarrazin, 26 ans, journaliste français. "C'est une fête culturelle" ajoute Aurore, "il y a toujours des choses à en tirer sur le plan musical, culinaire, pour mieux comprendre l'évolution de la ville et la mentalité des gens". Alice, étudiante en droit, y voit également une notion de partage : "on a l'impression que tout le monde se connaît, c'est une grande famille en fait. Ils font tout par groupe de vingt personnes au moins. L'an dernier, j'y étais, et j'avais la chair de poule quand tous ces gens s'alignaient et se tenaient la main sur plusieurs kilomètres de long".

"Les Catalans sont extrêmement pro-indépendance"
Si certains "pourraient y voir du chauvinisme" devant tant de symboles locaux, comme l'explique Vincent, il ne faut pas "ignorer la spécificité historique et politique espagnole". Les années franquistes et l'impression de persécution vécue par les Catalans aboutissent selon lui (entre autres) à la volonté d'indépendance de ce peuple. "Mes amis catalans sont très attachés à leur région et c'est leur principal sujet de conversation" affirme Patrick, "ils sont tenaces et veulent faire passer un message, je crois qu'ils souhaitent du soutien extérieur". Aurore confirme l'engouement actuel : "ils sont extrêmement pro-indépendance, et comme, pour la première fois en Ecosse, un sondage annonce le oui gagnant, ils sont super contents !".

"Une crise politique majeure pour l'Espagne"
Toutefois, il est difficile de se prononcer sur le futur de la Catalogne. Vincent rappelle que "la crispation entre Madrid et Barcelone semble toujours plus intense, et la non-légalité du référendum selon l'Etat central madrilène présage d'une situation de crise politique majeure pour l'Espagne". "Ce sera difficile d'obtenir l'indépendance" estime Patrick, "car ils ne peuvent rien faire de concret pour l'instant".

"Une question d'argent et de solidarité"
Et nos francophones ne soutiennent pas pleinement ce projet. "La subdivision et la création de frontières supplémentaire n'est jamais bon" de l'avis d'Aurore, "c'est aussi surtout une question d'argent et de solidarité j'ai l'impression, plus qu'une question d'appartenance culturelle". Alice considère même "paradoxal le fait que plusieurs régions d'Europe réclament l'indépendance (Ecosse, Flandres, Catalogne) à l'heure où on veut construit une Europe solide". Quant à Vincent, en tant que résident, il pourra même voter si le référendum a lieu : "je penche pour le 'oui', à cause des raisons culturelles et politiques ; même si je n'exclue pas de voter 'non' pour des raisons économiques et de redistribution".

Pierre LEPINE (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 10 septembre 2014
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Publié le 9 septembre 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

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