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COMMÉMORATION - En souvenir des victimes de l'attentat d'Hipercor

Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 22 mai 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

À l'occasion du trentième anniversaire de l'attentat d'Hipercor perpétré par le groupe terroriste basque ETA, la ville de Barcelone met en place des actes commémoratifs destinés à se souvenir du drame et à rendre hommage aux victimes et à leurs familles. Retour sur l'histoire de cet attentat particulièrement violent mais aussi sur les conséquences à la fois pour les victimes comme pour les agresseurs.

(photo cc Mossos d'Esquadra) Le 19 juin 1987, Barcelone connaissait le plus grand attentat de son histoire réalisé par ETA, faisant un nombre de victimes considérable et de nombreux blessés. En effet, les membres du groupe terroriste ont placé une voiture piégée avec 30 kilogrammes d'ammonal et 100 litres d'essence, pour un charge totale d'explosifs de plus de 200 kilogrammes, dans le parking du centre commercial Hipercor, situé sur l'avinguda Meridiana de Barcelone. Lors de l'explosion, aux alentours de 16h, le premier étage du parking s'est effondré et des trous se sont formés dans l'établissement, permettant à des boules de feu de s'infiltrer dans le centre commercial et de brûler les personnes présentes. De même, de nombreux gaz toxiques se sont échappés lors de l'explosion, entraînant l'asphyxie de certains clients. Au total, 21 personnes ont perdu la vie lors de cet attentat et 46 autres ont subi de très graves blessures, en faisant l'attentat de l'ETA au bilan le plus lourd de son histoire.  

Les conséquences de cet attentat 
Face à ce drame, une des priorités de la part des autorités a été la recherche des responsables de l'attentat et leur jugement. Deux personnes ont été arrêtées à la suite de l'attentat : Domingo Troitiño et Josefa Ernaga. Jugés en 1989, ils ont chacun écopé d'une peine de prison de 794 ans en tant qu'auteurs matériels de l'attentat. Toutefois, la prise en charge de l'après-drame passe aussi par celle des victimes. Or, ces dernières ont été nombreuses à déclarer ne pas avoir été suivies par les autorités, et à avoir pâti de ce manque de soutien. Cette polémique a conduit huit blessés graves et quelques familles de victimes à demander devant le Contentieux Administratif de l'Audience Nationale en 1992 une indemnisation de la part du ministère de l'Intérieur à la hauteur de 300 millions de pesetas. Enfin, il faut également noter que l'État a été reconnu responsable civil subsidiaire en 1997 pour "la passivité ou l'omission des Forces de Sécurité et de Police". En effet, une fois la voiture piégée placée, les membres de l'ETA avaient contacté le centre commercial mais aussi plusieurs journaux pour les informer qu'une bombe avait été placée. Les forces de police s'étaient alors rendues sur place mais ne voyant rien d'anormal, en avaient déduit qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Il s'agit donc de la première reconnaissance de la responsabilité partielle de l'État dans un attentat terroriste, en considérant que la Police n'avait pas agi pour évacuer le centre commercial ni éviter que de nouvelles personnes y entrent.

Collaboration renforcée contre le terrorisme 
Ces événements ont choqué la population barcelonaise, notamment pour le bilan lourd en terme de victimes et de blessés, mais aussi car pour la première fois, les victimes sont uniquement des civils, et parmi elles, des enfants. Cet attentat a également eu des répercussions sur l'image de l'ETA, contribuant à une mauvaise vision de son action pour les Barcelonais. D'autre part, il y a aussi eu des conséquences sur les mesures de sécurité. En effet, suite à cet événement et au regard de l'erreur tactique de l'ETA (qui pensait viser un magasin français), l'Espagne a commencé à développer des brigades mixtes franco-espagnoles sur le territoire français pour agir face à l'organisation terroriste basque. Cette alliance visait ainsi à favoriser la sécurité et à permettre un partage des informations et des actions dans les deux pays.

Les actes commémoratifs
Pour rendre hommage aux victimes, deux événements vont être organisés à Barcelone : le premier en juin et le second en décembre. Le chargé du programme de la mémoire de la mairie de Barcelone, Ricard Vinyes, a annoncé vendredi dernier ces différents actes commémoratifs. Ainsi, le 17 juin prochain aura lieu une cérémonie au parc Can Dragó avec les familles des victimes et une proposition culturelle réalisée par Àngels Aymar, Mémorial aux Victimes de l'Attentat Hipercor, qui retrace le contexte politique et social dans lequel est arrivé cet attentat et insistera sur le manque de soutien aux victimes et aux familles. Elle sera accompagnée de groupes de performeurs et de musiciens. Vous pourrez aussi assister à la découverte d'une plaque comportant des explications sur l'attentat. Enfin, en décembre sera inaugurée une exposition réalisée par le Musée d'Histoire de Barcelone dans l'enceinte de Fabra i Coats. Vous pourrez la visiter du 15 décembre 2017 au 11 mars 2018 afin de comprendre les faits et de retracer l'histoire de ce drame.

Clémentine COUZI (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 23 mai 2017
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Publié le 22 mai 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

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