Le nouveau président de la Generalitat, Pere Aragonés (ERC), entré en fonctions lundi dernier, trois mois et dix jours après les élections régionales de février, a enfin communiqué la composition de son Gouvernement.
Après d’âpres négociations, Esquerra Republicana de Catalunya (ERC, gauche indépendantiste) et JuntsxCat (centre-droit indépendantiste), se sont enfin mis d’accords sur la composition de leur gouvernement de coalition.
Le nouvel exécutif est notamment marqué par le renouveau. En effet, seuls deux consellers -un de chaque parti- sur les quatorze actuels étaient présents lors de la dernière mandature, et ont vu leur compétence s’accroître. L’actuel vice-président, Jordi Puigneró, homme de confiance de Carles Puigdemont, sera l’homme fort de JuntsxCat. Teresa Jordá (ERC) était également présente sous la présidence de Quim Torra, et occupera le poste de conseller à l’Action Climatique, l’Agriculture et l’Alimentation.
Malgré une présidence bicéphale intégralement masculine, ce gouvernement est également marqué par la majorité féminine qui le compose. Avec huit femmes contre six hommes, ce nouvel exécutif symbolise un tournant : jamais un gouvernement catalan n’avait été majoritairement féminin.
La stabilité de ce gouvernement sera néanmoins dépendante de l’agenda indépendantiste. La virulence des désaccords entre les deux formations sur l’autodétermination de la Catalogne conditionnera la durée de vie du nouvel exécutif, tant difficile à extraire des négociations. Si Père Aragonés a réaffirmé lors de sa prise de fonctions que "l’autodétermination et l’amnistie des politiques catalans emprisonnés étaient inévitables", Carles Puigdemont l’a d’ores et déjà mis en garde. Pour lui, l’indépendance de la Catalogne ne passera pas par le dialogue avec le Gouvernement central, mais par la confrontation.