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Cas de pédophilie présumée au Lycée français de Barcelone: le suspect en prison

Un juge décide d'incarcérer le moniteur de l'école maternelle du Lycée français de Barcelone suspecté de quatre agressions sexuelles sur des enfants de moins de cinq ans.

Un enfant écrit sur un cahier auteur: Picjumbo_com PixabayUn enfant écrit sur un cahier auteur: Picjumbo_com Pixabay
Écrit par Francis Mateo
Publié le 3 juin 2023, mis à jour le 3 juin 2023

Jeudi dernier, le juge Joaquin Aguirre a décidé d'envoyer en prison préventive S.R., le moniteur de la société Serunion qui était chargé de la surveillance des élèves de l'école Munner de Barcelone à l'heure de la cantine. Pour justifier sa décision, le magistrat a fait valoir le risque de récidive et les lourdes peines auxquelles s'exposerait le pédophile présumé, qui risquerait jusqu'à six ans de prison si un seul des abus sexuels dont il est accusé était avéré.

Alors que quatre plaintes ont été déjà déposées visant le suspect pour des faits de possibles agressions sexuelles sur des enfants de moins de cinq ans, les enfants concernés décrivent des actes commis "par un monsieur" dans les toilettes de l'école maternelle, à l'heure de la cantine. Deux mineurs ont déjà été officiellement auditionnés par les autorités judiciaires, et deux autres victimes potentielles seront entendues dans les prochaines semaines.

Pour autant, à ce stade, le juge Joaquin Aguirre souligne la concordance de toutes les dépositions enregistrées par les familles ou auprès de la police par ces élèves de l'école maternelle, qui sont d'ailleurs dans des classes différentes. Tous les enfants désignent expressément le même homme à travers des descriptions physiques précises. Ils évoquent aussi des faits d'agressions sexuelles d'une extrême gravité (dont attouchements et pénétrations) qui pourraient d'ailleurs concerner d'autres mineurs de l'école maternelle du lycée français de Barcelone, au-delà de ceux dont les familles ont porté plainte. C'est ce faisceau de convergence des différents témoignages qui avait incité le ministère public et les avocats des familles à demander l'incarcération du suspect dès le lundi 29 mai.

"Crédibilité" du récit des possibles victimes

La décision d'incarcération du suspect est donc aussi une reconnaissance et une prise en considération du récit des victimes. "Les déclarations des enfants qui figurent dans le rapport de police et les enregistrements audio fournis par les parents (…) permettent de lui attribuer une crédibilité", souligne le magistrat. Selon une expertise médicale datant de 2009, S.R. souffre d'une déficience mentale de 33%, mais la défense n'a fourni aucun rapport sur l'état psychique ou psychiatrique actuel du moniteur. Par conséquent, le juge considère que ce suspect âgé de 31 ans peut être inculpé des infractions qui lui sont imputées malgré cette déficience : "La manière dont il aurait accompli les actes démontre qu'il connaissait la portée morale de sa conduite", indique la décision du tribunal.

Dans une lettre signée du Conseiller de Coopération et Action Culturelle Eric Tallon, adressée cette semaine à l'association des parents d'élèves du Lycée Français de Barcelone, l'Ambassade de France à Madrid assurait sa solidarité avec les familles du LFB; alors que, de leur côté, les parents des victimes présumées dénoncent au contraire une stratégie "d'omerta" de la part des autorités de l'établissement comme de l'AEFE. Une pétition a été lancée par les parents des victimes présumées (avec l'appui de l'association Innocence en Danger) afin de dénoncer cette loi du silence et libérer la parole.

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