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CARLES PUIGDEMONT – Qui est le nouveau président de la Generalitat catalane ?

Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 11 janvier 2016, mis à jour le 11 janvier 2016

Dans un rebondissement de dernière minute, le président sortant Artur Mas a annoncé ce week-end le retrait de sa candidature à la présidence de la Catalogne, évitant ainsi l'organisation de nouvelles élections qui auraient pu être défavorables aux indépendantistes. C'est donc Carles Puigdemont qui a été investi comme nouveau président de la Generalitat lors d'une session plénière au parlement catalan, où il a reçu 70 votes en faveur (de Junts pel Si et la CUP), deux abstentions et les votes négatifs des 63 députés de C's, PSC, CSQEP et du PP. Maire de Gérone et l'un des membres les plus indépendantistes de CDC, qui est le nouveau président de la région ? Portrait.

(Photo CC Couese) Carles Puigdemont est né à Amer dans la province de Gérone il y a 53 ans. Il est marié et père de deux enfants. Philologue de formation, il s'est tourné vers le journalisme qu'il a exercé pendant près de vingt ans. Membre du Colegio de Periodistas de Cataluña, il fut rédacteur, correcteur et rédacteur en chef de journaux régionaux comme El Punt, ou Presència. A la demande de la Generalitat, il fonda en 1999 l'agence publique de communication Agència Catalana de Notícies, qu'il dirigea jusqu'en 2002, puis devint le directeur général de Catalonia Today. En parallèle de son parcours professionnel, Carles Puigdemont s'est toujours investi en politique. Il a délaissé le journalisme pour se consacrer entièrement à la politique en 2006.

Son parcours politique jusqu'à la présidence
Dès les années 1980, Puigdemont milite dans les mouvements nationalistes et indépendantistes catalans comme Criada a la Solidaritat et rejoint les rangs de Convergencia Democrática de Cataluña (CDC). Il a participé à la création des Jeunesses Nationalistes dans sa province. C'est en 2006 qu'il décide de concentrer sa carrière en politique et qu'il devient député de Convergència i Unió (CIU) pour la circonscription de Gérone. L'année suivante, il se présente aux élections municipales de Gérone en tête de liste de CIU, mais ne remporte pas les élections. En 2011, il se présente à nouveau et devient finalement maire de la ville de Gérone, mettant fin à 32 années de règne socialiste dans la municipalité. En juillet dernier, il a été nommé président de l'Associació de Municipis per l'independència (AMI), l'un des collectifs qui lutte pour le droit d'autodétermination de la Catalogne et son évolution vers l'indépendance. Carles Puigdemont fait partie du groupe parlementaire Junts pel Si.

Un indépendantiste convaincu
A la différence de son prédécesseur Artur Mas, un nationaliste reconverti, Carles Puigdemont est indépendantiste depuis toujours. Et il n'a jamais caché ses convictions souverainistes. En 2013, il a mis en place des trains depuis Figueras et Gérone pour que les manifestants puissent participer à la Diada de Barcelone. Cette décision fut dénoncée devant les tribunaux. Il fait également partie de la liste de maires qui font l'objet d'une enquête de la part de la Audiencia Nacional, pour avoir participé à l'organisation du référendum du 9 novembre 2014 dans leur circonscription. Dès son investiture, Carles Puigdemont a assuré qu'il allait poursuivre le travail engagé par Mas et les plateformes indépendantistes, s'engageant à mettre en place rapidement les structures telles que les impôts catalans ou une banque nationale. "Nous sommes dans une période exceptionnelle de post-autonomie et de pré-indépendance" a déclaré dimanche soir le nouveau président de la Generalitat.

Des déclarations polémiques
Convaincu et engagé, Puigdemont a souvent créé la polémique par ses déclarations parfois provocantes. En 2013 lors d'un discours au cours du Congrès biennal sur la sécurité juridique et démocratique ibéro-américaine, il n'avait pas hésité à défendre devant le futur roi Felipe VI, "le droit démocratique qui assure au peuple le pouvoir de décider de son avenir". Cette même année lors d'une session de l'Assemblée Nationale Catalane, il a déclaré que "les envahisseurs seront chassés de Catalogne comme ce fut le cas en Belgique, et notre terre nous reviendra, sous le signe de la République, de la paix et du travail. Un objectif nous réunit : être un Etat indépendant en Europe et nous sommes dans la dernière ligne droite". Promoteur des technologies de l'information et de la communication, Carles Puigdemont a réalisé ses déclarations les plus polémiques sur les réseaux sociaux, toutes dirigées à l'encontre de l'Espagne. Sa dernière action de désobéissance date de 2015 : après les élections municipales du mois de mai, Puigdemont fait partie des maires qui ont juré, lors de leur prise de fonctions, "être à la disposition du parlement catalan pour proclamer un Etat catalan libre et souverain".

Les réactions s'enchainent sur Twitter
Dès la déclaration du nom du futur président de la Generalitat de Catalunya, de nombreuses réactions sont apparues sur les réseaux sociaux. Carles Puigdemont a reçu le soutien spontané du F.C. Barcelona qui a communiqué sur son compte Twitter "Félicitations président Puigdemont. Que le succès vous accompagne dans cette étape historique et passionnante initiée aujourd'hui par notre pays, la Catalogne". Mais le tweet qui a fait davantage le buzz est certainement celui du célèbre présentateur Risto Mejide, partagé plus de vingt mille fois : "La Catalogne dispose enfin d'un président non élu par un processus illégal, appuyé par l'immense minorité des Catalans #TotBé #Bravo". Le journaliste Jordi Evole a publié sur son compte Twitter un commentaire d'analyse qui ne manque pas de sens : "L'investiture du président (catalan) est ce qui peut le plus favoriser l'investiture du président (national)" (voir notre article sur le suivi des élections générales). La maire de Barcelone Ada Colau a quant à elle rappelé que l'accord trouvé in extremis entre la CUP et Junts pel Si a été motivé par la peur de nouvelles élections : "Après le 20D, Artur Mas et CDC ont eu peur de convoquer les urnes. Mais ce n'est qu'une question de temps : nous continuons la construction d'un changement réel", a-t-elle communiqué sur son compte Twitter.

Perrine LAFFON (lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 12 janvier 2016
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Publié le 11 janvier 2016, mis à jour le 11 janvier 2016

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