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L'arrestation de Carles Puigdemont ravive les tensions en Catalogne 

carles Puigdemontcarles Puigdemont
Archives Creative Commons 2.0 Convergència Democràtica de Catalunya https://flickr.com/photos/42518218@N03/7589801136
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 26 septembre 2021, mis à jour le 26 septembre 2021

L'ancien Président de la Generalitat de Catalunya, poursuivi par la justice espagnole,  a été arrêté par la police italienne puis relâché 18 heures plus tard. 

 

Ce nouvel épisode du "proces catalan" vient perturber les tentatives de conciliation et de dialogue entre le gouvernement central espagnol et les représentants catalans. Carles Puigdemont est visé par un mandat d'arrêt européen émis par la justice espagnole depuis 2019, pour tentative de sécession suite à l'organisation en 2017 du référendum qui devait mener à l'auto-proclamation de l'indépendance de la Catalogne. Il s'était réfugié en Belgique derrière son statut de député européen, mais l'immunité conférée par ce statut lui avait été levée en mars dernier par décision du Parlement européen.  


Libéré, Carles Puigdemont est en attente de comparution

En vertu de l'ordre européen de détention existant, la police italienne a arrêté l'ancien dirigeant catalan jeudi dernier alors qu'il atterrissait en Sardaigne. Puigdemont devait être entendu par les autorités italiennes, afin de décider de son éventuelle extradition. Dans un communiqué, le gouvernement espagnol a alors exigé que le Catalan comparaisse et "réponde de ses actes devant la justice". Des manifestants indépendantistes se sont alors mobilisés à Barcelone devant l'Ambassade d'Italie afin de réclamer la libération de l'ancien Président catalan. Son avocat a quant à lui mis en avant la suspension de l'ordre de détention par le Tribunal européen. Carles Puigdemont a finalement été libéré en attendant de comparaitre le 4 octobre devant la justice italienne qui prendra une décision sur son extradition. 


Deux points de vue juridiques

Suite aux événements du 1er octobre 2017, une douzaine d'anciens représentants catalans ont été jugés et emprisonnés, et sept autres ont choisi de fuir dans d'autres pays européens. C'est le cas de Carles Puigdemont, refugié en Belgique, qui peut bénéficier d'une immunité parlementaire octroyée par son statut de député européen. Pour le Tribunal Suprême espagnol, la plus haute autorité juridique du pays, Puigdemont est un accusé en fuite, qui doit être arrêté et extradé. Or, selon la défense de l'ancien dirigeant catalan, son immunité parlementaire devrait être respectée. Les juges italiens devront se prononcer sur la question. Avant eux, la Belgique ainsi que l'Allemagne avait arrêté puis relâché Puigdemont sans le livrer à l'Espagne. 
Cette nouvelle arrestation ravive les tensions existantes entres les Catalans et le gouvernement central de Madrid, à un moment où le Président Pedro Sánchez tente d'établir un dialogue cordial avec l'exécutif catalan Pere Aragonès. D'une part pour le lancement de la "table de dialogue" afin de trouver une solution à la crise catalane, et d'autre part pour ne pas compromettre le soutien dont le PSOE a besoin pour valider les budgets nationaux au Congrès des députés. 

perrine laffon
Publié le 26 septembre 2021, mis à jour le 26 septembre 2021

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