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3 accusés pour le procès des attentats de Barcelone

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CC BY-ND 2.0 Ajuntament Barcelona
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 11 novembre 2020, mis à jour le 12 novembre 2020

C'est avec beaucoup d'émotion et un lourd dispositif de sécurité que le tribunal de l'Audience nationale de San Fernando de Henares a ouvert cette semaine le procès des attentats qui ont coûté la vie à 16 personnes en 2017, et blessé près de 150 autres. Le verdict devrait être rendu mi-décembre, après la comparution de 200 témoins. 

Seuls trois des responsables présumés du double-attentat perpétré le 17 et le 18 août 2017 sur la Rambla de Barcelone et dans la commune de Cambrils sont aujourd'hui assis sur le banc des accusés : Mohamed Houli, Driss Oukabir et Said Ben Iazza. Une situation douloureuse pour les familles des victimes, puisqu'aucun des auteurs physiquement présents sur les lieux des attentats n'ont pu être jugés. 

Le conducteur du véhicule bélier de Barcelone et les cinq membres de l'attaque de Cambrils ont été abattus par la police. Deux autres membres de la cellule djihadiste à l'origine de l'attaque sont décédés dans une explosion alors qu'ils préparaient l'attentat, un événement qui aurait d'ailleurs précipité le passage à l'action. Aujourd'hui un seul accusé dit regretter sa participation, alors que les deux autres nient en bloc toute implication dans l'organisation terroriste.


Mohamed Houli, "créateur de bombes", dit regretter

Mohamed Houli, 23 ans, a survécu à l'explosion de la maison dans laquelle il préparait l'attentat. Il est accusé d'être impliqué dans l'organisation terroriste et d'avoir participé à la création des explosifs. Une vidéo tourné par Houli, diffusée lors du procès, montre le conducteur de la Rambla (Younès Abouyaaqoub, abattu le 21 août 2017) et deux autres membres du groupe terroriste eux-aussi décédés lancer des menaces de mort contre leurs futures victimes, en essayant leurs gilets d'explosifs. Face à l'accusation, Houli a fait profil bas : "J'ai toujours exprimé ma volonté de collaborer et mon repentir" a-t-il déclaré. Il a refusé de répondre aux questions qui lui ont été posées, préférant s'en tenir à ses déclarations à la police au moment des faits. Le procureur demande 41 ans de prison contre lui. 


Driss Oukabir et Said Ben Iazza se déclarent innocents

La fourgonnette qui a été utilisée pour l'attentat de la Rambla a été  louée au nom de Driss Oukabir. Âgé de 31 ans, il est le frère de Moussa Oukbir, l'un des terroristes abattus lors de l'attaque de Cambrils. Il encourt 36 ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste, et participation dans la préparation des explosifs et de l'attentat. Driss Oukabir se démarque totalement de la cellule djihadiste : il assure ne pas connaître les autres membres et n'avoir aucune relation avec l'attaque terroriste. Oukabir préfère se décrire comme une personne qui menait à cette époque une mauvaise vie remplie de drogue et de délinquance, éloigné de toute pratique religieuse et encore moins fervent de radicalisme religieux. 

De son côté Said Ben Iazza, 27 ans, est jugé comme collaborateur de ces attentats. Accusé d'appartenir au groupe terroriste, il encourt 8 ans d'emprisonnement pour avoir prêté un véhicule qui aurait servi aux assaillants pour transporter du matériel explosif. L'accusé assure n'avoir aucun lien avec la cellule terroriste et n'avoir pas été au courant des plans meurtriers des personnes à qui il a prêté sa fourgonnette.

L'enquête menée par les Mossos d'Esquadra a révélé que le groupe planifiait des attentats au stade de football du Camp Nou, au célèbre temple barcelonais de la Sagrada Familia, ainsi qu'à la Tour Eiffel parisienne, d'après les éléments contenus dans les ordinateurs perquisitionnés. 

perrine laffon
Publié le 11 novembre 2020, mis à jour le 12 novembre 2020

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