

A l'occasion de la venue à Barcelone, mardi dernier, du groupe Tryo, la formation reggae acoustique engagée pour l'écologie, lepetitjournal a rencontré Manu Eveno et Daniel Bravo, 2 des 4 musiciens du groupe. Interview à chaud, balance faite, quelques heures avant un concert qui a fait salle pleine...
Daniel Bravo (gauche), Manu Eveno (haut), Christophe Mali (droite) et Guizmo (bas), le groupe TRYO (Photo B Benant)
lepetitjournal : C'est votre première fois en Espagne ?
Tryo : Non pas vraiment, c'est le premier concert de Tryo à Barcelone mais on était déjà venu ici pour jouer avec Desert Rebel et pour finir une maquette.
LPJ : Vous-êtes en tournée depuis Octobre, quel a été l'accueil du public ?
Tryo : Pour l'instant la tournée est complète, le Zénith de Paris est complet. On a de la chance ça se passe très bien, en plus on a de bons échos. On fait une pause bientôt après on repart en avril avec une date au Canada
LPJ : Et les ventes de votre dernier album ?
Tryo : Dans le contexte de la crise de l'industrie du disque, l'album marche pas mal, mieux que ce que l'on avait prévu.
LPJ : Au bout de 13 ans, c'est toujours le même public ?
Tryo : Non pas forcement, c'est un mélange. Il y a des gens qui nous suivent depuis le début, d'autres sont passés à autre chose, il y a des gens qui nous découvrent encore. Il y a eu un regain d'intérêt pour Tryo il y a 3 ans, de la part des radios surtout. Je trouve que notre public s'est élargi, on voit des familles en concert. Il y a des enfants qui font découvrir le groupe à leurs parents.
LPJ : Le style a évolué, ce n'est plus le reggae acoustique du 1er album ?
Tryo : En vrai le reggae acoustique, c'était une façon de nous mettre une étiquette avant qu'on nous en mette une. On a beaucoup évolué, on peut noter les changements dès le 2ème album, tout en conservant notre base reggae acoustique. Maintenant on peut retrouver de la samba, de la bossa, de la musique indienne. Ça sonne parfois comme une B.O, c'est un album très arrangé. C'est surtout le mélange de ce qu'apporte chacun des membres qui donne une identité sonore.
LPJ : « Ce que l'on sème » titre de l'album, est-ce un bilan ?
Tryo : Non, c'est un regard sur notre parcours. Il y a des choses qui nous dépassent, on n'a pas assez de recul pour faire un bilan. « Semer », c'est notre côté nature. Cet album c'est notre façon de responsabiliser l'Homme dans ce monde. C'est un point de vue beaucoup plus humaniste, c'est l'Homme au c?ur du système, voir ce que l'on a laissé pour les générations futures.
LPJ : Vous pouvez nous expliquer votre relation avec Greenpeace ?
Tryo : C'est une longue histoire. Ça fait 4-5 ans maintenant qu'ils ont des stands sur nos concerts. On a bien vu que le sujet principal dans nos albums c'était l'écologie. Greenpeace c'était une évidence, dans leur façon de faire, de vouloir faire avancer les choses, de vouloir changer les lois. En plus ce qui nous plait c'est que c'est une structure indépendante politiquement et économiquement, comme nous. Mais après il n'y a pas que l'écologie qui nous touche, on a joué pour plein d'associations, pour le Sida avec Act Up ou Sidaction par exemple. Il y a aussi des T-shirt Tryo-Greenpeace en coton bio.
LPJ : Et votre engagement se montre comment concrètement ?
Tryo : C'est plein de chose, le papier qu'on utilise pour les pochettes d'album à le label BLFC, on utilise aussi une encre végétale, il y a un bulletin d'adhésion à Greenpeace. Il n'y a que pour le cd où nous n'avons toujours pas trouvé la solution. Ça peut aussi passer par de l'arrachage de plans OGM. Parfois la désobéissance civile est la seule solution.
Maxence Rojo &Clara del Bon (www.lepetitjournal.com - Barcelone) Vendredi 19 décembre 2008.







