

La ville de Barcelone couvre de nombreux refuges souterrains hérités de la guerre civile espagnole. Certains de ces kilomètres d'abris sous terre, qui ont été creusés au début du siècle dernier, sont aujourd'hui accessibles au public. Des idées de visites historiques à effectuer en été dans la fraicheur des souterrains de la capitale catalane.
(photo CC Arrels Fundació) La ville de Barcelone a été bombardée à de nombreuses reprises durant la guerre civile espagnole, par des bombardiers allemands et italiens. Certaines attaques ont été particulièrement meurtrières pour les populations civiles, comme celles du 16, 17 et 18 mars 1938, qui ont fait 25% des victimes mortelles de Barcelone sur l'ensemble de la guerre. Face aux bombardements à répétition, les Barcelonais ont tenté de se protéger de la guerre en construisant des refuges plusieurs mètres sous terre, capable d'accueillir de nombreuses personnes aussi longtemps que pouvaient durer les attaques. On estime que la ville a eu plus de 1400 refuges antiaériens. Ils étaient accessibles aux habitants par un escalier donnant dans un bâtiment ou une maison du quartier et de construction assez solide pour protéger des bombardements et des ondes de choc
Le refuge 307
Situé dans le quartier de Poble sec, il s'agit d'un des plus grands refuges avec 400 mètres de tunnels souterrains sur deux mètres de haut. Au bout du tunnel, il est facile d'imaginer la vie de menaient les 2000 Barcelonais qui pouvaient venir s'abriter dans ce refuge durant les périodes les plus critiques de la guerre civile. Au pied de Montjuïc, il est situé dans l'une des zones les plus touchées lors des bombardements de civils à Barcelone. Aujourd'hui, le musée d'histoire de Barcelone gère le refuge et organise des visites guidées pour retracer ce passage de l'histoire comme l'ont vécu les habitants.
Calle Nou de la Rambla, 175. Entrée : 3,50 euros. Plus d'informations ici.
Refuge du Palais de les Heures
Probablement le plus chic des refuges antiaériens de la ville. Situé dans les magnifiques jardins du Palais de les Heures, résidence de Lluís Companys à cette époque, le refuge avait été construit pour abriter le président de la Generalitat de Catalunya et ses proches durant les attaques aériennes de la guerre civile espagnole. Il s'agit d'un des refuges les plus élaborés. Le souterrain est en très bon état de conservation, et même l'installation électrique a été préservée intacte. Ce refuge en revanche, ne peut être visité qu'à certaines occasions, lors d'ouvertures exceptionnelles au public.
Passeig de la Vall d'Hebron, 171.
Le refuge del Diamant
Dans le quartier de Gracià, le refuge du Diamant est situé sous la place du même nom. Au bout des 250 mètres de tunnels, à douze mètres sous terre, se trouve un abri qui pouvait accueillir 200 à 300 personnes. Le refuge étant en très bon état de conservation, il est encore possible de voir comment les habitants du quartier s'y organsinaient pour survivre grâce aux traces qu'ils ont laissé de leur passages, comme des étagères, des rangements, ainsi que des marques de bougies qui servaient d'éclairage.
Plaça Diamant. Entrée : 3 euros. Plus d'information ici.
Le refuge de la place de la Revolución
Toujours dans le quartier de Gracià, se trouve un autre vestige de refuge construit à onze mètres sous terre. Celui-ci est en bien moins bon état que celui de la place Diamant, et seule une partie est accessible, depuis le quatrième niveau d'un parking. On peut y observer de nombreuses galeries ainsi qu'une infirmerie.
Plaça Revolució Setembre 1868, 17. Plus d'informations ici.
Le refuge du Palais de Santa Isabel
A l'angle du passeig de San Juan et de la calle Diputació se trouve l'hôtel particulier de Santa Isabel, qui est devenu le siège de l'entreprise des eaux Aguas de Barcelona en 1920. Quelques années plus tard lors de la guerre civile, les employés de Aguas de Barcelona ont construit un refuge souterrain à plus d'une dizaine de mètres sous terre. Aujourd'hui, ce sont des bureaux de la Generalitat de Catalunya qui sont installés au-dessus du refuge. Il est possible de le visiter lors de journées portes ouvertes une ou deux fois par an.
De nombreux refuges restent à découvrir
Des centaines de refuges ont été découverts et répertoriés, notamment grâces aux documents d'époque de la Junta de defensa pasiva (l'assemblée de défense passive de la ville) qui était en charge de la gestion des refuges durant la guerre civile. Mais il en reste encore beaucoup qui ne sont pas ouverts au public, et d'autres qui n'ont même pas été retrouvés à ce jour. Pourtant, dans de nombreux quartiers, les indications des habitants dont les familles et les ancêtres ont vécu à cet endroit et ont connu l'époque des bombardements, permettent de trouver de précieuses indications sur les entrées susceptibles d'exister. La dernière découverte date d'il y moins de deux semaines : l'entrée d'un refuge antiaérien a été découverte dans le quartier de Sants. Le site se trouve sur la place Bonet i Muixí, en-dessous de la chapelle de Sant Maria. Les Mossos d'Esquadra ont rouvert l'accès et permis aux services d'archéologie de la ville d'y accéder pour explorer les tunnels. L'année dernière, un nouveau refuge a été découvert lors de travaux calle Ripollès, dans le quartier Camp de l'Arpa, ainsi qu'un autre dans le quartier de Sant Andreu, dont l'accès se faisait par un garage privé.
Perrine LAFFON (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 15 juin 2016
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