Alizé Le Maoult rend hommage aux reporters de guerre à Barcelone

L’Institut français de Barcelone accueille, à partir du 1er octobre, l’exposition « Ce que leurs yeux ont vu… » de la photographe et artiste visuelle française Alizé Le Maoult. Présentée dans le cadre d’une collaboration avec le festival international de photojournalisme Visa pour l’Image – Perpignan, la série rend hommage aux reporters de guerre et interroge la puissance du regard face aux drames contemporains.

Écrit par Lepetitjournal Barcelone

Publié le 24 septembre 2025

Un hommage né à Sarajevo

L’histoire de ce projet débute en 1995, lors du siège de Sarajevo. Alors engagée sur un tournage, Alizé Le Maoult découvre le travail des photojournalistes qui risquent leur vie pour documenter le conflit. Vingt ans plus tard, en 2012, elle lance « Ce que leurs yeux ont vu » (Through Their Eyes), une série de diptyques où chaque reporter est photographié de dos, figé face au mur, et confronté à l’une de ses images emblématiques prises sur le terrain.

Cette mise en regard souligne une vérité simple : seuls ces témoins savent ce qu’ils ont réellement vu. Le dispositif révèle ainsi deux dimensions indissociables : l’homme ou la femme qui observe et la photographie qui témoigne.

Les grandes figures du photojournalisme réunies

Au fil des années, plus de cinquante photographes ont participé à ce projet, parmi lesquels des légendes comme Don McCullin, James Nachtwey ou Stanley Greene. L’exposition présentée à Barcelone réunit des noms incontournables tels que Robert Capa, Patrick Chauvel, Éric Bouvet, Bénédicte Kurzen ou Véronique de Viguerie.

Plus qu’un simple exercice de mémoire, l’œuvre interroge la responsabilité des images : que deviennent les récits de guerre sans ceux qui les rapportent, et que resterait-il du réel si leurs yeux n’avaient pas vu ?

Une carrière entre cinéma et photographie

Formée au cinéma à New York, Alizé Le Maoult a collaboré avec des cinéastes de renom comme Walter Salles, Balthazar Kormákur ou Elia Suleiman, dont le film Intervention divine fut primé à Cannes en 2002. Sa pratique photographique, marquée par une sensibilité à la fois poétique et engagée, s’exprime aussi dans d’autres séries comme Nuits éclairées, Pink Shanghai, Cuba Blues ou Black-Out sur la ville.

Son travail a déjà été exposé à Perpignan, Meaux, Sarajevo, Beyrouth ou encore au Salon de la Photographie de Paris. Avec « Ce que leurs yeux ont vu… », elle s’inscrit dans une démarche qui mêle mémoire, art et réflexion politique sur notre rapport aux images.

Un rendez-vous à l’Institut français de Barcelone

L’exposition sera inaugurée le mercredi 1er octobre à 19h, en présence de l’artiste. Pour l’Institut français de Barcelone, cette collaboration avec Visa pour l’Image s’inscrit dans la volonté de donner une visibilité internationale aux grands témoins de notre temps et de rappeler que, sans leur travail, certaines vérités resteraient dans l’ombre.