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TSUNAMI - Des touristes retrouvent les plages où leur vie a basculé

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Écrit par Agence France Presse
Publié le 27 décembre 2014, mis à jour le 17 décembre 2019

«Une partie de nous appartient pour toujours à cet endroit»: comme Steve McQueenie, dix ans après le tsunami, de nombreux touristes étrangers, survivants de la catastrophe, sont revenus sur les plages thaïlandaises où ils ont souvent perdu un être cher.

«Dès que j'ai pu à nouveau marcher correctement, nous sommes revenus», raconte Steve McQueenie, policier à Londres, qui évoque sa très forte envie de revoir la Thaïlande seulement six mois après le 26 décembre 2004 pour tenter de trouver un sens à l'incompréhensible.

Et dix ans plus tard, le voilà de nouveau sur la même plage aux côtés de centaines d'autres survivants venus pour une grande veillée aux chandelles dans la ville touristique de Khao Lak, dans le sud-ouest de la Thaïlande.

Les souvenirs de la catastrophe ne sont jamais loin pour M. McQueenie et son épouse Nicola, qui ont survécu quand 220.000 personnes ont péri dans cette catastrophe. Sur les plages idylliques de Thaïlande, 5.395 personnes ont été tuées ou ont disparu dont la moitié d'entre eux des vacanciers étrangers célébrant Noël loin de chez eux.

Assis devant la paisible mer d'Andaman, à seulement quelques mètres de l'endroit où ils étaient ce jour fatidique, il se souvient de l'«énorme mur d'eau brune» qui a soudain détruit leur bungalow et les a emporté sous l'eau.

«Quand je suis revenu à la surface, tout ce que je pouvais voir, c'était de l'eau. J'avais l'impression que nous avions été abandonnés au milieu d'un océan en furie», raconte-t-il.

C'est en s'accrochant à un arbre qu'il est parvenu à rester en vie en attendant que la mer recule.

Malgré une grave blessure à la jambe, il parvient à rejoindre la route avant d'être finalement transporté dans les collines par les Thaïlandais.

La voix du policier se brise à l'évocation de l'aide «désintéressée» des Thaïlandais, qui a poussé le couple à lever 15.000 dollars pour les communautés de Khao Lak touchées par le tsunami une fois de retour chez eux.

Sauvé des eaux par une employée de l'hôtel

Chaque année depuis le drame, Raymond Moor revient depuis la Suisse avec sa femme pour rendre hommage aux morts, en particulier à l'employée thaïlandaise de l'hôtel qui lui a sauvé la vie en le tirant hors de l'eau avant d'être emportée par la vague.

Dix ans plus tard, l'évocation de cette femme, qui n'a pas survécu, l'émeut toujours autant et il fond en larmes en racontant la scène.

«Les Thaïlandais nous ont tellement aidés, tellement. Ils nous ont donné de la nourriture, des vêtements», raconte sa femme, reprenant là où il s'est arrêté.

Leur retour annuel en Thaïlande les aide à tourner la page et leur permet également de visiter l'orphelinat local qu'ils soutiennent aujourd'hui.

C'est toute la trajectoire de la vie d'Andy Chaggar qui a pris carrément un autre tour après la tragédie qui a couté la vie à sa petite amie emportée par la première vague de 10 mètres de haut qui a balayé leur bungalow.

Après des mois de rééducation, l'ingénieur en électronique britannique est revenu à Khao Lak mais en tant que bénévole pour reconstruire un village décimé et il dédie maintenant sa vie à l'humanitaire dans les zones touchées par des catastrophes naturelles.

 «Après le tsunami, mon emploi me semblait dénué de sens», se souvient-il. Et venir en aide aux autres lui a permis de se reconstruire.

AFP samedi 27 décembre 2014

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