Le Premier-ministre Abhisit Vejjajiva a reconnu jeudi dernier qu'il possédait probablement aussi la nationalité britannique, sous la pression des "Chemises rouges" qui tentent de l'amener devant la Cour pénale internationale (CPI) pour l'offensive de l'armée ayant fait plus de 90 morts et 1.900 blessés en 2010. Né en 1964 à Newcastle, celui qui se faisait appeler "Mark Vejj" au Eton College a assuré se considérer Thaïlandais avant tout, en précisant n'avoir jamais voulu profiter de la double nationalité. "Aujourd'hui, lorsque je voyage en Angleterre, je dois demander un visa. C'est clair que je souhaite utiliser ma nationalité thaïlandaise. Après, que je possède ou non la double nationalité est une question juridique". D'après la loi britannique, quiconque né en Angleterre avant le 1er janvier 1983 était "quasiment sûr d'être un citoyen anglais", mises à part les personnes nées de diplomates possédant l'immunité diplomatique. La Thaïlande n'ayant pas ratifié le Traité de Rome donnant naissance à la CPI, Abhisit ne peut en principe être amené à y comparaitre. Les Rouges tentent donc de démontrer que le Premier ministre a aussi la nationalité britannique pour pouvoir saisir la CPI sur la répression sanglante des manifestations d'avril et mai 2010. Un dossier a été déposé par leur avocat afin que son cas soit étudié par la CPI. Par ailleurs, le parti d'opposition du Puea Thai a assuré que si le Premier ministre refusait d'abandonner ce statut particulier, c'était pour s'enfuir en Angleterre une fois son mandant terminé. Lors de son aveu jeudi, Abhisit en a profité pour défier l'ancien Premier-ministre Thaksin Shinawatra, qui avait pour sa part obtenu la nationalité monténégrine en 2010, d'abandonner celle de la Thaïlande, rapportait samedi The Nation.
P.B. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) lundi 28 février 2011
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