Le chef de la junte militaire thaïlandaise a assuré mardi que les élections promises, auraient lieu "au plus tard" en février 2019, soit trois mois de plus que la date butoir annoncée précédemment.
"Je le dis clairement, il y aura des élections au plus tard en février 2019" a déclaré le Premier ministre et chef de la junte Prayuth Chan-O-Cha qui avait pourtant annoncé en octobre dernier lors d’une visite à la Maison Blanche que le vote se tiendrait en novembre 2018.
L’ancien chef de l’armée, qui s’est emparé du pouvoir en 2014, n’a en fait cessé de repousser la tenue des élections qu’il avait initialement promis pour 2015.
Annonçant le nouveau délais la date du scrutin, mardi, Prayuth a laissé entendre que de possibles reports supplémentaires pourraient avoir lieu.
Prayuth a en effet ajouté que "cela dépendrait de la situation du pays". La date de ce scrutin repose sur un ensemble de lois qui doivent encore entrer en vigueur. Il a aussi insisté auprès des journalistes, leur demandant: "arrêtez de poser des questions à propos des élections".
Mais à l'approche de l'anniversaire du coup d'État qui avait eu lieu en mai, la population montre des signes d'impatience croissants vis-à-vis du régime militaire, les manifestants retournant peu à peu dans la rue malgré l'interdiction de se rassembler dans des lieux publics. Dernièrement quarante personnes ont été inculpées après un regroupement pro-démocratique. Mais cela n’a pas empêché à des militants de lancer des manifestations hebdomadaires.
Une série de scandales très médiatisés ont aggravé la pression sur la junte. Une grande partie de la colère est dirigée contre le numéro deux de Prayuth, Prawit Wongsuwan, soupçonné d'avoir collectionné deux douzaines de montres de luxe qu'il n'aurait pas portées à sa déclaration de patrimoine.