La croissance du PIB thaïlandais pourrait atteindre 3 à 4% cette année, a affirmé jeudi le ministre des Finances, ajoutant que le taux d'intérêt directeur devrait rester bas pour soutenir l'activité intérieure.
Dans une interview à Reuters, Arkhom Termpittayapaisith a déclaré que l’économie thaïlandaise bénéficiera des plans de relance du gouvernement et sera soutenue par les exportations, tandis que l'épidémie de coronavirus devrait être contenue d'ici mars et la campagne de vaccination lancée à compter du mois prochain.
"Si l'épidémie est contenue, l'impact ne sera peut-être pas grand", a-t-il dit. "Une croissance de 3-4% devrait être satisfaisante", a-t-il ajouté. "Au pire nous devrions atteindre 3%".
La Banque mondiale prédit pour sa part une croissance du PIB thaïlandais de 4% pour cette année.
Particulièrement optimiste, Arkhom Termpittayapaisith s’attend même à ce que l'économie pourtant très dépendante du tourisme et des exportations progresse au premier trimestre en glissement annuel – l’impact de la crise du Covid-19 s’est surtout fait ressentir à partir du 2e trimestre 2020, les restrictions sanitaires ayant été mises en place à partir de la mi-mars.
Avec le retour depuis décembre de l’épidémie de coronavirus, le gouvernement a approuvé mardi une enveloppe de 210 milliards de bahts (5,77 milliards d’euros) de relance supplémentaire qui, selon le ministre des Finances, pourrait contribuer à augmenter la croissance de 0,5 à 0,6 point de pourcentage cette année.
Si le tourisme est loin de se redresser, les exportations devraient croître d'environ 3% cette année après un net déclin l'année dernière, a déclaré Arkhom Termpittayapaisith.
En octobre, le ministère prévoyait une croissance du PIB de 4,5% pour 2021, avec des exportations en hausse de 6%.
L'économie devrait afficher un recul de 6% sur 2020, le plus important en plus vingt ans, avec une baisse de 3 à 4% au cours du dernier trimestre.
Le ministre des Finances estime que le plan d'emprunt du gouvernement de 1.000 milliards de bahts (27,45 milliards d’euros) devrait être suffisant pour aider à atténuer l'impact de la crise, et affirme qu’il est possible d'emprunter davantage, précisant que le gouvernement est ouvert aux prêts étrangers.
Il ajoute que le ministère envisage d'assouplir encore les règles sur les quelques 500 milliards de bahts de prêts à taux bonifiés de la banque centrale destinés aux petites entreprises et prévoit de prolonger d'une année la réduction sur l'impôt foncier.
Avec un baht en hausse de près de 11% depuis avril, la banque centrale devra faire en sorte que la devise reste stable afin que les entreprises puissent planifier au mieux leurs opérations, selon Arkhom Termpittayapaisith qui estime que le taux d'intérêt directeur, actuellement à 0,5%, son plus bas historique, est à un niveau approprié.
"Le taux est très bas et devrait rester à ce niveau pendant un certain temps pour que notre économie se rétablisse pleinement", a-t-il déclaré.
Il y a quelques jours, le secrétaire général du Conseil national de développement économique et social (NESDC), Danucha Pichayanan, mettait en garde le gouvernement sur un certain nombre de facteurs comme le taux de chômage, le taux record d’endettement des ménages, la force du baht et la politique de la toute nouvelle administration Etats-unienne dirigée par Joe Biden qui promet de contraster avec celle de son prédécesseur et donc produire des changements notables.