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Le Krabi Krabong, un art martial siamois réinventé par les jeunes

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LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP - Des étudiants pratiquent le Krabi Krabong, art martial thaïlandais, à l'école Thonburi Woratapeepalarak dans les faubourgs de Bangkok le 8 juillet 2019
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 18 juillet 2019, mis à jour le 18 juillet 2019

Armée d’un sabre en bois et d’un bouclier, une adolescente affronte quatre garçons dans un combat qui rend hommage à un art martial ancien et presque tombé aux oubliettes, le Krabi Krabong.

"C’est un exercice d’autodéfense pour entraîner les femmes à répondre aux hommes. Si on peut faire ça, on peut combattre les autres", explique une adolescente, Nantakarn Duangthongyu, à la fin de son combat, dans un gymnase de l’école Woratapeepalarak à Thonburi. L’adolescente fait partie de la dizaine de filles que compte l’équipe de Krabi Krabong de cette école.

"On peut l’utiliser pour se défendre des psychopathes et c’est une compétence qui nous protège des mauvais traitements", ajoute-t-elle, en sueur après avoir pratiqué une série de kicks violents.

Ces adolescentes remettent ainsi au goût du jour le "Krabi Krabong", pratiqué pendant des siècles par les guerriers du royaume du Siam dans leurs combats avec les royaumes voisins.

L’arrivée des armes à feu l’avait relégué au rang d’art martial un peu oublié, mais sa version modernisée en fait une technique d’autodéfense aussi utile que la pratique de la boxe thaïe, largement enseignée dans les écoles.

"On est fier d’apporter le vieil art martial de la Thaïlande à la jeunesse d’aujourd’hui qui ne le connaissait peut-être pas. On peut faire des combats pour eux ou pour les étrangers", analyse Nattapong Pulluk, expert en Krabi Krabong.

Le sport est officiellement au programme des écoles en Thaïlande, mais faute d’enseignants, il reste peu pratiqué. Dans l’école de Thonburi, remettant ces combats au goût du jour en ajoutant de nouveaux mouvements, l’option séduit autant de filles que de garçons, à parité au sein de l’équipe.

"C’est un sport très cool, qui enseigne la concentration et l’esprit d’équipe", défend Nattapong Pulluk, le capitaine de l’équipe de Krabi Krabong de l’école de Thonburi.

“Certaines filles aiment les cosmétiques, moi je préfère les activités physiques” explique à l’AFP Nantakarn qui s’entraîne déjà depuis 5 ans. 

“Si un psychopathe essaye de m’attaquer, je peux prendre un bâton et me défendre” ajoute Aiyakarn Lueakha, une jeune fille de 14 ans. 

Le mouvement féministe #MeToo est resté très discret en Thaïlande et les violences faites aux femmes y sont régulièrement dénoncées, l’autodéfense, dès lors pourrait servir d’outil d’émancipation aux femmes. 

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