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VISA RUNS – Recadrage de l’exemption de visas pour les touristes

Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 10 octobre 2006, mis à jour le 27 mars 2013

La nouvelle règlementation concernant l'exemption de visas pour les touristes est applicable depuis le 1er octobre. Cette mesure, plus restrictive que la précédente, est destinée àlimiter les abus. Certains secteurs «utiles »comme l'enseignement risquent d'être touchés, mais les autorités semblent vouloir arranger les choses

Jusqu'àla semaine dernière, nombres d'expatriés pouvaient résider dans le royaume sans le moindre visa et sur de longues périodes. Ils profitaient ainsi de l'exemption de visa accordée aux touristes de certains pays dont la France, la Suisse la Belgique, les Etats-Unis ou le Canada. Ils pouvaient àvolontérenouveler le tampon d'autorisation de séjour de 30 jours en effectuant un aller-retour express hors du territoire? le fameux visa-run.

Filtrer les indésirables
Mais depuis le 1er octobre, la durée totale du séjour sans visa est limitée à90 jours sur une période de 6 mois. "Les visiteurs fréquents pourront entrer autant de fois qu'ils le veulent, du moment que la durée totale ne dépasse pas 90 jours sur 6 mois", précise un agent des services de l'immigration. 
Cette nouvelle réglementation vise àprévenir les prolongations abusives de séjour, c'est-à-dire àbut non touristique. L'objectif des autorités est de faire la vie dure aux travailleurs illégaux, fugitifs et criminels notoires qui pouvaient jusque làprofiter des largesses du système thaïlandais pour se faire oublier àl'ombre des palmiers.
Cela dit, certains secteurs d'activitéprofitables au pays comme l'enseignement ou encore le tourisme (voir encadrés) pourraient bien en faire les frais.
En effet, la règlementation thaïlandaise du travail des étrangers est plutôt restrictive et contraignante pour les travailleurs comme pour les institutions qui les emploient : cela a souvent amenéles premiers àse passer de permis de travail et àdépendre du visa run et les seconds àfermer opportunément les yeux.
Une étape normale dans le développement du pays
Mais l'annonce de la nouvelle réglementation a aussitôt fait monter les écoles internationales au créneau. Les chefs d'établissements ont alors sollicitéles services de l'Immigration pour simplifier les procédures de régularisations des enseignants étrangers. L'immigration a de son côtéreconnu que cette nouvelle mesure causerait un certain nombre de problèmes, et qu'elle était disposée àfaire ce qu'il fallait pour y apporter des solutions. Un mouvement qui a permis d'apaiser les inquiétudes d'une partie de la communautéexpatriée, alors que l'ambiance était plutôt àl'indignation quelques jours plus tôt.
"Les Thaïlandais ne font rien de plus que ce que des pays comme la France ont déjàfait depuis longtemps, commente un agent de l'Ambassade de France. Contrôler les flux migratoires fait partie du processus normal de développement de tout pays. A partir de maintenant un certain nombre d'étrangers et d'institutions vont être amenés àrégulariser leurs activités, et cela ne pourra que profiter au pays. Quant aux autres, on ne peut pas blâmer les thaïs de vouloir se prémunir d'individus qu'ils jugent indésirables."
Pierre Queffélec (
www.lepetitjournal.com Bangkok) mardi 10 octobre 2006

Les profs sont rassurés
Les institutions d'enseignement des langues emploient plusieurs milliers de professeurs et autres intervenants étrangers, dont une partie travaille souvent sans visa ni permis de travail. L'annonce de la nouvelle loi a suscitéla panique dans les premiers instants. "Au début j'ai eu des appels en catastrophe car beaucoup de professeurs de français ont recours au visa run, nous confie Pascal Santié, président de l'Association des Francophones enseignant dans les Etablissements Publics en Thaïlande (AFEP Thaï). Mais aujourd'hui, précise-t-il, tout le monde est rassurécar on sait que l'on peut s'organiser en demandant un visa touriste qui peut nous permettre de rester un semestre entier. Cela dit nous espérerons qu'il n'y aura pas de restrictions sur ce visa et que les autorités vont faire le nécessaire pour nous permettre de nous régulariser."
Pour les intervenants de français, il est plus difficile d'obtenir visas et permis de travail que pour les professeurs d'anglais. "Les profs d'anglais travaillent généralement àplein temps pour la même école, nous confie Corinne, une jeune professeur de français. L'école est donc plus àmême de faire les démarches pour leur visa et leur permis de travail, même si certaines s'en dispensent quoiqu'il en soit. Par contre, nous, reprend-t-elle, nous n'intervenons que quelques heures dans des établissements différents, c'est pourquoi il leur est plus difficile de nous régulariser. Nous sommes tout àfait disposés ànous mettre en conformitéavec la loi et àpayer des impôts, insiste la jeune femme, àcondition que l'on nous en donne l'opportunité."

Une mesure profitable àlong terme pour le tourisme
Du point de vue du tourisme la nouvelle loi ne devrait pas un impact négatif, selon John Koldowski, directeur du département ressources et stratégies de l'agence PATA (Pacific Asia Travel Association), au contraire. "Les premiers temps vont certainement être quelque peu difficiles pour certains, explique-t-il, en raison des adaptations nécessaires au niveau notamment du marchédu travail ou encore pour les professionnels qui vivaient des visas run."En effet, dans le secteur de la plongée sous-marine par exemple, une bonne part des moniteurs de plongée agréés est constituée de saisonniers étrangers pour qui la régularisation n'est pas toujours évidente, ou désirée. Par ailleurs, les agences de tourisme qui organisaient les fameux voyages express aux frontières, notamment sur Ranong et sur Aranyaprathet, devraient être sévèrement touchées, ainsi que les économies locales des principaux postes frontière. "Cela dit, reprend John Koldowski, sur le long terme cette nouvelle réglementation aura certainement des retombées positives pour le tourisme, et même au-delà, car la Thaïlande montre làune réelle volontéd'accroître la sécuritésur son territoire et d'améliorer son image."

Pour plus d'informations :
Ministère thaïlandais des Affaires étrangères :
www.mfa.go.th
Police royale de l'Immigration :
www.immigration.go.th
Office du tourisme thaïlandais (Paris) :
www.tourismethaifr.com
Autoritédu tourisme en Thailande (TAT) :
www.tat.or.th
Tourisme en Thaïlande :
http://www.tourismthailand.org

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Publié le 10 octobre 2006, mis à jour le 27 mars 2013

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