Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Grotte Thaïlande : les "Sangliers sauvages" sont tous sortis !

Grotte Thaïlande, enfants sauvésGrotte Thaïlande, enfants sauvés
YE AUNG THU / AFP - Un soldat salue l'ambulance qui quitte la zone de la grotte de Tham Luang

Les secouristes ont réussi à évacuer mardi les 5 derniers rescapés de la grotte de Tham Luang qui auront passé 18 jours très éprouvants, concluant ainsi une opération de sauvetage exceptionnelle.

Après deux semaines piégés dans le noir d'une grotte inondée, réfugiés sur un étroit promontoire, les 12 jeunes footballeurs thaïlandais et leur entraîneur sont tous sortis sains et saufs au terme d'une périlleuse opération de secours.

Des plongeurs étrangers et de la marine thaïlandaise ont extrait mardi après-midi les quatre derniers enfants et leur entraîneur de 25 ans en les guidant le long des boyaux inondés à la visibilité nulle et dans les étroits passages dans lesquels il fallait se faufiler.

L'équipe des "12 Sangliers sauvages et leur entraîneur ont été extraits de la grotte", ont annoncé sur leur page Facebook les commandos de marine thaïlandais, au coeur de l'opération de secours, suivie pas à pas dans le monde entier.

Les quatre derniers plongeurs de l'équipe de sauvetage, dont un médecin, sont eux aussi ressortis mardi soir, selon Narongsak Osottanakorn, le chef de la cellule de crise.

L'opération aura duré trois jours, les enfants étant évacués chacun par deux plongeurs professionnels, sur un parcours très difficile, supposant de longs passages de plongée. Le parcours semé d'embûches prenait cinq heures à un plongeur aguerri.

Pendant plusieurs jours, les secouristes avaient repoussé la date du lancement de l'opération, préférant envoyer des plongeurs prendre soin des enfants sur leur bout de rocher, le temps d'essayer de faire baisser le niveau de l'eau.

Après neuf jours sans contact avec l'extérieur, à ne pas savoir s'ils seraient jamais retrouvés, les enfants, bloqués depuis le 23 juin, ont enfin pu manger et se calfeutrer sous des couvertures de survie ces derniers jours.

Les huit premiers sortis dimanche et lundi, hospitalisés, sont "en bonne santé", selon un responsable du ministère de la Santé publique. "Tout le monde est en bonne santé mentale".

Les enfants ont subi des examens radiologiques et des tests sanguins. Deux garçons qui présentaient des signes de pneumonie ont reçu des antibiotiques et sont dans un "état normal", selon le responsable de la santé publique, précisant qu'ils resteraient tous en observation à l'hôpital pendant une semaine, dans un premier temps en quarantaine.

- L'hôpital plutôt que la finale -

La Thaïlande a vécu au rythme de la saga des "13", comme les identifiaient les éditions spéciales des télévisions.

Les enfants ont reçu de l'étranger des messages de soutien de célébrités aussi diverses que le président américain Donald Trump, la star du football Lionel Messi et le gourou américain de la technologie Elon Musk.

Mardi soir, la Première ministre britannique Theresa May a été une des premières à saluer, sur Twitter, le "courage de tous ceux qui ont été impliqués" dans l'opération, alors que ce sont des plongeurs anglais qui ont découvert les enfants.

"Tous libérés, du bon boulot!", a commenté Donald Trump. Des Américains se sont également joints à cette opération internationale, ayant mobilisé plusieurs pays.

Saluant l'effort international, "la Thaïlande sera reconnaissante à jamais pour ce sauvetage historique", a réagi sur Twitter Yingluck Shinawatra, ex-Première ministre thaïlandaise en exil, dont le gouvernement a été renversé par un coup d'Etat en 2014.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, avait même invité les enfants à assister à la finale du Mondial-2018 le 15 juillet à Moscou. Mais "ils ne peuvent pas y aller, ils doivent rester à l'hôpital pendant un moment", a répondu Thongchai Lertwilairatanapong, haut responsable du ministère de la Santé.

Le club anglais Manchester United a de son côté dit qu'il serait "honoré d'accueillir l'équipe des Sangliers sauvages et leurs sauveteurs lors de la prochaine saison".

- Emaciés mais en vie -

Les footballeurs avaient passé neuf jours dans les tréfonds de la grotte avant que deux plongeurs britanniques ne réussissent à les rejoindre en début de semaine dernière.

Emaciés mais en vie, ils étaient perchés sur un promontoire, à plus de quatre kilomètres de l'entrée du vaste réseau souterrain.

Mais face à la menace de nouvelles pluies et à la baisse des niveaux d’oxygène dans la chambre où le groupe avait trouvé refuge, les autorités ont décidé dimanche de tenter le tout pour le tout, c’est-à-dire envoyer des plongeurs pour accompagner les jeunes à travers les cavités.

Le chemin de sortie fut un casse-tête pour les experts. Un plongeur ancien commando de marine a perdu la vie vendredi lors d’une mission de repérage du parcours, s’étant lui-même trouve à court d’oxygène.

Plusieurs garçons ne savaient pas nager et aucun n’avait jamais pratiqué la plongée. Les sauveteurs les ont donc entrainés à utiliser un masque et à respirer sous l’eau avec des bouteilles d’oxygène.

- Des tranquilisants pour la route -

L’une des principales craintes était que l’un des enfants se mette à paniquer pendant les phases de plongée, malgré la présence de plongeurs avec eux.

Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, a révélé mardi que des médicaments avaient été administrés aux jeunes pour les aider à garder leur calme.

"Il s’agissait de tranquillisants légers pour éviter que les garçons soient pris d’anxiété", a fait savoir Prayuth aux journalistes.

Les progrès des opérations ont en tout cas réjoui les proches et les familles des enfants.

"Merci à tous ceux qui ont aidé mes amis à sortir de la grotte!", s'est exclamé Settawat Boonsri, un coéquipier des "Sangliers sauvages", interrogé par l'AFP.

"Je veux qu'il soit en bonne santé et qu'il revienne vite à l'école", dit Phansa Namyee, camarade de classe d'un footballeur de 16 ans surnommé "Night". "Je veux jouer avec eux, l'emmener au restaurant et qu'on passe du temps ensemble".

-Drones utilisés par des médias-

Les secouristes ont critiqué l'usage de drones par certains médias lors de l'opération d'évacuation lundi, qui ont pour certains gêné les hélicoptères évacuant les enfants. La police a annoncé mardi mener une enquête sur l'utilisation de deux drones envoyés pour tenter d'avoir des images des enfants.

L'association des journalistes audiovisuels de Thaïlande a appelé mardi les reporters, par centaines sur place, à "s'en tenir strictement à l'éthique et à respecter la vie privée de ceux impliqués dans cette épreuve".

"Nous enquêtons là-dessus. Qui que ce soit, nous vous demandons d'arrêter", a déclaré mardi devant la presse un haut responsable de la police, Churat Pangao.

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions