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FRANCOPHONIE – Première visite officielle à Bangkok du Directeur du Bureau régional de l'OIF

DIrecteur OIF BangkokDIrecteur OIF Bangkok
Écrit par Pierre QUEFFELEC
Publié le 4 février 2009, mis à jour le 15 décembre 2018

Le Directeur du Bureau régional Asie-Pacifique de l'OIF, Patrice Burel, s'est rendu à Bangkok fin janvier pour rencontrer les autorités thaïlandaises et des enseignants. Une première réunion officielle prometteuse selon lui, qui semble confirmer l'engouement thaïlandais pour la langue française et la coopération avec le monde francophone
Lire aussi : Une adhésion issue d'une rencontre entre le roi de Thaïlande et Abou Diouf

Patrice Burel a profité de sa venue à Bangkok pour rencontrer les principaux représentants de la presse locale francophone et discuter de l'éventualité d'une coopération entre l'OIF et les organes de presse francophone de la région. Pierre Queffélec, directeur de l'édition Thaïlande pour Lepetitjournal.com, et Pauline Blistène, stagiaire journaliste pour le magazine Gavroche, ici à gauche, ont accueilli l'initiative avec enthousiasme. (Photo Pierre Queffélec).

Le Directeur du Bureau régional Asie-Pacifique de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Patrice Burel, a rencontré le 23 janvier dernier des officiels des ministères de la Culture et des Affaires étrangères ainsi que des représentants du monde enseignant. Il s'agissait de la première visite officielle en Thaïlande d'un délégué de l'OIF depuis l'adhésion du royaume en tant que membre observateur de l'organisation en octobre dernier à Québec (voir le site officiel du XIIe sommet de la Francophonie).

La Francophonie, un pacte pour la diversité culturelle
"Nous allons faire en sorte d'arrimer la Thaïlande à l'OIF", a indiqué Patrice Burel à l'issue de la réunion au cours de laquelle il a passé en revue des thèmes tels que le programme de valorisation du français en Asie du Sud-Est, l'amélioration de l'offre de formation, le perfectionnement du niveau de français des diplomates et des magistrats, le renouvellement des enseignants, ou encore le renforcement de la coopération universitaire. Sur ce dernier point, la Thaïlande a semble-t-il beaucoup à gagner : l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) représente un réseau de 650 universités dans le monde, parmi lesquelles ne figurent encore que quatre universités thaïlandaises - Naresuan (Phitsanulok), AIT (Pathum Thani), Chantrakasem Rajabhat (Bangkok) et Kasetsart (Bangkok). "Cela créé un appel d'air formidable pour les étudiants du secondaire, et c'est là que gît le potentiel", estime Patrice Burel qui vante également l'efficacité des classes bilingues : "Les classes bilingues marchent très bien et produisent des francophones solides".
L'envoyé de l'OIF n'a pas non plus manqué de discuter de la Convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, l'un des grands combats de l'OIF (voir plus en détail sur le site officiel), qui vise notamment à permettre à tout pays signataire de pouvoir soutenir et protéger son industrie culturelle sans avoir à se soumettre aux accords de l'OMC.

La Thaïlande aussi francophone que ses voisins
Après deux heures trente de réunion, le directeur du Bureau régional de l'OIF s'est dit agréablement surpris par le "volontarisme des autorités thaïlandaises vis-à-vis du français, mais aussi plus largement sur la coopération française. Cela les intéresse", a-t-il ajouté.
Un point de vue partagé par le Directeur de la Coopération pour le français en Thaïlande, Jean Charconnet. Le diplomate cite en exemple de l'enthousiasme thaïlandais l'organisation en octobre 2007, du 2e colloque International de Bangkok, dont la Thaïlande avait payé la plus grosse part du budget (voir notre article du 23/10/07), et aussi, plus récemment, le financement des frais de 400 dossiers de DELF (Diplôme d'études en langue française) proposé par les autorités. "Il y a un désir de développer l'Asie au sein de l'OIF, mais pour cela, il faut aussi qu'il y ait des projets dans les pays qui émergent", rappelle Patrice Burel. 
Selon Jean Charconnet, le nombre de Thaïlandais francophones serait estimé entre 500.000 et 600.000, soit 0,8% de la population, tandis qu'il tourne autour de 0,7% au Vietnam, au Laos et au Cambodge, selon Patrice Burel. "Le chiffre n'a de toute façon jamais été élevé dans ces pays, contrairement aux idées reçues, précise-t-il. En tout cas, on ne parle pas mieux l'anglais que le français en Asie du Sud-Est".   
Pierre QUEFFELEC (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mercredi 4 février 2009

Sur le sujet de la Francophonie
Lire aussi notre article du vendredi 30 janvier 2009 La France invitée d'honneur de la Foire internationale du livre de Bangkok
Lire aussi notre article du mardi 20 janvier 2009 L'enthousiasme thaïlandais toujours au rendez-vous !
Lire aussi notre article du vendredi 09 janvier 2009 Le français en Thaïlande joue l'atout c?ur
Lire aussi notre article du mardi 23 octobre 2007 Le français au centre des débats cette semaine à Bangkok 

Sur le sujet de la Convention de l'UNESCO pour la diversité culturelle
La Convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, entrée en vigueur le 18 mars 2007, affirme le "droit souverain des États de conserver, d'adopter et de mettre en oeuvre les politiques et mesures qu'ils jugent appropriées pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles sur leur territoire". Elle reconnaît aussi "la nature spécifique des activités, biens et services culturels en tant que porteurs d'identité, de valeurs et de sens», qui de ce fait «ne doivent donc pas être traités comme ayant exclusivement une valeur commerciale".
Voir la liste des 94 pays signataires (qui ont effectué un dépôt d'instrument de ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion)
Voir la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Paris, 20 octobre 2005 
Voir le site Internet de la Coalition française pour la diversité culturelle 
Voir aussi le site canadien sur la diversité culturelle http://www.diversite-culturelle.qc.ca/

Une adhésion issue d'une rencontre entre le roi de Thaïlande et Abou Diouf
L'inscription de la Thaïlande à l'OIF lui permet avant tout d'intégrer les programmes de coopération de l'organisation. Patrice Burel fait également remarquer que cela ajoute pour la Thaïlande une appartenance commune avec ses voisins avec lesquels elle tient à entretenir d'étroites relations et se positionne comme un acteur de premier plan. Il ajoute qu'au plan international, le cercle francophone représente le tiers de la communauté internationale, ce qui constitue un attrait supplémentaire, selon lui. Patrice Burel explique que la Thaïlande avait posé sa candidature à l'OIF il y a quatre ans, après une rencontre entre le secrétaire Général de l'OIF, Abou Diouf, et le roi Bhumibol Adulyadej. "Il n'y a pas de conditions particulières pour adhérer à l'OIF, dit-il. [Il suffit] qu'un pays ait un lien fort avec la langue française et adhère à l'esprit de la démocratie et du respect des droits de l'Homme". Et d'ajouter, "ce que l'on cherche, c'est un pays qui travaille avec l'OIF". Le Directeur du Bureau régional de l'OIF avouera toutefois que les conditions de révision de la Constitution à la suite du coup d'Etat de septembre 2006 avaient quelque peu mis entre parenthèses la candidature de la Thaïlande lors du sommet de Bucarest en septembre 2006. En tout cas aujourd'hui, "on ne peut pas dire que le droit n'est pas respecté ici, (?) et le droit d'expression n'est plus un vain mot", remarque-t-il, faisant référence aux récentes manifestations.  P.Q. (LPJ - 04/02/09)

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