Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 1
  • 0

JM PERROY: "La CFE très déficitaire en Thaïlande, une responsabilité collective"

Jean-Michel Perroy, président de l’Association La France en Isan (AFI), a suivi les réunions d’information tenues en février par la Caisse des Français de l’Etranger en Thaïlande. Il livre son analyse

Association-France-Isan-745-2Association-France-Isan-745-2
Écrit par Association la France en Isan
Publié le 12 février 2024, mis à jour le 14 février 2024

Dans le courant du mois de février, la CFE est venue en Thaïlande, accompagnée de VYV IA, son assisteur.

Merci tout d’abord à cette délégation qui s’est déplacée à notre rencontre pour venir écouter notre ressenti par rapport à cette institution. La parole a été libre et des échanges que j’espère constructifs ont eu lieu.

J’ai assisté d’abord à une visio-conférence en direct de l’ambassade (en tant que président d’association), puis à une rencontre privée à Khon Kaen et enfin à la conférence publique qui s’est tenue le 7 février dans cette même ville. 

La délégation de la CFE était menée par Isabelle Frej (Présidente), assistée d’Éric Pavy (Directeur général) et de Pierre Tinet (Directeur général adjoint). L’assisteur de la CFE, VYV IA, était représenté par 3 personnes.

La Présidente de la CFE a rappelé au préalable ce que représente la CFE en Thaïlande en termes de contrats (plus de 4000) et de personnes protégées (plus de 6000). Elle a aussi mentionné que le déséquilibre des résultats financiers en Thaïlande (10 millions d’euros de prestations pour 5 millions d’euros de cotisations encaissées) était heureusement compensé par une situation différente dans d’autres pays. La solidarité mondiale joue.

Ceci étant, le résultat en Thaïlande est très déficitaire. La CFE ne pratique aucune sélection en fonction de l’état de santé de ses adhérents, ou de leur âge. La population adhérente à la CFE ici est majoritairement constituée de retraités âgés qui sont bien sûr exposés à de fortes dépenses en matière de santé. Par ailleurs, et de façon historique, les adhérents ont pris l’habitude d’être soignés dans des hôpitaux spécialisés dans l’accueil de la population étrangère, en leur apportant des services particuliers (traductions, niveau d’accueil hôtelier très élevé, etc.). 

Depuis la fin de la période Covid, l’inflation des frais de santé est très importante dans ce type d’hôpitaux. Voilà pour le constat. 

Mes réflexions sur ce sujet livrées aux membres de la délégation sont les suivantes :
-    Il faut pouvoir agréer en Thaïlande de nouveaux hôpitaux (publics et privés) qui n’ont pas les mêmes tarifications. En diversifiant l’offre, nous ferons baisser le nombre d’adhérents fréquentant les structures les plus chères. Cela jouera en même temps sur la baisse de la facture des médicaments, cet élément étant aussi très important dans les dépenses.
-    Il serait souhaitable que la CFE et son assisteur puissent s’appuyer sur des structures thaïlandaises indépendantes existant dans ce pays, afin d’avancer plus vite dans cette direction.

J’ai fait des propositions concrètes en ce sens. Mais, il nous appartient à tous de faire prendre conscience à nos compatriotes que leur comportement est la source de ces résultats. 

-    Le prix élevé ne signifie pas forcément un gage de meilleure qualité,

-    2/3 des hospitalisations à Bangkok sont faites dans les 4 hôpitaux les plus chers,

-    A Khon Kaen, 2/3 également des hospitalisations ont lieu au BKK Hospital alors que 4 hôpitaux, dont 3 publics, sont agréés,

-    50% des adhérents à la CFE disposent d’une complémentaire santé. Ceux-ci ne pensent pas aux autres qui n’ont pas les moyens de payer des cotisations parfois très chères. Dans ce cas, le reste à charge est de 30% en cas d’hospitalisation. Si l’on y rajoute le reste à charge sur le coût des médicaments, cela peut amener ces adhérents à ne pas se faire soigner.
La responsabilité est donc collective. Si demain les comportements ne changent pas, les complémentaires, elles aussi, deviendront si coûteuses (c’est déjà le cas pour nombre d’entre elles) que seule une minorité de personnes pourront se les offrir.

Pensons donc collectivement afin d’arrêter ce dérapage. Cessons cet individualisme effréné qui nous amènera à une situation catastrophique.

J’ai également attiré l’attention de la délégation sur les difficultés provoquées par la fracture numérique. Il est devenu très difficile pour nombre de nos adhérents de remplir correctement les demandes de remboursement. Ce problème est récurrent et notre association est à votre service pour trouver les meilleures solutions assurant à chacun la garantie des remboursements.

Je conclurai en espérant que ces rencontres prendront un rythme plus régulier afin que nos échanges améliorent la relation entre la CFE et ses ressortissants.

Jean-Michel PERROY
Président AFI
 

67136424_2321115391484759_5055425705689481216_o
Publié le 12 février 2024, mis à jour le 14 février 2024

Flash infos