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Le parti progressiste jeune en tête des sondages électoraux en Thaïlande

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REUTERS / Chalinee Thirasupa - Pita Limjaroenrat, chef du parti Move Forward et candidat au poste de Premier ministre, est en tête dans les sondages en Thaïlande à quelques jours du scrutin

Pita Limjaroenrat, chef du parti thaïlandais d'opposition Move Forward est sorti favori du dernier sondage demandant aux électeurs quel était leur candidat préféré pour le poste de Premier ministre 

Un sondage réalisé ces jours-ci par le Nation media group place les leaders des deux principaux partis d’opposition en tête de liste des favoris pour le poste de Premier ministre en Thaïlande. 

L’enquête d’opinion, dont les résultats ont été publiés vendredi, intervient à quelques jours d'une élection qui pourrait mettre fin à neuf ans de gouvernance forcée par l’establishment conservateur soutenu par l'armée.

Les quelque 114.000 électeurs thaïlandais interrogés par les sondeurs pour indiquer leur candidat préféré au poste de Premier ministre ont choisi à 29,37% Pita Limjaroenrat, leader du jeune parti Move Forward, tandis que 27,55% d’entre eux ont dit préférer Paetongtarn Shinawatra du Pheu Thai, parti fondé par son père, le millionnaire charismatique et ancien Premier ministre, Thaksin Shinawatra. 

Ce résultat est similaire au sondage réalisé mercredi sur un échantillon de 2.500 personnes par l'Institut national d'administration du développement (NIDA), qui plaçait pour la première fois le quadragénaire diplômé de Harvard et du MIT devant la jeune femme d’affaires récemment devenue maman d’un deuxième enfant. 

Jusqu’à ces derniers jours, Paetongtarn Shinawatra et le Pheu Thai étaient systématiquement en tête des enquêtes. Mais à l’approche du scrutin, le Move Forward, qui bénéficie d’un fort soutien chez les jeunes thaïlandais, observe forte une hausse de popularité dans les sondages.

Toujours est-il que ces deux dernières enquêtes révèlent une écrasante majorité d’opinions favorables envers les deux principaux partis d’opposition à une semaine du scrutin du 14 mai. Chacun des deux partis affiche en effet trois fois plus de supporters que le parti du Premier ministre Prayuth Chan-ocha, Ruam Thai Sang Chart, qui arrive en troisième position dans les sondages.

Si ces résultats reflètent bien la réalité, cela signifierait que les partis de la coalition au pouvoir liés à l'establishment militaro-royaliste risquent d’avoir à faire avec un soutien parlementaire très serré malgré l’avance confortable que leur octroient les 250 sénateurs nommés pour nommer le Premier ministre.

Selon la Constitution thaïlandaise rédigée en 2017 sous la junte militaire qui avait pris le pouvoir trois ans plus tôt, le Premier ministre est élu par les 500 députés élus au suffrage universel et 250 sénateurs nommés par des instances contrôlées par les militaires. En 2019, les électeurs avaient voté en majorité pour le Pheu Thai, mais c’est Prayuth Chan-O-Cha, instigateur du coup d’Etat de 2014, qui a été reconduit par le Parlement au poste de Premier ministre. Les 250 sénateurs avaient voté pour lui.

Cela signifie que l’opposition doit totaliser plus de 375 sièges à la seule chambre basse (75% du nombre de sièges de députés) pour s’assurer la possibilité de gouverner.
La plupart des experts de la politique thaïlandaise s’accordent à penser que le Pheu Thai devra former une alliance pour gouverner. Et Paetongtarn Shinawatra a d’ailleurs laissé entendre mercredi qu'elle pourrait s'associer au Move Forward, tout en excluant les partis soutenus par l'armée.

Selon une enquête Super Poll publiée vendredi et réalisée auprès de 14.332 personnes, le Pheu Thai finirait en tête avec 139 des 500 sièges de la chambre basse, suivi par le Bhumjaithai qui gagnerait 112 sièges et le Move Forward avec 63 sièges.

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