En marge de la tournée du XV de France en Nouvelle-Zélande, la French New Zealand Chamber of Commerce (FNZCCI) organise jeudi 7 juin un événement autour du rugby et de l’entrepreneuriat avec comme invités, des anciennes stars du ballon ovale. Parmi celles-ci, Philippe Sella. L’ancien trois-quart centre d’Agen et du XV de France a répondu aux questions du Petit Journal Auckland.
Le Petit Journal Auckland : Après votre carrière professionnelle en tant que rugbyman, vous êtes devenu entrepreneur en créant votre société de communication « Sella communication », pouvez-vous nous expliquer un tel choix ? Pourquoi cette branche ?
Philippe Sella : J’ai créé Sella Communication pendant ma carrière en 1993, cela fait maintenant 25 ans . J’ai choisi cette branche parce que j’ai travaillé avant quatre ans pour Lee Cooper en relations publiques et que ce secteur me plaisait . J’ai pu créer et développer la société car j’étais associé à une personne (Jean-Claude Bonetti) aux qualités complémentaires aux miennes et avec qui je partageais une passion commune, le rugby . Puis nous nous sommes entourés d’une équipe jeune avec un bon état d’esprit .
A quel moment avez-vous commencé à anticiper votre reconversion ? Quels ont été vos moteurs et les difficultés rencontrées ?
Quand je jouais au rugby, c’était un sport de haut niveau amateur. Chaque joueur même de l’Équipe de France avait un métier avant le rugby. J’ai fait des études pendant ma formation de rugby, j’ai continué quand je jouais dans l’équipe première du SU Agen et en Équipe de France pour devenir professeur d’éducation physique. Ensuite, le rugby m’a apporté des opportunités et j’ai travaillé pour Lee Cooper. Puis une action caritative avec Jean Claude Bonetti nous a donné l’envie de créer notre projet en 1993. Les principaux moteurs ont été l’esprit d’entreprise, l’envie de créer et développer ensemble et de mélanger sport et entrepreneuriat. Forcément, ça n’a pas été si facile puisqu’il fallait jouer au rugby et travailler pour le développement sur des créneaux horaires identiques. Heureusement l’esprit d’équipe et la volonté de réussir ensemble ont été déterminants. Puis il a été essentiel de définir des priorités afin d’être efficace tant sur le côté sportif que business.
Comment vos statuts d’ancien joueur et d’actuel manager vous aident-il au quotidien au développement de l’entreprise ?
À ce jour, le plus compliqué c’est de s’organiser pour être disponible. Je travaille à 80% pour le club d’Agen et 20% pour l’entreprise donc je ne fais plus de commercial ni de préparation d’événement ou de création de produits. Je suis en relations publiques et en conférences uniquement. J’optimise mon temps afin de rencontrer les clients sur les évènements sportifs ou les séminaires. Nous avons une équipe qui recherche, développe et organise leur mission dans la complémentarité des tâches et des rôles.
Le rugby français actuel voit l’émergence de présidents-entrepreneurs (Altrad, Boudjellal, Lorenzetti par exemple). Selon vous, est-ce favorable à la discipline et dans quelles mesures ?
Oui il y a toujours eu des entrepreneurs dans le monde du rugby. Par le passé ils trouvaient du travail pour certains joueurs. Aujourd’hui ils apportent de la créativité, de l’organisation . Pour certains comme ceux cités, ils amènent directement ou indirectement des fonds supplémentaires pour leurs clubs . Donc oui, je pense que les entrepreneurs contribuent aux ressources, aux idées et au développement économique de la discipline.
La France est mondialement connue dans l'univers rugby, selon vous que peut apporter l'organisation d'une nouvelle Coupe du Monde à notre pays et quels sont ses enjeux ?
La Coupe du monde apporte une notoriété supplémentaire par la voie des médias avant et surtout pendant la compétition. Elle entraîne particulièrement de l’enthousiasme du bonheur et des échanges. Il y aura un champion du monde et des milliers, des millions de personnes qui vont voyager, visiter, déguster, rencontrer les Français en venant dans les différentes régions de France. Réciproquement les Français vont rencontrer ces visiteurs de tous les continents, tout le monde va se rassembler autour d’un sport , d’une compétition, se mélanger dans les tribunes mais aussi dans les restaurants, les musées, sur les places, aux Champs Elysées. Cela devrait booster l’économie du pays. La France est attrayante et les Français doivent se montrer à la hauteur afin de donner à chacun l’envie de revenir.
Quelques mots sur l’état actuel du XV de France ?
L’équipe de France est a la recherche de performances et de victoires après avoir vécue une période difficile. Après le tournoi 2017, où le XV de France termine troisième (cela faisait longtemps que nous n’avions pas été sur le podium) il y a eu beaucoup de blessés , une équipe avec plus de jeunes que de joueurs expérimentés , des résultats délicats en tournées de juin et novembre, un changement d’entraîneur, le tournoi 2018 a apporté des satisfactions avec quelques imperfections et un classement final (quatrième N.D.L.R) en dessous de celui qui leur tendait les bras . Encore pour la tournée, il va y avoir une vingtaine de joueurs qui ne seront pas présents et qui ont joué le Tournoi des VI Nations, faute aux blessures. C’est dommage et c’est du coup plus difficile de travailler dans la continuité. Ce sera surtout une opportunité pour les joueurs présents de donner le meilleur d’eux-même pour leur équipe face à la meilleure nation du monde, la Nouvelle Zélande. Aujourd’hui les All Blacks sont plus forts. C’est le plus beau challenge pour tous les joueurs français de préparer et de jouer face aux All Blacks afin d’être a la hauteur et pourquoi pas, faire mentir les pronostics.
From rugby field to entrepreneurship, what it takes! by French New Zealand Chamber of Commerce
Jeudi 7 Juin
17h30 - 21h30
Eden Park
Reimers Avenue
P5 - South stand - Level 4 Lounge West
Auckland, Auckland 1024
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