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FRANCE ACTU : retour sur l'affaire Benalla

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Capture d’écran d’une video publiée sur Youtube par Le Monde : " L'affaire Benalla résumée en 5 minutes " 
Écrit par Marion Gabrié
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 6 août 2018

L’information est vaste et rapide et il n’est pas toujours facile de suivre ce qui se passe à l’autre bout du monde. Pour ne pas rester en reste Le Petit Journal Auckland a décidé de revenir chaque semaine sur les grandes news de la mère patrie. Tous les lundis, retrouvez un dossier spécial sur l’un des gros titres de l'actualité française !

 

La France ne parle que de lui depuis début juillet. L’affaire Benalla a fait la une des débats médiatiques et politiques. Retour sur ce scandale qui ébranle le quinquennat d’Emmanuel Macron.

Rappel des faits

Tout a commencé avec une vidéo prise le 1er mai dernier lors des manifestations en marge des défilés pour la fête du travail. Elle montre un homme casqué s'en prenant violemment à deux manifestants sur la place de la Contrescarpe, dans le Ve arrondissement de Paris. Deux mois et demi plus tard, le 18 juillet, son identité est révélée par Le Monde : il s’agit d’Alexandre Benalla.

Le problème est que cet homme est chargé de mission à l'Élysée, attaché au cabinet du Président, et n’a donc pas de raisons de participer aux activités des CRS. 

C’est le début du scandale. L’affaire connaît alors plusieurs étapes. 

Tout d’abord, le débat reproche à l’Elysée la “légèreté” des sanctions prises en mai contre l’homme : deux semaines de suspension et l’interdiction par la suite d’assurer la sécurité d’Emmanuel Macron lors de ses déplacements. Or dans les faits, Benalla a pu se rendre à l’Elysée pendant la période de suspension et la seconde sanction n’a pas été appliquée.

Le deuxième problème repose dans le fait que la justice n’a pas été saisie ni tenue au courant des sanctions. L’affaire est restée en interne, ce qui est contraire à la loi (art 40 de la procédure pénale). L’Elysée est suspecté de vouloir camoufler la situation.

Troisièmement, Alexandre Benalla est en possession de certains attributs qui ne relèvent pas de sa fonction. Le jour de l’agression, il est coiffé d'un casque, porte un brassard de police et manipule un talkie-walkie : ces objets sont normalement réservés aux forces de l’ordre. Il possède également un passeport diplomatique, un badge d’accès à l’Assemblée nationale et un port d’arme temporaire. Ces documents sont incompatibles avec son poste actuel.

Enfin, le scandale concerne aussi la gestion de l’affaire. La justice s’empare des faits aussitôt qu’elle est rendue publique. L’Elysée annonce alors le lancement d’une procédure de licenciement de Benalla. Mais la Cour estime qu’il est trop tard et souhaite juger le manque de sanctions immédiates. En parallèle, les différents politiques et personnes publiques s’expriment, les députés des partis opposés exigent une explication de l’Elysée. 

Finalement le 24 juillet, le Président sort de son silence : « Celui qui a fait confiance à Alexandre Benalla, c'est moi, le président de la République. Celui qui a été au courant et a validé l'ordre, la sanction de mes subordonnés, c'est moi et personne d'autre », déclare-t-il. Le chef de l'Etat défend les sanctions, qui auraient été jugées justes au moment des faits.

Fin juillet, les députés de droite et de gauche présentent deux motions de censure. Cette dernière est un outil parlementaire qui peut renverser le gouvernement. Aux termes de l’article 49, alinéa 2 de la Constitution de 1958, « l’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du gouvernement par le vote d’une motion de censure ». Les motions ont été rejetées mais témoignent de l’ampleur de l’affaire.

 

Affaire Benalla
Capture d’écran d’une video publiée sur Youtube par Le Monde : " L'affaire Benalla résumée en 5 minutes " 

 

Où en est l’affaire aujourd’hui ?

La tempête semble se calmer en ce début du mois d'août. Cependant, l'affaire Benalla n’est pas terminée.

Du côté de la justice

Une enquête judiciaire est en cours. Alexandre Benalla a été mis en examen pour « violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail », « immixtion dans l'exercice d'une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l'autorité publique », « port et complicité de port prohibé et sans droit d'insignes réglementés par l'autorité publique », « recel de détournement d'images issues de la vidéoprotection » et « recel de violation du secret professionnel ».

Le parquet de Paris a également ouvert une enquête préliminaire pour mieux connaître le comportement du couple molesté le 1er mai. Les deux manifestants auraient été soupçonnés de violences contre les forces de l'ordre, sans être poursuivis.

Du coté administratif

L’ampleur de cette affaire a mené à deux procédures de licenciement : celle d’Alexandre Benalla, par l'Élysée, et l'autre par le parti La République en Marche (LaREM), qui employait Vincent Crase, avec Benalla le 1er mai, en tant que responsable adjoint à la sûreté et la sécurité. 

 

Les répercussions du scandale

L’affaire Benalla a bouleversé la scène politique, figeant et bousculant enquêtes et lois.

Une révision des règles d’attribution des badges pour les membres des cabinets de l’exécutif. Alexandre Benalla possédait un badge lui permettant d'accéder au palais Bourbon. L’Assemblée a voté des règles d’attribution plus restrictives de ces badges pour éviter de tels abus.

Un rapport sur la durée de conservation des vidéos par la police parisienne. Benalla avait en sa possession, dès le 1er mai au soir, la vidéo officielle des événements. La Commission nationale informatique et liberté (CNIL) a engagé une enquête sur la conservation de ces images par la préfecture.

La suspension de l’examen de la réforme constitutionnelle. L’affaire Benalla a paralysé l’Assemblée où l’opposition est remontée contre le gouvernement. Cela a conduit à repousser le projet de loi sur la révision de la Constitution du gouvernement à septembre.

 

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