La semaine dernière nous vous avons proposé cet article qui revenait sur les combats des communautés LGBT après l’arrivée des britanniques en Nouvelle-Zélande. Voici la suite de ce dossier, qui tente de faire le point sur la situation et sur les avancées des dernières décennies.
Vers un pays "gay friendly"
Nous sommes aujourd’hui bien loin de la répression subit par les homosexuels telle que nous l’avons vu précédemment (et Dieu merci !). Les communautés LGBT jouissent désormais de droits similaires à ceux de toutes autres personnes. En 2004, le Civil Union Act a été adopté, donnant aux couples de même sexe un équivalent au mariage.
Il faut savoir que la Nouvelle-Zélande a été le seul pays à passer la réforme de la loi homosexuelle au milieu de la crise du sida. En effet, les partisans de la réforme soutenaient que l'élimination de la stigmatisation de l'homosexualité aiderait à prévenir la propagation et aiderait le traitement de la maladie.
Mais les 16 mois qui se sont écoulés entre la présentation du projet de loi sur la réforme du droit homosexuel et son adoption ont été difficile. Et étrangement, le sujet ne figurait que rarement dans les journaux alors que c’était un débat majeur. Il a été le fruit de nombreuses controverses. Et c’est le cas de le dire car Fran Wilde, le député travailliste qui a présenté le projet de loi autorisant les relations sexuelles consenties entre hommes âgés de 16 ans et plus, a déclaré avoir reçu des menaces de mort. Graeme Lee, député de Hunchaki, a déclaré que le projet de loi arrivant à l'étape du comité était « un jour sombre dans l'histoire de notre nation ». Son collègue Norman Jones, alors député d'Invercargill, a plaidé contre le projet de loi en disant que « si Dieu avait voulu propager la race humaine par l'arrière, il aurait mis l'utérus ici » (oui, oui vous avez bien lu…). Tout le monde n’était pas de cet avis et le mariage entre personnes du même sexe a été autorisé en 2013 !
La Nouvelle-Zélande a connu plusieurs personnes LGBT au parlement. Chris Carter (du parti travailliste et ministre de la Conservation) est devenu le premier député ouvertement homosexuel néo-zélandais en 1993. On peut aussi noter Tim Barnett, Marilyn Waring ou encore Chris Finlayson, premier procureur général ouvertement gay du monde. La Nouvelle-Zélande peut également se vanter d’avoir eu le premier député transgenre au monde. Georgina Beyer a été élue au Parlement lors des élections de 1999 au siège de Wairarapa et a quitté le Parlement le 14 février 2007. Avant d'entrer au parlement, Beyer était le premier maire transgenre au monde, de la petite ville de Carterton.
La première gay pride en Nouvelle-Zélande a été fondée dans les années 1970 à la suite des émeutes de Stonewall à New York en 1969, le début symbolique du mouvement moderne des droits des homosexuels. Pour info, en 1991, l'événement le plus important de la gay pride néo-zélandaise, le Hero Parade, a été fondé à Auckland. Mais les problèmes financiers ont fini par avoir raison du festival qui a eu lieu pour la dernière fois en 2001. Cependant, le défilé revint sous le nom de Auckland Pride Parade en 2012. À partir de 1986, Wellington organisait une foire « Out in the Park » , qui plus tard a évolué pour devenir le festival annuel Wellington Pride.
Désormais, les droits des personnes homosexuelles sont protégés grâce au New Zealand Human Rights Act. Les mentalités ont évolué et la Nouvelle-Zélande est plutôt reconnue comme un pays gay friendly. La Auckland Pride en est un exemple puisqu’une grande partie de la ville se met aux couleurs du rainbow flag pendant la toute la durée de l’événement.