Entre le moment où s’est installée l’hégémonie britannique en 1840 et la création d’une commission d’enquête permanente en 1975, presque 150 ans se sont écoulés. Une période durant laquelle la culture Māori a été mise à mal.
1840 : la signature d’un traité dont l’interprétation a fait l’objet de controverses
Le traité fondateur de la Nouvelle-Zélande a été signé le 6 février 1840 par des représentants de la couronne britannique, des chefs de la Confédération des Tribus unies de Nouvelle-Zélande et des chefs Māori. Ce texte, s’il permet aux Māori d’éviter un quasi-génocide (comme ce fut le cas pour les aborigènes d'Australie), met tout de même en place une forte domination coloniale à tel point qu'il était strictement interdit d’enseigner le Māori dans les écoles.
Today marks New Zealand’s #Waitangi Day. Te Tiriti ō Waitangi, The Treaty of Waitangi is New Zealand’s founding document, an agreement between the British Crown and Māori Chiefs, the country’s indigenous people. pic.twitter.com/JsLf7lzPqH
— Rupert Holborow (@NZinBerlin) February 6, 2020
Les Māori se mettent « à revendiquer leur culture, leur langue et leur terre » à partir des années 60
Comme l’explique la spécialiste française de la Nouvelle-Zélande, Francine Tolron, c’est le contexte mondial de « réveil des identités autochtones », à la suite des deux guerres mondiales, qui a permis cela. Le but du tribunal de Waitangi, créé par le parti travailliste, était d’établir les manquements de l’État face aux promesses qui avaient été faites en 1840.
Des changements législatifs, des compensations, ou encore des retours de terres (comme les grandes plaines de Waikato par exemple) sont alors peu à peu négociés. Une prise de conscience des non-Māori émerge doucement face aux horreurs commises pendant la colonisation. C’est l’ensemble du travail fait par le tribunal qui a servi de moteur au retour de la culture Māori, aujourd’hui omniprésente en Nouvelle-Zélande.
Si des avancées considérables ont été permises par la création du tribunal de Waitangi en 1975, « tant que nous ne verrons pas de changement significatif dans la situation économique et sociale des Māori, nous n’avons aucune raison de nous féliciter » explique pourtant l’historien Michael Belgrave.