Peter Elbourn aime se référer à Slumdog Millionaire. L'homme qui a pu répondre à toutes les questions d'une émission de télévision grâce à ses expériences de vie. Rencontrez cet homme qui aide les entreprises étrangères qui cherchent à se développer en Nouvelle-Zélande et en leur prodiguant des conseils et des stratégies.
Bonjour Peter, peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Peter Elbourne, j'ai 39 ans, je suis né et j'ai grandi aux Fidji. J'ai longtemps travaillé comme ingénieur aéronautique en Nouvelle-Zélande et également avec Airbus SAS basé à Blagnac près de Toulouse à l'Entité Centrale. Ma division était le département d'ingénierie, l'équipe de support client de réparation, de modification et de réalisation d'Airbus. J'ai eu la chance de faire partie d'une équipe d'assistance mondiale qui a travaillé avec plusieurs prestataires telles que les clients, le personnel des compagnies aériennes qui ont acheté des avions à Airbus, les investisseurs, les fournisseurs et les équipes de direction d'organisations de plusieurs millions de dollars. Le projet le plus intéressant était l'introduction et l'entrée en service du programme A380. C'était une première mondiale et j'ai eu la chance d'en faire parti. C'est là que j'ai vraiment appris l'art et la science de la gestion de projet et de la prestation de programmes. J'ai également eu l'opportunité de jouer au rugby professionnel en France.
Peux-tu nous en dire plus sur la partie rugby ?
J'ai joué en Nouvelle-Zélande pendant longtemps, mais avant cela, j'étais dans le domaine de la natation de compétition. Je faisais beaucoup de compétitions et je pensais aux Jeux Olympiques à un moment donné. Quand je n'ai pas pu me qualifier, j'ai simplement changé d'activité sportive et là-bas, je me suis tourné vers le rugby. C'était à l'époque où j'avais déménagé en Nouvelle-Zélande pour étudier l'ingénierie aéronautique. En jouant à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, j'ai beaucoup appris sur le rugby et la culture du rugby néo-zélandais, la région d'où venaient des légendes telles que Daniel Carter et Richie McCaw. Avant de rejoindre Airbus près d'une décennie après mon arrivée en Nouvelle-Zélande, j'ai eu l'occasion de jouer au rugby à côté de Toulouse, qui est célèbre dans le monde du rugby. Jouer au rugby m'a beaucoup appris dans ma vie professionnelle. J'ai appris à créer des réseaux, de bonnes relations, à coacher, cela m'a en fait aidé à trouver des emplois. Être en contact avec différentes cultures vous rend adaptable.
Vous avez décidé de quitter votre emploi pendant le confinement pour vous consacrer à temps plein à votre entreprise. La plupart des gens trouverait cela téméraire. Comment avez-vous géré?
Ça été le cas ! Quand j'ai demandé à mon patron d'être licencié, il n'a pas voulu au départ, car j'étais un réel atout pour l'entreprise grâce à mes expériences. Cependant, je l'ai fait. Quand le covid est arrivé, il a en quelque sorte tout mis en perspective comme pour la plupart des gens. J'ai regardé ma vie et cela me rappelle le film, Slumdog Millionaire, il s'agissait d'un jeune Indien venant des bidonvilles de Mumbai, qui participe au jeu télévisé "Qui veut gagner des millions ?" et répond à chaque question et remporte le grand prix. Interrogé pour suspicion de tricherie, il revisite son passé, révélant comment il a eu toutes les réponses. Ses expériences de vie lui ont permis de répondre à certaines des questions les plus difficiles. J'ai ressenti exactement le même sentiment lorsque COVID-19 a frappé le secteur de l'aviation.
J'ai commencé ma carrière en tant qu'ingénieur aéronautique, j'ai travaillé dans le pétrole et le gaz, j'ai travaillé avec une multinationale mondiale, AIRBUS et après mon retour de France, je suis retourné à l'université et j'ai étudié en complétant une double majeure en économie et commerce international.
J'ai démarré mon entreprise en 2017 pour aider les micro-PME et j'ai saisi l'opportunité parce que je pensais que c'était le bon moment pour le faire. Cela a commencé par vouloir aider les moyennes et grandes entreprises et les entreprises qui auraient besoin d'un soutien stratégique. Cela a finalement conduit à reconnaître que la communauté des entreprises du Pacifique et des Maoris avait besoin de personnes comme moi et de mon expertise. Tout a commencé par un important contrat visant à aider une entreprise du Pacifique avec l'agence gouvernementale. Aujourd'hui, je suis engagé avec des entreprises plus établies qui cherchent à se développer et à obtenir des financements en Nouvelle-Zélande.
Vous aidez principalement des entreprises qui souhaitent s'implanter en Nouvelle-Zélande. Quelles sont les différences entre faire des affaires en Nouvelle-Zélande et dans tout autre pays ?
En Nouvelle-Zélande, il est facile de commencer, c'est l'endroit idéal pour lancer quelque chose en raison de la taille de la population et de la localisation. C'est ce qui s'est passé avec payWave/EFPOST.
Cependant, vous devez être capable de comprendre les différences culturelles et l'esprit du client. Le Kiwi moyen recherche une bonne affaire, il aime les remises. Beaucoup de marques Kiwi ont construit leur business model autour de cette mentalité de clientèle. Les Kiwis ne sont pas toujours aussi disposés à dépenser de l'argent aussi facilement ou librement que leurs homologues en Australie ou en Europe. L'une des raisons est que l'entreprise et le marché néo-zélandais sont petits, de sorte que le pouvoir de la marque est très contesté et peut parfois être petit. En plus de cela, parfois un concurrent sur le marché propose des prix similaires reflétant presque une mise en accusation de type duopole ou cartel sur le marché. Ainsi, parfois, en tant que nouveaux entrants, les entreprises sont confrontées à une stratégie d'arrivée tardive sur le marché, ce qui peut être écrasant et coûteux.
Concernant la relation B2B, elle est également très importante. D'abord, vous vous rencontrez, puis vous parlez affaires. Aussi, je recommande d'être très clair sur l'accord. La culture d'entreprise est très différente car le pays lui-même est jeune par rapport à la France et à la plupart des pays développés d'Europe.
Quels seront vos 3 conseils pour quelqu'un de France, de Nouvelle-Calédonie ou de Polynésie française qui souhaite s'implanter ici ?
1. Comprendre la nîche, car c'est une culture très différente.
2. Comprendre le problème que vous allez résoudre.
3. Comprenez quelles promesses vous pouvez faire pour répondre aux problèmes que vous résolvez sur le marché ici. Ceci est important, surtout comment vous allez livrer, car la clientèle Kiwi est fidèle et vous devez en être conscient.