Le 12 novembre 2024, le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon a publiquement présenté ses excuses aux centaines de milliers de victimes de violences institutionnelles en Nouvelle-Zélande, qualifiant ces abus de « souffrances inimaginables ». Ces violences ont été perpétrées dans les hôpitaux psychiatriques et les foyers pour enfants de l'État à partir des années 1950, marquant un sombre chapitre de l'histoire du pays.
Un « calvaire » pour des milliers de Néo-Zélandais
Selon une enquête publique diffusée en juillet, environ 200 000 Néo-Zélandais vulnérables ont subi des traitements abusifs, voire violents, dans des institutions sous la responsabilité de l'État. Ce rapport qualifie cette situation de « catastrophe nationale inimaginable » et pointe du doigt les manquements graves des autorités de l'époque.
Le Premier ministre a évoqué les expériences traumatisantes des victimes, admettant que pour beaucoup d’entre elles, leurs souffrances ont été ignorées et leurs témoignages non crus. « Je suis désolé que personne ne vous ait crus lorsque vous êtes venus signaler ces violences », a-t-il déclaré devant le Parlement. Il a ajouté que bien que ces excuses viennent tardivement, il espère qu’elles allégeront le fardeau des survivants.
Des abus sexuels et traitements inhumains
L'enquête a révélé des cas de violences sexuelles, souvent perpétrées par des soignants affiliés à l'Église, ainsi que des abus de pouvoir dans les foyers pour enfants. Certains patients, jugés difficiles, ont subi des traitements par électrochocs, parfois même attachés à leur lit. Les mères célibataires, quant à elles, étaient contraintes de confier leurs enfants à l'adoption dans un contexte de stigmatisation sociale et de contrôle de l'État.
Un impact disproportionné sur les Maoris
Le rapport souligne également un aspect raciste de ces violences institutionnelles, affectant particulièrement la population maorie. Selon Arrun Soma, l'un des auteurs du rapport, les survivants maoris ont été confrontés à des traitements plus sévères, un constat qui révèle l'ampleur des discriminations structurelles dans le système.
Des réformes en vue
L’enquête, initiée en 2018, a formulé 233 recommandations pour réformer le système et éviter de telles injustices à l’avenir. Le Premier ministre Luxon s’est engagé à examiner ces propositions dans l’espoir de transformer le système et d’offrir une forme de justice aux survivants.
Cette reconnaissance tardive est un premier pas vers la guérison pour de nombreuses victimes, et un rappel poignant des responsabilités de l'État envers ses citoyens les plus vulnérables.