Auteur du livre No Friend But the Mountains: Writing from Manus Prison, le reporter kurde iranien Behrouz Boochani, aujourd’hui chercheur à l’Université de Canterbury, a obtenu l’asile en Nouvelle-Zélande le vendredi 24 juillet dernier. Il relatait dans son livre sa fuite d’Iran après les poursuites dont le magazine pour lequel il travaillait faisaient l’objet, mais surtout l’enfer qu’il a vécu dans le camp de de Manaus en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis 2013.
In 2013, Australia sent hundreds of would-be asylum seekers to a secretive offshore detention center. Then one of the detainees,
— The New York Times (@nytimes) August 4, 2020
a journalist named Behrouz Boochani, told the world all about it. https://t.co/zdQ3AFG9Tw
Après l’annonce, Behrouz Boochani s’est exprimé en disant « Il est très important pour moi d’avoir désormais des certitudes quant à mon avenir, ce qui va me permettre de me sentir plus fort, et d’avoir un sentiment de stabilité pour continuer à travailler. »
La laborieuse écriture d’un ouvrage qui dénonce une politique d’immigration drastique
Rédigé par téléphone portable et envoyé par bribes à un traducteur, le témoignage a réussi a obtenir le prix Victoria, prix littéraire le plus réputé en Australie. En plus de ses récits, Behrouz Boochani a réalisé un long métrage en filmant plusieurs scènes témoignant de la cruauté du système d’immigration. Il raconte la vie, la mort, les souffrances psychologiques et autres expériences vécues durant sa détention. A travers son ouvrage, Behrouz Boochani s’est dressé comme porte parole officieux de l’ensemble des migrants retenus dans des camps gérés par l’Australie.
Depuis 2013, en avançant vouloir sauver des vies, Canberra refoulait tous les bateaux clandestins en direction de ses côtes. Les migrants étaient directement envoyés dans des camps à Nauru ou Manaus. Même en remplissant l’ensemble des critères de l’asile, on leur interdisait donc systématiquement leur installation permanente. Mais les arrivés de bateaux, avant presque quotidiennes, sont aujourd’hui très rares et seule une poignée de demandeurs d’asile subsistent à Manaus où les camps gérés par l’Australie ont officiellement fermé. La politique d’immigration a été farouchement condamnée par organisations de défense des droits de l’Homme.