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« Donner une meilleure visibilité au street-art en Nouvelle-Zélande »

Street Art nouvelle zélandeStreet Art nouvelle zélande
© Laure Giraud
Écrit par Laure Giraud
Publié le 10 novembre 2020

L’odeur caractéristique d’une bombe de peinture envahit mes narines alors que je m’engage dans Bradley Lane, à Glen Innes et le monde se transforme sous mes yeux. Les couleurs sont percutantes, les lignes se chevauchent, des visages s'étalent sur les murs qui prennent vie sous mes yeux. Dans cette petite allée en forme d'équerre, peu de murs ne portent pas la griffe d’un artiste et c’est dans le coude de Bradley Lane que je rencontre les principaux acteurs de cette initiative collective : le Bradley Lane Project 2020.

Il y a encore quelques années, Gary Silipa et son groupe d’amis posaient déjà leurs couleurs sur les murs de Glen Innes. Et année après année, le service de retrait des graffitis de la ville recouvrait les murs à blanc de nouveau. Ce dialogue de sourds a pris fin en 2013 lorsque ce même groupe décide de monter un projet pour la communauté : c’est l’acte de naissance du Bradley Lane Project*.

3 jours de convivialité et d’échange autour du street-art

Le principe est simple : pendant 3 jours, une sélection de street artistes performent leur art en direct. Autour de ces performances, on peut suivre un atelier street-art pour apprendre à se servir d'une bombe de peinture et comprendre comment planifier un mur ; on peut aussi se balader dans le ventre de Glen Innes à la poursuite des autres oeuvres, une visite organisée et guidée par Street Artearoa** (Gary Silipa et Jesse Jenson) ; on peut s’immerger dans l’open studio de Gary et profiter de l’exposition éphémère pour acquérir une oeuvre ;  enfin, on peut se détendre dans Bradley Lane, écouter de la musique et discuter avec les artistes. Un programme bien chargé pour 3 jours de convivialité et d’échange, avec en bonus le simple fait que les peintures resteront, pour que vous puissiez en profiter toute l’année.

 

street art nouvelle zélande

 

Mais Gary Silipa va bien plus loin dans sa démarche. En début d'année 2020, il commence à travailler avec Art Access Aotearoa***, une fondation qui promeut l'accès à l'art pour tous en Aotearoa. De fil en aiguille, l'idée de développer des visites guidées pour les personnes ayant différents handicaps fait son chemin. Et le résultat est épatant. L'une des visites cette année est traduite en langue des signes. La traductrice accompagne le groupe et signe tout ce que les deux guides expliquent. Le rythme est fluide et visiblement les visiteurs se régalent : ils posent des questions aux artistes, aux guides, et la visite prend des airs de balade.

« Donner une meilleure visibilité au street-art en Nouvelle-Zélande »

Pour la 8eme édition du Bradley Lane Project, les organisateurs se sont bien entourés : Bobby MacDonald, Sean Anoma, Rebecca ter Borg, Holly Rocck et Levi Hawken. 5 street artistes néo-zélandais qui se partagent les murs du centre de Glen Innes et apportent leur contribution à ce qui est déjà un évènement bien implanté dans la communauté. Sur les 30 murs peints au fil des 7 éditions précédentes, seulement 3 ont été retirés. Les autres s'accrochent et racontent l’histoire d’un projet qui tient Gary à coeur : donner une meilleure visibilité au street-art en Nouvelle-Zélande, en travaillant main dans la main avec la ville, et donner la possibilité à tous d'accéder à cette forme d'art.

 

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