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Queen Street et ses artistes : Emilie, la saxophoniste

Le Petit Journal AucklandLe Petit Journal Auckland
Écrit par Elise Martin
Publié le 25 août 2017, mis à jour le 5 août 2018

Saxophoniste dans les rues le week-end, au Chef les mercredis et vendredis soir, en woofing le reste de son temps, Emilie pourrait être notre Expat du mois comme notre Street Artist. Mais parce qu'elle rentre dans plusieurs catégories, elle pourrait aussi en avoir une à part. Voici la fabuleuse vie d'Emilie DLF. 

 

« Ça dépend des villes mais en général, les gens sont généreux et ce ne sont pas que les chefs d'entreprises qui donnent de l'argent en sortant du boulot, ça plait vraiment à tout le monde, c'est assez large et ça, ça fait plaisir ». Voici une des raisons pour lesquelles Emilie aime jouer du saxophone en Nouvelle-Zélande. Que ce soit Queenstown, Wellington, Dunedin, Auckland ou même des petites villes pour les marchés, les habitants du pays sont très réactifs. Et pour combler chaque personne, Emilie essaie de varier les styles avec son saxo. De l'électro jazz, en passant par du swing pour finir en hip-hop, elle reprend aussi des classiques ou des musiques plus modernes.

C'est ce qui fait la touche de la musicienne : ne pas tomber dans la monotonie. La seule chose qui lui manque vraiment ? Un micro ! « Si ?avais un micro et que je pouvais chanter, ça serait top! ». 

 

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La musique ? Elle est tombée dedans quand elle était petite. « J'ai commencé le saxophone quand j'avais 9 ans au conservatoire de Lyon, après l'inscription à la chorale, on devait choisir un instrument. Au début, je suis partie vers la flûte traversière mais grâce/à cause de la prof, on m'a finalement fait essayer le saxophone. » Et depuis 18 ans, cette histoire d'amour perdure. « Ca été le coup de coeur pour l'instrument, pour la beauté de l'objet, pour le son ! » C'est devenu son partenaire le plus intime. Pas question de partir à l'étranger sans lui, Emilie expérimente son talent dans tous les coins du monde. « Au Chili, les gens étaient très généreux alors que je n'en ai fait juste qu'une après-midi comme ça, lors d'un voyage. J'ai saisi le petit marché et même si ce n'est pas la même monnaie, le public était intéressé. » De base, son saxophone n'est pas la raison pour laquelle elle voyage, c'est plutôt un outil qui lui permet d'aller plus facilement vers la foule. Le saxophone est un sujet de discussion rapide qui peut même déboucher parfois sur des rencontres inoubliables.

«  Je travaillais en fruitpicking et j'ai rencontré un homme d'une soixantaine d'année qui avait un studio d'enregistrement chez lui. Pendant quatre jours non stop, on a enregistré, je n'allais plus au fruitpicking, on a fait que ça. Il a eu un truc avec cette rencontre, on a complètement improvisé! Il me disait « vas-y joue du saxo » pendant qu'il était au piano. C'était assez direct et ça a tout de suite bien fonctionné entre nous ! » Et de cette expérience, Emilie en garde un bon souvenir mais aussi quelques morceaux, à découvrir sur son souncloud ici

 

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C'est justement ce rapport à l'humain qui la pousse à continuer la musique. Certes, tout le monde s'en fiche mais parfois, d'autres s'arrêtent, sourient, la félicitent et sont contents. « Des fois, ils te donnent une petite pièce ou un petit billet. Tu sens que dans leur quotidien, ça leur fait plaisir d'avoir un petit morceau de saxophone entre deux rendez-vous, une promenade ou un voyage. » 

Son plus beau souvenir résume assez bien cette connexion qui se fait entre l'homme et la musique, et explique parfaitement ce rapport qu'exerce une mélodie pour un être humain. «  Je jouais dans la rue, dans Queen Street, et un SDF qui était à côté de moi avec sa pancarte est venu me donner 1$. C'était tellement touchant, mais je ne pouvais pas accepter ! » 

Cette spontanéité, c'est aussi quelque chose qui lui a donné l'un des moins bons moments de son vécu en Nouvelle-Zélande. « Une fois, je n'ai rien récolté du tout. C'est normal, j'étais forcément un peu déçue, mais c'est aussi pour ça que c'est stratégique de jouer dans la rue. Et moi, je me suis dit « tant pis si je ne gagne rien, c'est pour le fun », et je n'ai pas réfléchi! ». 

Des projets, elle en a plein. Des idées, elle en a même déjà eues comme Articulture, un festival pour un public plus défavorisé dans Paris. Maintenant, la Nouvelle-Zélande est aussi un moyen pour elle de trouver ce qu'elle veut vraiment faire et de le concrétiser. 

En attendant, vous pouvez dès à présent retrouver son travail sur 

Facebook : Emilie DLF 

Soundcloud : Emilie DLF 

YouTube : Fluck (chaîne d'un ami à elle qui a pour but de faire connaitre des jeunes issus du milieu rap sur Paris, quelques vidéos sont dédicacées Emilie!).

 

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