Le Père Noël grec : Agios Vassilis
Brun, mince, plutôt maigre, le visage anguleux, sourcils épais et barbe noire, vêtu comme un pèlerin byzantin : voici l’image que la tradition populaire donne au Père Noël grec, Saint Basile (Agios Vassilis).
En 356, un des plus grands Père de l’Église, renonce à sa carrière de rhéteur et opte pour la vie monacale. Durant cette période, il rédige les deux règles monastiques dont s’inspireront les deux grands législateurs du monachisme en Occident, Cassien et Benoît. Au plus vif des querelles ariennes, il est nommé évêque de Césarée en Cappadoce (370) et contribue à l’apaisement des esprits et au retour à l’unité de la foi. Il décède le 1er janvier 379.
Nous sommes très loin du Père Noël potelé aux joues roses, à la barbe blanche, habillé de son costume rouge garni d’hermine, parcourant le monde la nuit de Noël sur son traîneau tiré par les rennes et plein de cadeaux.
Saint Basile, bâton de pèlerin à la main, visite villes et villages, portant la bonne parole et sa bénédiction épiscopale. Pour saluer le Nouvel An qui coïncide avec la célébration de sa fête, les enfants, très tôt le matin, font le tour des maisons en chantant la nouvelle de son arrivée.
« Saint Basile arrive de Césarée pour visiter votre maison majestueuse Dame ! »
Les tables préparées dès la veille, sont abondamment garnies de victuailles pour que Saint Basile « puisse manger ». Les gens d’Agiasso de l’île de Lesbos posent même une grosse bûche dans l’âtre en guise de marchepied pour qu’il « puisse descendre par là ». Partout en Grèce, la veille du Jour de l’An, nous prenons soin de Saint Basile en lui offrant le bien être de l’hospitalité grecque.
Mais le Saint de Césarée ne rend pas seulement visite aux humains. Les animaux, que l’on a savamment parés, font également partie de son périple, tout comme les moulins, les fontaines et les bateaux dans lesquels on dépose des friandises.
A minuit, quand la nouvelle année arrive, on partage la vassilopita, la galette de Saint Basile.
L’histoire de cette coutume remonte aux fins fonds des siècles.
On dit que du temps de Saint Basile, le gouverneur de Cappadoce décida de se déplacer lui-même afin de collecter les taxes impayées, montrant ainsi son mécontentement et sa colère à ses sujets. Effrayée, la population demanda la protection de son évêque. Celui-ci conseilla que tous les habitants donnent un objet de valeur afin de l’offrir au gouverneur et ainsi apaiser sa colère. Effectivement ce geste lénifia le courroux du gouverneur qui, ému par l’éloquence de Saint Basile défendant la cause de ses ouailles, refusa les présents offerts.
Chacun fut soulagé de pouvoir conserver son bien mais nul ne pouvait rendre chaque objet à son propriétaire.
Une fois de plus, Saint Basile trouva la solution. Il demanda à chaque famille de faire une grande galette à l’intérieur de laquelle on dissimulerait un objet précieux.
Saint Basile distribua les galettes et comme par miracle chacun put retrouver son bien.
Depuis, en souvenir de cette belle histoire Saint Basile est fêté en préparant une galette sucrée qui porte son nom. Une pièce d’or cachée (flouri ) à l’intérieur de cette galette devient présage de bonheur pour toute l’année à celui qui la trouvera.