Édition internationale

Le musée de l’Acropole relance l’appel à la restitution des marbres du Parthénon

« Je souhaite à nos amis français et au musée du Louvre de réussir à récupérer les objets volés. Mais dans le même temps, le Louvre doit reconnaître qu’il a une dette envers le musée de l’Acropole : celle de lui restituer les sculptures du Parthénon qui se trouvent dans sa collection », a déclaré M. Stampolidis mercredi matin, lors d’une interview à la télévision publique grecque ERT.

Restitution Louvre AcropoleRestitution Louvre Acropole
Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 27 octobre 2025, mis à jour le 29 octobre 2025

Nikolaos Stampolidis a remis en lumière la question du rapatriement des antiquités grecques, notamment les sculptures du Parthénon dispersées dans différents musées étrangers

Les marbres du Parthénon conservés au Louvre

Le musée du Louvre conserve deux fragments du Parthénon :

  • un bloc de la frise orientale,
  • et une métope du côté sud (n° 10).

Ces pièces ont été acquises à la fin du XVIIIᵉ siècle par le comte de Choiseul-Gouffier, diplomate et collectionneur français, alors ambassadeur à Constantinople. Contrairement à la grande collection prélevée par Lord Elgin pour le British Museum, les fragments du Louvre proviennent essentiellement de débris retrouvés autour du temple. Après la mort du comte, la métope sud 10 a été achetée par le musée en 1818, lors d’une vente publique.

 

Un rappel sur la polémique du British Museum

Dans le même entretien, M. Stampolidis est également revenu sur la controverse liée au gala organisé récemment par le British Museum, dans la galerie où sont exposés les marbres du Parthénon.

« La question n’est pas de savoir si des événements doivent ou non être organisés dans les musées, mais de la manière dont ces événements sont menés », a-t-il précisé, avant d’ajouter : « La culture grecque a toujours été une culture de la raison et du dialogue, non du dogmatisme. »

Cette déclaration fait écho à l’indignation exprimée en Grèce après la tenue de cette soirée mondaine dans un espace dédié à des œuvres considérées comme hautement symboliques de l’identité hellénique.

 

Un dossier culturel et diplomatique toujours ouvert

L’intervention du directeur du musée de l’Acropole s’inscrit dans la longue campagne menée par la Grèce pour la réunification des marbres du Parthénon. Depuis des décennies, Athènes réclame la restitution de ces sculptures à la Grèce, pour qu’elles rejoignent les fragments déjà exposés au musée de l’Acropole, face au temple d’origine. Les marbres du Parthénon, sculptés au Ve siècle av. J.-C., ornaient à l’origine le temple dédié à la déesse Athéna sur l’Acropole d’Athènes. Une partie importante fut retirée entre 1801 et 1804 par Lord Elgin, alors ambassadeur britannique auprès de l’Empire ottoman, avant d’être vendue au gouvernement britannique et déposée au British Museum, où elles sont toujours exposées.

 

Les fragments français et la question du retour

Le cas du Louvre est distinct : ses deux fragments proviennent de fouilles ou de découvertes fortuites à la fin du XVIIIᵉ siècle, avant l’indépendance grecque. Pour Athènes, cependant, toutes les pièces du Parthénon appartiennent à un ensemble unique, qui doit être réuni pour retrouver son intégrité historique et artistique. En 2023, un premier geste symbolique avait eu lieu avec la restitution par le Vatican d’un fragment du Parthénon au musée de l’Acropole. Depuis, la Grèce intensifie sa diplomatie culturelle, plaidant pour des accords de coopération et de prêt à long terme avec les musées européens, plutôt que pour une confrontation judiciaire directe.

 

Un appel à la coopération

À travers son message, Nikolaos Stampolidis a voulu associer la solidarité muséale à la responsabilité historique. Alors que le monde de l’art s’interroge sur la protection et la circulation des œuvres, le directeur du musée de l’Acropole rappelle que la coopération internationale doit aller de pair avec le respect du patrimoine et de son origine.

 

En un mot, la restitution des marbres du Parthénon n’est pas seulement une question de propriété, mais de mémoire, d’unité et de respect de la civilisation grecque.

La déclaration du directeur du musée de l’Acropole s’inscrit dans un débat européen plus large sur la restitution des œuvres acquises à l’époque coloniale ou ottomane. Alors que plusieurs musées d’Europe réfléchissent à de nouveaux partenariats de circulation des collections, la Grèce espère faire du cas du Parthénon un modèle de coopération culturelle internationale, où justice historique et diplomatie patrimoniale avancent enfin de concert.

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 28 octobre 2025, mis à jour le 29 octobre 2025
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