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La mythologie et ses mystères : que s’est-il passé pendant les « âges obscurs » ?

Chaque semaine, nous vous proposons de revenir sur un élément de la mythologie grecque, qui malgré de nombreux textes, objets ou œuvres architecturales, demeure un mystère. Après avoir essayé de comprendre l’étrange disparition de la civilisation mycénienne, interrogeons-nous sur les quelque trois-cents ans qui constituent les « âges obscurs ». Une époque qui semble être une phase de déclin avant le réveil de la civilisation grecque. Mais que fussent réellement ces siècles obscurs ?

Ages obscursAges obscurs
Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 6 mai 2025, mis à jour le 9 mai 2025

Après les Mycéniens…

Autour du XIIe siècle av. J-C, la civilisation mycénienne se désagrège et les palais qui fondaient sa puissance perdent leur puissance et sont progressivement abandonnés, voire détruits. L’époque qui lui succède est qualifiée « d’âges obscurs » car il n’y alors pas de véritable force civilisationnelle et tout ce qui restait tombe définitivement en décrépitude.

Elle est une période marquée par le déclin, entre l’effondrement des palais mycéniens et la constitution des grandes cités grecques à partir du VIIIe siècle av. J-C.

Vide civilisationnel ?

Un facteur important de cette parenthèse dans la civilisation grecque est l’absence présumée de l’écriture. Les symboles mycéniens, dits linéaire B, sont en effet abandonnés concomitamment au recul de leur pouvoir. Et l’alphabet grec ne sera inventé qu’au début de l’époque archaïque.

Aucune source écrite datant de cette époque n’aurait été retrouvée, symbolisant donc un recul intellectuel. Mais surtout, rendant très difficiles les travaux de recherche des historiens.

Absence de pouvoir majeur

Il n’y aurait pas une société des temps obscurs mais de nombreuses sociétés des temps obscurs. En effet, la faiblesse des autorités et des échanges commerciaux a conduit à diversifier les chemins pris par les différents corps sociaux.

Les recherches archéologiques ont permis d’identifier une grande diversité sociale. Ainsi, selon les lieux et les régions, les poteries, pratiques funéraires ou encore les constructions diffèrent fortement. Il n’y a donc pas d’unité culturelle grecque sous une même autorité mais plutôt de petites communautés avec leurs propres traditions et mode de vie.

Les œuvres et les constructions ont perdu l’essentiel des détails et des caractéristiques complexes que l’on trouvait jusqu’alors.

Une organisation plus simple

Il apparait du fait de l’effondrement des palais mycéniens et de l’absence de nouveaux pouvoirs forts que cette époque était marquée par une plus grande souplesse quant aux autorités. La bureaucratie et la structure sociale apparaissent comme beaucoup moins rigides.

Chaque petite communauté s’organisait elle-même autour de leurs productions, qu’il s’agisse des travaux aux champs, de l’élevage ou de la fabrication de matériaux et d’objets. D’où la différence de mode de vie. Surtout que les différentes communautés étaient assez éloignées puisqu’elles semblent avoir déserté les principales cités.

L’époque géométrique

Autour de l’an 850 av. J-C, l’époque géométrique initie un retour de la complexité et marque la renaissance de la civilisation grecque.

Les constructions sont plus précises et plus importantes, les tombes sont plus richement décorées et des objets plus élaborés sont fabriqués. L’écriture se diffuse suite à la naissance de l’alphabet grec.

Surtout les petites communautés s’organisent, et de cette organisation naît le système de la polis, véritable cité-État par laquelle une communauté sociale s’unit et s’organise. De cette force nouvelle, naîtront de nombreuses constructions et créations.

En entrant dans l’époque archaïque, le monde grec crée, commerce et gagne en influence. Il part à la conquête de la Méditerranée et fonde son empire maritime.

 

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