Au centre du golfe des îles saroniques, Agistri est la parfaite destination pour une escapade le temps d'un week-end ou même d'une journée, à seulement une heure d’Athènes en bateau. Au printemps ou en automne, la tranquillité bucolique et la douceur du soleil vous séduiront à coup sûr.
L'automne, le printemps et même l'hiver, peuvent vite devenir vos meilleurs amis en vous permettant de découvrir des lieux prisés et touristiques sans les inconvénients que cela comporte. Avec plus de 20 degrés en plein soleil, les pieds dans l’eau turquoise à l'abri d'une crique bien cachée, vous aurez l’impression que c'est l'été. À quelques détails près, puisque contrairement à la pleine saison, la plage vous appartient. Il n’y a personne à des kilomètres à la ronde.
L'arrivée à Agistri
Lorsque vous marchez dans le village de Megalochori, une fois débarqué du ferry, les nombreux bars fermés et les parasols en paille laissés pour compte vous donneront quelques indices sur l’afflux touristique de cette île entre juin et septembre. Sur la route côtière qui sépare Megalochori de Skala d’1,5 km, vous croiserez quelques locaux à scooter, mobylette ou en voitures assez antiques.
Mais après une heure de traversée, vous aurez sûrement besoin d’un rafraîchissement ou même de prendre votre petit déjeuner. En effet, vous avez pris le premier bateau afin d’arriver à 10 heures et de profiter au maximum de votre journée insulaire. Rassurez-vous, tous les établissements ne sont pas portes closes. Il faut bien que les habitants de l’île aient un endroit pour prendre leur café frappé et jouer au Tavli. En marchant de Megalochori à Skala, vous tomberez sur le café Remezzo, un petit troquet avec terrasse qui est séparé de la mer que par la petite route où la circulation est quasi nulle (hormis le bus qui relie les deux villes et qui assure la liaison entre les villes l’été et Skala au port d’embarquement, l’hiver.)
Une fois repu, vous vous dirigez vers Skala. À l’image de la croisette cannoise version miniature, vous passerez devant une enfilade de bars, aux noms parfois exotiques comme le Copacabana. Les terrasses désertes — et parfois en travaux — vous donneront l’impression que le temps s’est arrêté. Figées, elles attendent patiemment le retour des touristes qui feront quadrupler la population de l’île l’été prochain.
Une fois arrivé dans le centre de Skala, l’Église au toit bleu azur attirera votre attention. La majorité des hôtels sont fermés. En échangeant avec les habitants du village, il sera facile de trouver un endroit où dormir. Après être passé à la supérette pour acheter un goûter à déguster sur la plage à venir, vous vous perdrez dans les ruelles aux maisons blanches et aux bougainvilliers déjà tous en fleurs. Non loin du commissariat, vous tomberez au coin d’une rue sur la maison de Maria. A l’étage de sa demeure, 3 chambres dont l’une avec deux lits doubles et un lit simple vous contenteront parfaitement. La décoration pittoresque vous fera sentir comme un habitant de l’île.
Sur la plage abandonnée, coquillages et gros galets
Vous vous rendrez ensuite sur le port et commencerez à marcher sur le chemin côtier. Vous passerez devant des villas inhabitées et des hôtels en sommeil. À flanc de montagne, ce chemin vous offrira une vue des plus grandioses sur les fonds marins, l’île d’Égine au loin et les autres monts insulaires qui peuplent la mer Égée. Au bout d’une bonne demie heure, vous croirez arriver dans un cul-de-sac menant sur le seuil d’une falaise. En contre-bas, en vous penchant prudemment vous apercevrez avec des yeux écarquillés une plage de galets blancs, une eau turquoise et des falaises couleur or : la plage Chalikiada. Il faudra être un peu sportif pour y descendre mais le jeu en vaut la chandelle. Une fois les pieds nus sur les galets — pas forcément très confortables — vous serez surement tentés de vous baigner, l’eau n’étant pas plus froide que celle de la Bretagne en été (mais on adore aussi la Bretagne !). Pour les moins téméraires, le bain de soleil vous comblera de tous ses rayons. Étant situé à l’est de l’île, l’ombre arrivera sur les coups de 16 heures. Ce sera donc le moment de remonter. À préciser que le nudisme y est pratiqué.
Débordant encore d’énergie, vous tenterez d’escalader la montagne, enfin la mini montagne, par la route ou par la forêt, à la végétation étonnante et fournie. Votre but : atteindre son sommet et admirer le coucher du soleil caressant la cime des arbres. Avant que la nuit ne reprenne ses droits sur cet écrin de nature, vous redescendrez sur Skala, en passant par le village de Metochi accroché au flan de la montagne. Vous croiserez une grand-mère et son petit fils dans un potager, entouré de chèvres, surplombant le village et la mer en arrière-plan. Très vite, vous apercevrez au fond de cette carte postale, les lumières nocturnes de la capitale hellénique.
Pour les noctambules, la soirée peut se terminer accompagnée de Ouzo sur la petite plage du port de Skala. Pour les joueurs, vous pourrez faire un billard à l’Aquarius face à l’Église de Skala et face à la mer, bien sûr. Pour les autres, « kalinýchta » (= Bonne nuit) et vous vous endormirez au creux de cette île, où la tranquillité et la nature sont reines.
En ouvrant les volets en bois de votre chambre, le soleil déjà éveillé depuis quelques heures, vous éblouira pour votre plus grand bonheur. Puis, ce sera le moment d’aller chercher à la supérette, une brique de jus d’orange et à la boulangerie d’en face un pain au chocolat très copieux. Vous rangerez ensuite vos affaires et descendrez remercier Maria. Pas forcément avec les mots, puisqu'elle ne parle pas anglais, et vous peut-être pas grec. Mais avec les yeux et le sourire, les gestes suffiront pour vous rendre compte de l’hospitalité grecque.
Un havre de paix
Pour la suite de la journée, un bateau pourra vous ramener au tumulte d'Athènes. Vous pourrez aussi profiter d’une promenade à Limenaria le troisième village de l’île. En bus, en taxi, à scooter ou même à vélo (de nombreuses locations sont proposées sur l’île mais la plupart sont ouvertes uniquement en saison). À l’ouest de Megalochori, en suivant un autre chemin côtier qui longe la mer, vous trouverez une crique à une bonne heure de marche. Si vous manquez de temps, les rochers de ce côté ouest de l’île feront l’affaire pour quelques heures encore de farniente et de quiétude. Vous crapahuterez sur ces rochers et découvrirez une vue digne de la baie d'Halong au Vietnam : des monts à perte de vue plongeant dans la mer, une eau d’un bleu indescriptible et une végétation verdoyante. Au loin, vous verrez passer avec envie un voilier.
À 16 heures, il sera l’heure de se diriger à nouveau vers l’embarcadère. Un retour à Athènes qui vous marquera par le coucher de soleil que vous admirerez à bord du ferry. Comme si le ciel en feu se jetait dans la mer pour s’éteindre. Sur le quai du port du Pirée, la nature vous manquera immédiatement mais vous saurez à présent qu’un havre de paix vous attend, là-bas dans cette petite île saronique, typique et ésotérique.
Informations pratiques
Pour les traversées : https://www.ferriesingreece.com/french/
Taxi : (0030) 22970 91455 & 6977 618040
Site web d'Agistri (en anglais) : http://www.agistrigreece.com