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XENOS HARRIS - Peintre grec francophone

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 7 mai 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

 

Xenos Harris connaît le succès. Italie, Espagne, Turquie, France. Ses peintures ont été exposées dans des lieux variés. Mais c'est avec l'Hexagone, où il a longuement vécu, qu'il entretient la relation la plus étroite. De retour en Grèce, il s'est confié au Petitjournal.com Grèce. Dans un français parfait.

Xenos Harris, vous êtes un peintre reconnu. D'ou vous est venue cette passion pour la peinture ?

C'est un désir de jeunesse que je voulais réaliser. Je me suis expérimenté et je suis entré dans l'aventure, parce que les portes se sont ouvertes. Je peins depuis l'âge de dix-sept ans. C'est devenu mon métier, je travaille avec cette nécessité. Le déclencheur de ma passion, c'est le musée national archéologique d'Athènes. J'ai dessiné pour ce musée. Il donne des permis aux jeunes. Et à ceux qui passent le concours des Beaux-Arts. Je n'ai jamais arrêté de peindre. La passion devient un besoin. Un besoin vient d'une passion.

Comment décririez-vous votre art ?

C'est l'architecture de la nature. J'aime beaucoup les couleurs pâles. Et cela me permet de composer des tableaux abstraits. Je suis passionné par l'art moderne. Dans mes tableaux, il n'y a ni message, ni idée. Ce qui m'intéresse, c'est l'esthétique, le beau. Le sentiment que cette beauté va provoquer. Cette notion existe dans l'art moderne. Dans l'art contemporain, ils recherchent autre chose. J'ai été influencé par les fresques italiennes et par l'antiquité gréco-romaine. La finesse de l'art italien, la beauté spatiale, la couleur, l'humanisme. Cet esprit et ces valeurs intemporelles. Les italiens ont cherché la religion, l'idéal des paysages et du corps. Moi je cherche une architecture humaniste. Mes tableaux sont définis par l'architecture et son dépouillement. Comme cela, je créé des vibrations spatiales. L'espace vibre. Il est contrasté, pas plat. Toute peinture réussie est un corps vivant.

 Vous êtes diplômé de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Que vous a enseigné l'art français ?

Mon professeur s'appelait Louis Nallard, c'est un peintre français. Il faisait partie de l'école de Paris. J'ai appris la peinture française de l'époque. La peinture abstraite, qu'il pratiquait. Il y a une tradition de la peinture française. Ma technique de l'époque, c'était à l'huile. J'ai appris à l'huile. Maintenant, j'utilise la tempera, elle me convient mieux. C'est venu tout naturellement d'utiliser un autre matériel. J'ai aussi été influencé par des peintres italiens comme Masaccio et Giotto. Et des peintres français comme Nicolas de Staël et Braque. Je suis très proche de la technique des fresques de la Renaissance.

 Vous avez vécu pendant près de vingt ans à Paris. Que pensez-vous de la France et des Français ?

Paris est une grande ville, ouverte aux arts. Elle est très accueillante, pour les idées intellectuelles et artistiques. Avec les Français, j'ai trouvé l'échange de l'amitié, des idées. Et une grande tolérance. La France, c'est mon second pays, c'est mon pays d'adoption. Et je suis attentif à ce qui se passe en France. Je me suis initié à la culture et à la littérature françaises. À la langue : très belle, très riche, très fine. Mais aussi aux valeurs françaises. Les Français acceptent les différences de l'autre. Ils sont ouverts aux cultures étrangères. Je pense que la culture française et la culture grecque sont une part importante de la culture européenne. Ma vie en France s'est bien passée, aux niveaux personnel et professionnel. J'ai voyagé dans le pays. Il est très varié. Avec différentes cultures qui se mixent très bien dans tous les domaines. Au niveaux de l'architecture, de la cuisine, des arts traditionnels. C'est splendide ! J'aime beaucoup la Bourgogne, la Normandie, la Bretagne et le sud de la France.

 En 2014, vous avez reçu le prix de l'académie des Beaux-Arts de l'Institut de France. Que signifie cette récompense pour vous ?

Cette récompense a une importance puisque c'est la reconnaissance de mon travail. Et puis j'étais très heureux ! Puisque j'ai eu la chance d'étudier et de vivre à Paris. D'être reconnu par l'académie. J'ai été très bien accueilli par la France. Je pense qu'il suffit d'aimer la France et elle vous donne tout. Les gens me disaient que je pensais comme un Français.

 Pourquoi avoir décidé de rentrer en Grèce, dans la capitale athénienne ?

J'ai eu besoin de vivre de nouveau près de la Méditerrannée. En France, je n'étais pas à Nice ou à Marseille. Si j'avais vécu à Montpellier ou à Nice, peut-être que je serais resté. C'est un besoin physique et psychologique, cette luminosité. La lumière de la mer, pour mon art aussi.

 Peut-on admirer vos ?uvres actuellement ?

Je ne suis pas exposé actuellement. Il y a mes ?uvres dans des collections. Mais ce n'est pas ouvert au public. Je suis dans les collections de la banque de la Grèce au musée Benaki, à Athènes. Quand il y a une exposition thématique, ils les exposent. Si quelqu'un veut voir mon travail, il peut s'adresser à la Athens Art Gallery, à Kolonaki. Une Française y travaille. Mes ?uvres sont exposées et vendues là.

 Parlez-nous de vos futurs projets.

J'ai l'intention d'exposer de nouveau à Paris. Ma dernière exposition en Grèce, c'était à la Athens Art Gallery, l'année dernière. Dernièrement, j'ai travaillé sur les textes du poète grec Georges Séféris. Il y aura une édition franco-grecque, publiée en France par les éditions "La tête à l'envers". Il sort un livre poésie-peinture. Ses poésies et mes peintures. Cela paraîtra vers le mois de novembre.

Pour plus d'infos :

Blog : https://harrisxenos.wordpress.com

Mail : harrisxenos@gmail.com

Athens Art Gallery ? 4 rue Glikonos ? 106 75 Kolonaki ? Athènes

Tél : 21 0721 3938

Mail : info@athensartgallery.gr

Site : www.athensartgallery.gr

C.B.

(www.lepetitjournal.com/Athenes) lundi 8 mai 2017

 

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 7 mai 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

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