Ces dernières semaines, la presse grecque dévoile àtour de bras scandales et affaires de corruption. Les partis politiques montent au créneau pour rassurer une opinion publique qui ne sait plus àquels saints se vouer
Georges Papandreou àThessalonique (Photo pasok.gr)
Lors d'un voyage àThessalonique ce week-end, Georges Papandréou, président du PASOK a déclaréque la Grèce traversait sans doute "la plus grande crise de ces 10 dernières années, àla fois économique, politique et morale".
Faisant notamment allusion aux affaires de corruption qui agitent le pays ces derniers jours (Megval, IKA, Industries sucrière), il tient directement pour responsables Kostas Caramanlis et ses ministres et prône des "coupes radicales"au sein de l'Etat. Selon lui, "au lieu de codes de valeurs, nous avons des codes du parti, un code d'honneur mafieux, des codes de familles et amis", rapporte l'ANA.
Le président de l'opposition ambitionne pour son pays "un nouveau contrat social », pour une sociétéplus juste, fondée sur l'emploi, l'éducation, la proximitéde l'Etat et du citoyen, des aides sociales aux plus démunis.
Il rappelle au passage la note salée du programme d'armement du gouvernement et propose une réduction de ces dépenses au profit du citoyen.
Kostas Caramanlis (Photo primeminister.gr)
Des pratiques ancrées dans la société
De son côté, le premier ministre, Kostas Caramanlis, déclare mener "une lutte frontale avec la corruption", avec, comme mot d'ordre, la tolérance zéro. Il estime que chacun devra être puni quelles que soient sa position et ses convictions politiques et déplore au passage des pratiques ancrées dans la sociétécomme la fraude fiscale ou le non-paiement des cotisations aux caisses sociales.
La corruption n'est pas un problème de personnes
Aleka Papariga, KKE, parti communiste grec, profite de la clôture du Festival des Jeunesses communistes et du mécontentement général suscitépar ces affaires pour lancer un appel contre le bipartisme.
Selon elle, le problème de la corruption ne réside pas au niveau des personnes comme le laisse penser Nea Demokratia et le PASOK , mais est le fruit d'un système d'exploitation immoral.
Delphine MILLET PRIFTI (www.lepetitjournal.com) 20 septembre 2006