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MOHAMED SKANDER - "C'est une très bonne affaire que d'investir en Algérie"

Écrit par Lepetitjournal Alger
Publié le 9 août 2015, mis à jour le 10 août 2015

 

Mohamed skander, 34 ans, est venu s'installer en Algérie il y a trois ans pour ouvrir le cabinet conseil Bravehill. Avec une vingtaine de salariés, essentiellement des Algériens mais aussi quelques étrangers, la société conseille d'autres entreprises sur deux grands aspects : le business développement (étude de marché, lancement de produits, comment développer le chiffre d'affaires) et sur le financement (comment obtenir le financement et le structurer). Mohamed nous explique pourquoi être venu en Algérie, et invite tous les investisseurs à se lancer dans le grand bain. Entretien

Lepetijournal.com- Alger: Tout d'abord, qui est Mohamed Skander ?

Mohamed Skander. Je suis né en Algérie, à Tiaret, et je suis parti en France à un an. J'ai grandi à Bordeaux et y ai fait toute ma scolarité, de la maternelle à la classe préparatoire. Ensuite, j'ai intégré l'école de commerce (EDHEC) de Nice. J'ai commencé à travailler à Paris en tant qu'auditeur, avant d'entrer dans une banque en Suisse. J'y suis resté quelques années pour retourner ensuite en France où j'ai commencé à envisager de revenir en Algérie. Avec mon employeur de l'époque, j'ai fait des missions en Algérie. Cela m'a permis de découvrir le pays sur le plan professionnel. Car sur le plan personnel, je venais souvent pendant les vacances. J'ai vraiment apprécié et me suis aperçu que le potentiel était ici. J'ai créé une société en Europe et collaboré avec mon ancien employeur en Algérie et très vite j'ai créé une entreprise ici. 

Comment vous est venue l'idée d'investir en Algérie ?
Lorsque j'ai fait ma mission, j'ai découvert le potentiel de ce pays. J'étais venu à la base pour une raison professionnelle, mais sur le plan personnel, ça m'a permis de redécouvrir mon pays d'origine. Je m'intéressais à mon pays depuis longtemps. On entend beaucoup de choses sur l'Algérie en France et je voulais voir de mes propres yeux. J'ai eu la chance que ça suive au niveau professionnel. Cela m'a poussé à venir. Il y a un marché en pleine construction, qui évolue constamment. 

Justement, ce que disent les étrangers, les Français notamment, de l'Algérie est-il conforme à la réalité ?
Je pense que la France est l'un des pays où il y a la plus mauvaise image de l'Algérie dans le monde. Le fait que je revienne a été un déclic pour mes amis, et ils commencent à s'intéresser au pays. Ils voient les photos que je mets sur Facebook et se disent que le pays à l'air joli et les gens accueillants.

Aviez-vous eu des appréhensions avant de venir ?
Pas vraiment. Ma mère était très motivée. Elle trouvait que dans la famille, j'étais le moins lié à l'Algérie. Elle était contente que je vienne et que je découvre de moi-même. Tout le contraire de mon père. Il avait très peur que je lâche mon travail et mon salaire fixe pour partir dans un pays ou je ne connaissais pas la stabilité.

Vous n'avez pas rencontré de problèmes pour ouvrir votre cabinet ?
Beaucoup de personnes me posent cette question et s'attendent à ce que je leur dise oui. Mais je n'ai eu aucun désagrément. Je pense même que c'est plus rapide qu'en France. Le seul petit souci a été d'obtenir la ligne pour internet. Mais tout ce qui est formalité de création d'entreprise a été très rapide.

Est-ce une bonne affaire d'investir en Algérie ?
C'est vraiment une bonne affaire. Il y a des barrières à l'entrée, il faut du temps pour nouer les relations commerciales. Ici, on traite avec les gens dont on a confiance. Il y a toute une phase pré-relation que certains Français ne comprennent pas. Des fois, on parle d'une transaction, mais elle va se réaliser un an après. Le temps de se découvrir. Par contre, le marché est très intéressant. La concurrence est limitée, ce qui procure un confort. Je conseille aux investisseurs de venir, mais de le faire de manière durable. Ce n'est pas un pays où on peut faire un coup et repartir.

Justement, quels conseils donneriez-vous aux investisseurs qui ont peur de se lancer ?
Il faut miser sur l'Algérie. Ne pas venir pour une petite durée et repartir. Il faut une dimension humaine et savoir parler à beaucoup de gens. Les informations peuvent venir de partout. Le retour sur investissement est réel.

Vous comptez donc rester encore longtemps ?
J'en connais beaucoup qui restent quelques temps et qui repartent. Mais moi, je compte rester. J'ai acheté un appartement et me marierai dans peu de temps. Je suis installé définitivement.

Y a-t-il des choses auxquelles vous vous êtes habituées de France mais qui vous manque ici?
Les transports en commun. Il y a des efforts de fait avec le métro notamment. Mais ça serait beaucoup mieux que l'on puisse aller dans n'importe quel coin d'Alger en transport en commun. Même pour la pollution ça serait un grand effort.

D'autres projets pour le futur?
J'ai un petit projet industriel à Tiaret. Cela intègre une notion de recyclage de papier et d'agro-alimentaire. Quand on arrive ici, on a l'impression qu'on peut faire 20 000 projets tous les jours. Le plus délicat est de ne pas se disperser. Chacun doit faire son propre métier.
Mehdi Sefraoui et A.C (www.lepetitjournal.com/alger) dimanche 09 août 2015

lepetitjournal.com Alger
Publié le 9 août 2015, mis à jour le 10 août 2015

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