Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Samira Herbal : "Les expatriés ont besoin d'être pleinement représentés"

samira herbal legislativessamira herbal legislatives
Écrit par Lepetitjournal Alger
Publié le 24 mars 2023, mis à jour le 24 mars 2023

Dans la perspective des prochaines élections législatives partielles, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans les circonscriptions des Français de l’étranger concernées. Samira Herbal, candidate à la 9ème circonscription pour Égalité Europe Écologie! a répondu à nos questions. 

Les Français résidant au Maghreb et en Afrique de l’Ouest voteront sur place au premier tour le dimanche 2 avril et le deuxième le dimanche 16 avril. En ligne, les votes se déroulent plus tôt, du 24 au 29 mars pour le 1er tour et du 7 au 12 avril pour le 2e. 

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots? 

Cadre de la fonction publique, j'ai une double formation en droit et en traduction. Très engagée dans le secteur associatif depuis plusieurs années dans les domaines de la solidarité, de l'enseignement du français, de l'accompagnement de réfugiés, je coache également des demandeurs d'emploi et toute personne en reconversion.


Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ? 

J'ai été candidate aux législatives en 2022 dans cette même circonscription. Il m'a donc paru évident de m'y représenter suite à l'annulation par le Conseil constitutionnel des précédentes élections législatives de la 9ème circonscription des Français établis hors de France tenues en juin dernier. 

Cette annulation fait suite aux divers dysfonctionnements techniques liés au vote en ligne. Les électeurs de cette circonscription n'ont pas eu la possibilité de s'exprimer pleinement. Cette élection était donc tronquée. Aussi, je me représente car je suis convaincue de pouvoir contribuer aux changements tant attendus par les Françaises et les Français. 

Engagée en politique par conviction, je suis pour plus d'égalité des chances, de justice sociale et une France et une Europe partenaire durable de l'Afrique. Je veux une société meilleure et inclusive, consciente des enjeux écologiques, socio-économiques et sociétaux. 

Au-delà de toute considération partisane, je veux, en tant que députée, représenter les Françaises et les Français établis hors de France dans l'hémicycle car ils ont besoin de voir leurs préoccupations portées au cœur des débats.  

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ? 

Originaire de l'Afrique du Nord, d'Algérie plus exactement, je suis liée à cette région par mes racines. Je suis attachée à cette région, à son histoire et sa culture riche et diverse. Ma famille vit en Algérie et je suis née à Oran où j'ai également vécu et étudié. J'ai connu les deux rives, ses codes et ses coutumes. Rama Camara, ma suppléante, est originaire d'Afrique de l'Ouest. Elle y a vécu et connait très bien cette région avec laquelle elle entretient des relations actives avec les milieux associatifs locaux. 

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

J'ai vécu à l'étranger, en Algérie et en Allemagne en tant enfant et adulte. Ancienne expatriée, je suis consciente des difficultés à surmonter à l'expatriation et au retour. Je connais les préoccupations des Françaises et des Français installés à l'étranger : l'éducation des enfants, l'accès aux soins, le retour en France, le mal du pays loin des siens. Combien de fois je les ai entendus me dire que leur intégration de retour en France était compliquée. J'ai moi-même connu ces états âmes loin des miens. Ce sont tous ces aspects qui rythment la vie des Françaises et Français de l'étranger dans des pays qu'ils découvrent. 

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Les expatriés ont besoin d'être pleinement représentés. Depuis le début de cette législature, on a constaté un dialogue musclé entre les différents groupes à l'Assemblée. On peut légitimement se poser la question sur la volonté de défendre les droits des expatriés. Sont-ils réellement défendus comme il se doit ? On ne peut pas balayer du revers de la main cette partie des citoyens français. Ils sont nos représentants à l'étranger. On doit en tenir compte dans toutes les décisions législatives et les politiques publiques. Je veux que pour chaque loi abordée lors des débats législatifs à l'Assemblée nationale, on prenne en considération les impératifs des Français de l'étranger. 

Je rappelle que le député représente les citoyens qui l'ont élu. Il se doit d'être à leur écoute et de répondre aux problèmes qu'ils lui soumettent. C'est dans cette perspective que je m'inscris. J'agirai pour plus de concertation et de prise en compte des questions liées à l'expatriation. Je m'engage auprès de nos compatriotes à défendre leurs droits avec détermination pour plus de justice sociale.  

Beaucoup de nos concitoyens reprochent à leur député de déserter leur circonscription. Je veux rompre avec ce schéma et être une députée de proximité. Mon objectif est d'établir des liens effectifs avec la circonscription et pour cela je travaillerai en concertation avec les expatriés, les différentes associations et représentants des Français à l'étranger. 

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ? 

Les Françaises et Français de cette circonscription vont devoir faire face à différents défis. Tout d'abord vivre dans un monde où les tensions politiques et diplomatiques sont indéniables. Il s'agira d'assurer leur sécurité.  

Les enjeux climatiques et écologiques ont des conséquences notoires dans cette région. Catastrophes naturelles, conflits sont les causes des migrations et de pauvreté. C'est pourquoi nous devons œuvrer toutes et tous ensemble pour construire une société où nos enfants pourront s'épanouir dans un monde où il fera bon vivre.   

Enfin, les autres défis se situent à l'échelle individuelle. Les aspects sociaux et économiques sont prégnants. L'éducation et son coût, les questions du soin et de la prise en charge de la dépendance sont autant de défis auxquels ils doivent faire face et c'est là que j'inscris mon action en tant que députée. 

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Je suis entourée d'une équipe de campagne très dynamique et très présente sur le terrain. C'est une équipe habituée aux campagnes électorales depuis plusieurs années et qui connait bien le terrain. Implantée localement, elle est très active et j'en profite pour la remercier de son dévouement. 

Par ailleurs, j'ai de nombreux soutiens de tout horizon. Cette diversité m'honore. Elle démontre la confiance qui est accordée à ma capacité à respecter mes engagements. Ma candidature est pour eux une ouverture au dialogue nécessaire au sein de l'Assemblée nationale pour défendre les intérêts de nos concitoyens avec justesse. 

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ? 

En tant que députée, les axes de travail que je prioriserai seront tournés d'abord vers les questions sociales pour plus de justice sociale, puis économiques. Les Français de l'étranger, en tant que ressortissants français, doivent pouvoir bénéficier des mêmes droits que les Français en métropole.  

Premièrement, ma priorité portera sur le coût de l'enseignement à l'étranger, charge trop importante dans le budget d'une famille. L'école étant gratuite en métropole pour tous, pourquoi ne l'est-elle pour les enfants des expatriées dans les établissements français ? Je m'attacherai donc à alléger cette charge pour les familles dans le cadre des débats budgétaires. 

Deuxièmement, je me pencherai sur les aspects liés au système de protection de la santé proposé aux expatriés, poste de dépense également bien trop élevé. L'accès aux soins doit être facilité tout comme la prise en charge de la dépendance et du handicap. Il est impératif de construire un monde inclusif ne souffrant d'aucune discrimination. 

Par ailleurs, je soutiendrai également des services consulaires de proximité. La dématérialisation est extrêmement pratique, mais certaines situations nécessitent la présence d'un accueil pérenne qui fait défaut. Enfin d'un point de vue économique, je ferai une priorité de mon mandat le soutien aux entrepreneurs français en lien avec les acteurs nationaux et locaux. Leur développement économique confortera notre économie et le rayonnement de la France. 

lepetitjournal.com Alger
Publié le 24 mars 2023, mis à jour le 24 mars 2023

Flash infos