Entreprendre en Côte d’Ivoire : le guide pratique

 

Le contexte économique en Côte d’Ivoire

Avec 31,9 millions d’habitants en 2024, la Côte d’Ivoire se positionne comme la locomotive économique de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Le pays enregistre une croissance moyenne de près de 7 % par an depuis 2012, malgré les chocs extérieurs liés à la pandémie et à l’inflation mondiale.

La Côte d’Ivoire dispose de nombreux atouts qui en font un pôle attractif en Afrique de l’Ouest. Le pays bénéficie de richesses naturelles abondantes, allant du cacao, aux noix de cajou, au caoutchouc, au café, mais aussi au pétrole, au gaz et à l’or. Il profite également d’un soutien financier international, notamment à travers un programme du Fonds Monétaire International (FMI) de 4,8 milliards USD (2023-2026), qui contribue à stabiliser ses équilibres macroéconomiques. Son intégration régionale au sein de l’UEMOA et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lui assure un accès privilégié à un marché élargi de plus de 400 millions de consommateurs.

 

 

 

 

En revanche, l’économie ivoirienne présente aussi des fragilités. Elle reste fortement dépendante des matières premières, la rendant vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux. Le développement est encore inégalement réparti, Abidjan concentrant la majorité des investissements au détriment de l’intérieur du pays. Les infrastructures demeurent limitées dans certains secteurs, en particulier l’eau, l’assainissement et le numérique. La pauvreté persiste, touchant encore 38,4 % des habitants d’après Care. Enfin, les entrepreneurs locaux comme étrangers doivent composer avec des difficultés d’accès au financement, un environnement bancaire sélectif et le poids du secteur informel qui représente près de 90 % de l’emploi.

 

Les secteurs attractifs en Côte d’Ivoire

L’économie ivoirienne regorge d’opportunités pour les entrepreneurs. L’agriculture est l’âme de la Côte d’Ivoire. Elle emploie près des deux tiers de la population active et représente environ 20 % du PIB. Premier producteur mondial de cacao avec plus de 40 % du marché mondial, et deuxième exportateur de noix de cajou, le pays s’impose comme une puissance agricole. Mais la majorité de ces matières premières est exportée brute. Le véritable enjeu réside dans la transformation locale. Le gouvernement encourage fortement la création d’unités agro-industrielles pour ajouter de la valeur, créer de l’emploi et renforcer la souveraineté économique.

 

 

Le secteur du numérique représente un autre pôle d’attractivité en Côte d’Ivoire. Abidjan est en train de devenir un hub technologique régional. Les fintech, l’e-commerce et les services numériques connaissent une croissance rapide, soutenue par une population jeune et connectée. 

Le pays s’engage aussi à renforcer son réseau énergétique et à attirer des investisseurs dans les énergies renouvelables. Les projets de transport offrent aussi des opportunités aux investisseurs étrangers.

Côté tourisme, avec ses plages, ses parcs nationaux et son patrimoine culturel, la Côte d’Ivoire veut aussi développer son secteur touristique. Bien que le secteur reste modeste, le gouvernement le considère comme un levier stratégique.

 

Les visas pour travailler et investir en Côte d’Ivoire

 

 

Pour travailler en Côte d’Ivoire, un visa de séjour est nécessaire. Il est d’abord délivré pour trois mois, puis peut être prolongé en fonction de la durée du contrat de travail.

 

1. Visa CDD : valable jusqu’à 24 mois.

 

2. Visa CDI : visa de longue durée.

 

L’embauche d’étrangers est encadrée : l’employeur doit prouver qu’aucun candidat ivoirien n’était disponible. Le contrat doit ensuite être validé par l’Agence d’Études et de Promotion de l’Emploi (AGEPE).

Dans un délai de trois mois après l'embauche, le travailleur étranger doit demander une carte de travail auprès des services administratifs compétents.

 

3. Visa de contrat de travail expatrié : la validité dépend de la durée du contrat de travail

 

Comme son nom l’indique, le visa de contrat de travail pour expatriés est le choix approprié pour les employés internationaux qui souhaitent vivre et travailler en Côte d’Ivoire.

 

Travailler en Côte d’Ivoire, le guide complet

 

 

Les différents statuts juridiques pour créer son entreprise

En Côte d’Ivoire, les entrepreneurs disposent de plusieurs options juridiques en fonction de la taille de leur projet et de leur stratégie de développement.

L’entreprise individuelle constitue la formule la plus simple et la plus rapide à mettre en place. Elle convient aux entrepreneurs seuls qui souhaitent se lancer sans formalités complexes. Toutefois, elle présente une limite importante : la responsabilité de l’entrepreneur est illimitée, ce qui signifie que son patrimoine personnel peut être engagé en cas de dettes.

La société à responsabilité limitée (SARL) est aujourd’hui la forme juridique la plus répandue, en particulier auprès des petites et moyennes entreprises. Elle combine flexibilité de gestion et sécurité pour les associés, puisque leur responsabilité est limitée au montant de leurs apports. 

La société anonyme (SA) s’adresse davantage aux grandes entreprises ou aux projets nécessitant un capital important et l’entrée éventuelle de nouveaux actionnaires. Elle est également adaptée pour lever des fonds auprès d’investisseurs institutionnels.

Enfin, les entreprises étrangères qui souhaitent s’implanter localement peuvent opter pour la création d’une succursale ou d’une filiale. 

La succursale reste juridiquement dépendante de la maison mère, tandis que la filiale est une entité autonome de droit ivoirien. Ces deux options permettent aux sociétés internationales de s’installer sur le marché ivoirien tout en profitant de sa position stratégique en Afrique de l’Ouest.

 

Comment enregistrer son entreprise en Côte d’Ivoire ?

L’enregistrement d’une entreprise en Côte d’Ivoire est désormais largement facilité grâce au Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI). La procédure, qui pouvait auparavant prendre plusieurs semaines, est simplifiée et peut désormais être réalisée en seulement 48 heures.

Les étapes suivent un ordre précis : il s’agit d’abord de choisir la forme juridique la plus adaptée au projet, puis de procéder au dépôt des statuts ainsi qu’à la libération du capital social. Vient ensuite l’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM), qui confère une existence légale à l’entreprise. Enfin, chaque société obtient un numéro d’identification fiscale qui est indispensable pour les démarches administratives et fiscales.

 

Les ressources pour les entrepreneurs en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire s’est dotée d’un écosystème de structures d’accompagnement qui facilite la création d’entreprise et l’implantation d’investisseurs étrangers. Au cœur de ce dispositif, le CEPICI joue un rôle central en tant que guichet unique : il concentre toutes les démarches administratives liées à la création d’entreprise et oriente les porteurs de projets vers les incitations fiscales et les opportunités d’investissement sectorielles.

La Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire complète ce dispositif en offrant aux entrepreneurs un appui dans leurs formalités, mais aussi un accès à un réseau solide de partenaires et d’opérateurs économiques. Pour les startups technologiques, French Tech Abidjan constitue un point d’appui dynamique, favorisant les échanges entre jeunes pousses ivoiriennes et françaises dans le numérique, tout en stimulant les synergies avec l’écosystème international.

 

 

De leur côté, les PME françaises qui souhaitent s’implanter en Côte d’Ivoire bénéficient de l’accompagnement de Business France en Côte d’Ivoire. Ils aident à identifier des partenaires locaux, à comprendre le marché et à réduire les risques d’installation. Enfin, les grands projets structurants dans les infrastructures, l’énergie ou l’agro-industrie peuvent trouver des relais de financement auprès des institutions financières régionales telles que la Banque Africaine de Développement (BAD) ou la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD). Leur rôle est de soutenir l’investissement productif et l’intégration économique régionale.

 

Des conseils avant d'entreprendre en Côte d’Ivoire

Pour se lancer dans un projet d’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire, il est essentiel d’adapter son modèle à un marché où l’informel domine. Le réseau relationnel est déterminant, tout comme l’anticipation des lenteurs administratives. Un budget de démarrage solide reste nécessaire face à l’accès limité au crédit. 

 

 

Abidjan offre de nombreuses opportunités mais un coût de vie élevé. Il est essentiel de s’appuyer sur des réseaux comme la Chambre de commerce franco-ivoirienne, Business France ou la French Tech Abidjan pour faciliter son intégration.